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« Je suis heureux que ma mère soit vivante » de Claude et Nathan Miller. Critique DVD

Depuis sept ans, Thomas recherche sa mère biologique. A l'insu de ses parents adoptifs, il va commencer une "double vie". D'après une histoire vraie, un film tout aussi réel et bouleversant .

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Je suis heureux que ma mère soit vivante"
De : Claude Miller, Nathan Miller
Avec : Vincent Rottiers, Sophie Cattani
Sortie le : 16 mars 2010
Distribution : Metropolitan Vidéo
Durée : 87 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Il s’agit d’un fait divers réel, et déjà dans sa réalité, on devine toutes les souffrances qu’il a pu engendrer. Une fois transposé sur le grand écran, le tragique prend une autre dimension, face à la vérité des personnages et des situations qui aujourd’hui perdurent.

Un gamin abandonné par ses parents décide à l’adolescence de les retrouver. Sa famille d’adoption qui le chérit comme son propre fils n’y peut rien.

Qu’un père et son fils se retrouvent pour la première fois derrière la caméra pour évoquer une telle histoire est affaire peu banale. Quand il s’agit de Claude Miller elle retentit d’autant plus que le cinéaste a souvent parlé de l’enfance et de ses traumatismes de façon à la fois délicate et réelle.  Immédiatement me viennent à l’esprit « L’Effrontée », «  Betty Fisher et autres histoires«  et surtout « La Classe de neige ».  «  Mortelle randonnée» dans le genre est aussi extraordinaire.

Mais cette fois, en famille, on passe un niveau au-dessus, pour mettre en scène de façon plutôt classique, un récit au plus près du grain de peau. Celui du frisson instantané que le scénario entretient jusqu’à l’incroyable dénouement.En suivant quasiment au jour le jour le gamin déambulant dans ses souvenirs, on ne peut imaginer ce qui peut advenir de cette destinée malmenée, et de ce front buté jusqu’à l’extrême que tend un comédien d’une justesse vertigineuse, Vincent Rottiers

S’il porte toute la tristesse de son enfance chamboulée sur son visage, il est aussi l’incarnation parfaite de l’innocence et des démons qui tentent de la violer. Miller père et fils illustrent bien ce cheminement à travers une chronologie elle-même bringuebalée par des flash-back intelligents (pas le genre aller-retour systématique, mais plutôt des compléments d’informations rapidement flashés).

Et toute l’ambiguïté de ses relations avec la mère biologique, ses instincts incestueux (le cordon n’est pas coupé ) et le rapport amour-haine qui s’en dégage forgent des faces à faces terribles, que  Sophie Cattani porte elle aussi merveilleusement bien.

Et comme chaque fois chez Claude Miller, les seconds rôles, les histoires qui en émanent n’ont rien de l’anecdote ou du détail. Ce père adoptif  ( Yves Verhoeven) aimant et impuissant devant le dénouement inéluctable des faits, cette mère tout aussi proche de son fils ( Christine Citti ) entrent dans une logique dramatique, que les Miller rendent implacable.

LES SUPPLEMENTS

  • Commentaire audio des réalisateurs.
  • La genèse : les faits d’après le texte de Emmanuel Carrère
  • Les essais avec Vincent Rottiers et Sophie Cattani . Un véritable carnet de tournages , où l’on distingue très bien le rôle de chaque réalisateur, Nathan Miller demeurant sur le plateau avec en charge la direction d’acteurs, le papa supervisant le plus souvent depuis son écran de contrôle. L’ensemble de l’équipe est à l’affiche de ce petit reportage ( 35 mn ) des stagiaires aux techniciens, sans oublier le cuisinier et son sauté de porc façon wok.

Plusieurs scènes sont présentées, avec notamment la plus cruciale pour le film ,que l’on suit des répétitions jusqu’au tournage. Pas de commentaire, pas d’explication , pas d’interview, vous êtes vraiment intégré à l’équipe et c’est passionnant .

Il s’agit d’un fait divers réel, et déjà dans sa réalité, on devine toutes les souffrances qu’il a pu engendrer. Une fois transposé sur le grand écran, le tragique prend une autre dimension, face à la vérité des personnages et des situations qui aujourd’hui perdurent. Un gamin abandonné par ses parents décide à l’adolescence de les retrouver. Sa famille d’adoption qui le chérit comme son propre fils n’y peut rien. Qu’un père et son fils se retrouvent pour la première fois derrière la caméra pour évoquer une telle histoire est affaire peu banale. Quand il s’agit de Claude Miller elle…

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14 Commentaires

  1. grand film effectivement
    à voir et à revoir en attente du dvd
    Max Ophuls, je ne connais pas

  2. C’est un film bouleversant qui témoigne de la souffrance de l’abandon pour Thomas…mais qui ne touche pas son frère.L’instinct maternel, le lien filial sont ici démystifiés…Qu’en penserait Sophocle?

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