- Durée : 189 minutes
- Dvd : 4 avril 2023
- Cinéma : 29 janvier 1992
- Acteurs : Kevin Costner, Tommy Lee Jones, Kevin Bacon, Donald Sutherland, Sissy Spacek,Jay O. Sanders, Gary Oldman, Joe Pesci
- Sous-titres : Français
- Langue : Français, Anglais
- Studio : L’Atelier d’Images
L’histoire : Suite à l’assassinat du président John F. Kennedy, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l’affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pour Garrisson, il est impossible que l’homme ait agi seul. Persuadé qu’un complot se trame, il explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire.
Oliver Stone en a fait une affaire personnelle. Relayant l’obsession et la conviction de son héros bien réel, le procureur Garrisson, il reprend à son compte toute son enquête visant à démontrer qu’un complot est à l’origine de l’assassinat de Kennedy.
Le cinéaste-procureur recueille tous les témoignages alors négligés, compulse des centaines de dépositions, et retrouve les protagonistes d’une scène de crime reconstituée par ses soins sous tous les angles possibles et imaginables.
Ce qui constitue le b.a.-ba de son métier: la mise en scène. Mais celle-ci présente plusieurs singularités dont la première est d’être établie sur la base d’un film amateur de Abraham Zapruder (26 secondes) où l’on distingue le président des Etats-Unis, la tête couverte de sang (photo).
A partir de ce document exceptionnel, le procureur Garrisson retourne toutes les hypothèses possibles sur la manière dont le convoi présidentiel a été la cible de plusieurs tireurs. Avant d’être abattu par un homme isolé, Lee Harvey Oswald a toujours nié sa culpabilité.
« Je ne suis qu’un bouc émissaire » ne cesse-t-il de clamer. Au fil de ses investigations, cette vérité première apparait aux yeux de Garrisson qui reprenant le rapport Warren et ses 26 volumes assure que l’enquête a été bâclée et sa conclusion orientée. Il va donc passer aux actes et devenir l’homme à abattre.
On le pressent peu à l’origine, alors que Stone pose lui aussi de façon indélébile les marques de sa réalisation peu ordinaire. C’est principalement à travers la presse et plus particulièrement la télévision que toutes les données de l’affaire s’étalent sur le bureau du procureur.
Un procédé visuel habilement repris par le cinéaste qui en fait son alter-ego scénique dans le mélange rapide d’images provenant de la pub, de la TV, de super-huit amateurs, jusqu’à cette fameuse reconstitution de l’attentat.
Tous ces documents montés et remontés s’empilent dans les dossiers du procureur de plus en plus freiné dans ses recherches et confrontations.
Il a mis à jour des mouvements anticastristes fréquentés par Oswald et soutenus par des financiers pour qui la guerre est la meilleure des économies.
Cette guerre qui se profile au Vietnam et dont Kennedy refuse l’engagement. Ce Kennedy que l’on dit plutôt conciliant avec les communistes depuis l’échec de l’invasion de Cuba… Ce Kennedy qui interdit ainsi bien des ambitions …
Oliver Stone prend son temps comme le fit Garrisson. Leur thèse est assez convaincante et après des années de silence, de dénégations, certains éléments de la contre-enquête apparaissent au grand jour comme les détonateurs de la machinerie mise en place pour supprimer John Fitzgerald Kennedy. A la CIA, au FBI et au Pentagone l’homme n’avait pas que des amis …
- Le Coffret : Le film ( ci-dessus ) – « JFK L’ENQUÊTE« – Trente ans après « JFK », Oliver Stone poursuit son enquête (56 mn ) avec en bonus interview et masterclass d’Oliver Stone au Festival du film américain de Deauville (2021) – « JKF, un destin trahi » d’Oliver Stone ( 4×55 mn ) . Un documentaire 2021 commenté par Whoopi Goldberg et Donald Sutherland qui s’appuie sur des documents récemment déclassifiés ( « il en reste encore beaucoup » ) et de nouvelles expertises .
LES SUPPLEMENTS
- Jean-Baptiste Thoret ( 22 mn ) – Le contexte historique dans lequel se situe Kennedy quand il décide de se rendre au Texas dans le cadre des élections à venir . Il y va contre l’avis de ses conseillers
« Dans JFK il n’y a pas un plan qui renvoie à un élément précis de l’enquête, presque à l’overdose ».
« Le film amateur de 26 secondes, le plus analysé de toute l’histoire du cinéma mondial, acheté par Times Life et présenté en photogramme . A partir de là il va hanter le cinéma américain et de nombreux films vont s’aligner dessus ( « Bonne and Clyde », « Un monde parfait » … )
Les différentes thèses sur les auteurs du complot , de nombreuses théories …
Le travail de Stone sur ses plans nombreux, « qui n’en finissent pas et qui filent très vite, et fournissent tant d’informations qu’il est impossible de tout digérer , il sort de l’histoire du cinéma et entre dans la pop culture des images contemporaines ».
- Scènes coupées VOSTFR ( 56 mn )-Le film aurait donc pu durer une heure de plus , tant les scènes proposées ne manquent pas d’intérêt.
La piqure faite à Ruby ( inoculation du cancer ? ) , la rencontre entre le procureur et son ami d’enfance devenu l’avocat de Ruby ( version longue ), l’interview de Beverly Oliver , une témoin des coups de feu venant de la palissade, les pensées d’Oswald après sa mort …
- Les mêmes scènes sont proposées avec des commentaires.
La Saga Kennedy au cinéma
« Il n’y pas de Kennedy heureux » de Patrick Jeudy-« Kennedy » par Jim Goddard-« Dallas, une journée particulière » de Patrick Jeudy.-« Jackie » de Pablo Larrrain
Le Film
les bonus
Le procureur Garrisson est entré dans l’histoire en remettant en cause la thèse officielle sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Oliver Stone le glorifie dans un film tout aussi monumental, qui adopte à son tour la version du complot d’Etat fomenté par la CIA, le FBI et le Pentagone où Kennedy n’avait pas que des amis.
Prônant un rapprochement avec l’Union Soviétique, rejetant l’idée d’un conflit au Vietnam, le président des Etats-Unis freinait l’ardeur de politiciens, financiers et pétroliers dans leur désir d’expansion économique à tout crin.
Pour Garrisson, les documents filmés, amateurs, les témoignages négligés au moment de l’enquête, tout concoure à la thèse du complot disséquée sur la scène de crime, sous tous les angles possibles et imaginables.
C’est la pièce maîtresse du dossier et du film de Oliver Stones qui se l’approprie dans l’élaboration d’un procédé scénique assez innovant, où l’information visuelle prédomine sur la narration. D’un grand film historique, on est passé à un grand film . Coup double pour Stones, et la vérité !
AVIS BONUS
Le point de vue avisé de Jean-Michel Thoret, et près d'une heure de scènes coupées ou restituées dans leur longueur ..