Synopsis: Pierre Durand est devenu médaillé d’Or aux jeux olympiques de Séoul dans le saut d’obstacles avec son cheval Jappeloup. C’est son histoire semée d’embûches et d’orgueil déplacé que raconte ce film, à travers un exploit sportif hors du commun. Car Jappeloup, au départ, personne n’en voulait.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
C’est un beau roman, c’est une belle histoire… « Stewball », « Crin Blanc » et l’inénarrable attachement entre l’homme et la bête. Rien que du prévisible, surtout quand on connaît un peu la vie de Pierre Durand, dont Guillaume Canet s’est largement inspiré pour écrire ce film.
Il en confie les rênes à Christian Duguay, et joue le rôle principal, avec Jappeloup, bien sûr, ce cheval quasiment gringalet et auquel plus personne ne croit, tant il a refusé l’obstacle et s’est montré rétif à toute forme de dressage.
Il sera monté, abandonné puis repris au final par son ultime propriétaire qui décidera d’en faire un grand champion. Du prévisible donc, mais pas forcément celui auquel on s’attend. Canet que l’on savait bon comédien et très bon réalisateur fait preuve d’une belle écriture scénaristique en peaufinant la forme sur un fond parfaitement construit. Il donne du plaisir, et qui sait, envie.
Je ne suis pas un accro du monde équin, et aux compétitions d’obstacles je ne connais que la beauté d’un saut réussi. Au bout du troisième obstacle, je passe déjà sur une autre chaîne. Et pourtant cette fois, de rencontres sportives en événements olympiques (que du vécu coco) l’attention redouble, marquée par la présence de fortes personnalités .De l’entraîneur de l’équipe de France hippique (il en prend pour son grade Marcel Rozier – Tcheky Karyo , quasi méconnaissable ) à l’épouse du cavalier (Marina Hands, toujours aussi parfaite) , ils donnent un ton résolument volontariste. La hargne et la conviction que Guillaume Canet inscrit dans son scénario se retrouvent dans son interprétation et dans la mise en scène.
On y croit sans jamais s’emballer. Elle est plutôt sage, agréable, un poil emphatique quand dans les grands moments d’exaltation sportive, l’inévitable ralenti souligne l’attente, l’attention et la délivrance. C’est un peu téléphoné, juste ce qu’il faut pour maintenir la pression, avant de renvoyer tout le monde au paddock. Là où la complicité et l’amitié entre l’homme et la bête trouveront un terrain d’entente. Notre héros, trop épris de lui-même l’apprendra à ses dépens, avant de se résoudre à admettre qui il est réellement. L’attention que lui porte son épouse est à cet égard déterminante.
L’attitude de son père, d’un tout autre acabit. C’est le nœud du problème et le véritable intérêt du film, que cette relation père-fils, orchestrée par un Daniel Auteuil des grands jours. Qui n’en fait pas trop et sait contrôler l’émotion, la déception, la colère. Il le montre discrètement face à l’acharnement d’un fils trop dévoué.
Dans un registre encore plus sobre, il faut noter l’excellente prestation de Jacques Higelin, qui sans beaucoup de dialogues il est vrai, parle le silence à nul autre pareil. Un régal que de le retrouver au cinéma.
LES SUPPLEMENTS
- Featurettes généraliste, Guillaume Canet et Lou de Laage. Elles sont chaque fois très courtes, et n’apprennent pas grand-chose sur le film. Agréable, là encore…
- Scènes coupées. J’aurais bien gardé celle de l’appartement où Maurice Rozier, l’entraîneur, se fait à nouveau chambrer par son équipe et se fâche. Celle des Girondins de Bordeaux est aussi très intéressante à découvrir …
Review Overview
Le film
Les bonus
L’affiche est belle et n’écrase jamais une histoire émouvante (inspirée de la vie du jockey Pierre Durand) que tourne Duguay en suivant semble-t-il à la lettre près l’écriture de Guillaume Canet. Ce qui pourrait être très prévisible (la victoire d’un cheval auquel personne ne croyait) devient alors le combat d’un homme face à lui-même, qui doit chasser les démons qu’il s’est lui-même inventé, pour un père vénéré, et une gloire aveuglante.
Avis Bonus : De petites apparitions, trois petites scènes coupées, et puis plus rien
7 Commentaires
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