Synopsis: Janis Joplin est l’une des artistes les plus impressionnantes et une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues de tous les temps. Mais elle était bien plus que cela : au-delà de son personnage de rock star, de sa voix extraordinaire et de la légende, le documentaire Janis nous dépeint une femme sensible, vulnérable et puissante.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le documentaire
Les bonus
Meilleur dvd Juin 2016 ( 4 ème )
C’est l’histoire d’une vie courte, mouvementée, passionnante, qui changea la musique pour toujours. On la croyait chanteuse, star au firmament, et la voici femme, parfois petite fille.« Désolée d’être une déception » écrit-t-elle à sa famille entre deux concerts et une gloire de plus en plus affirmée.
Ce qui lui fait plaisir mais sans excès. En quête de sa beauté cachée, plus que de gloire, c’est d’amour dont elle a besoin. Pour s’affirmer, elle prend le contre-pied des idées reçues au sein des bandes de garçons et de filles qui petit à petit vont l’adopter. Une revanche sur des années difficiles.
Dans une ville où le ku klux klan est très influent, Janis se fritte avec les gars de son lycée qui ne lui ont jamais fait de cadeaux. Ils la rejettent, elle provoque, se fait remarquer, une posture secrètement difficile à assumer dans l’intimité de son mal être, si ce n’est mal de vivre. Mais déjà la musique comble les vides, et cette fois c’est en leader qu’elle s’impose.
Une voix à nulle autre pareille, blues éraillé venu de nulle part, une présence scénique électrique que la réalisatrice Amy Berg saisit parfaitement dans la mise en forme de ce documentaire ethno-musical.
On ne retiendra pas forcément sa structure cinématographique, mais le travail d’archives et l’environnement vintage que cela procure. Amy Berg quête l’essence même d’une artiste plus complexe qu’il n’y parait à la lecture des gazettes et de l’image qu’elle renvoie. Ce que n’a pas forcément réussi à transcrire Asif Kapadia pour Amy Winehouse.
Janis Joplin a toujours gardé des contacts avec sa famille, et ses parents en particulier. Des écrits en atteste, elle est assez respectueuse,mais ferme et définitive dans le choix d’une vie qu’ils ne comprennent pas forcément. « Dans la musique leur dit-elle j’ai trouvé l’acceptation sociale que je recherchais ».
Sur scène, d’énormes prestations. Dans les coulisses, une reconnaissance de plus en plus affirmée de ce qu’elle entend devenir. Plusieurs vidéos inédites me semble-t-il suivent sa progression artistique, affirmée par une voix qui de plus en plus calque le talent sur le naturel.
Voir et revoir cette session studio autour de « Summertime », éloquente. Magnifique instant créatif autour de l’interprétation que ses musiciens abordent avec circonspection. Mais Janis Joplin connaît « sa » chanson. « Je sais comment elle sonne, pas la peine d’y revenir, mais éteint donc cette caméra ».
Comme l’impression que tout est dit. En groupe, puis en solo « A vouloir voler plus haut », elle oublie parfois qu’il faut redescendre de scène. Stopper les volutes artificielles, l’alcool et la fuite en avant. Quand elle accepte de retourner dans son ancienne école, elle détourne les questions sur l’attitude de ses anciens « camarades » de classe. Ils l’avaient désignée comme « le garçon le plus laid » de l’année.
Janis Joplin ne semble plus en vouloir à personne, elle a posé les bases d’une autorité naturelle sur une musique qui ne lui appartient plus. Elle meurt à vingt-sept ans selon la légende de ce monde-là. Mais la dame n’en était pas une.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec la réalisatrice. « Plus qu’un film sur une artiste, j’ai réagi à sa musique, ses chansons me parlaient vraiment, sa musique me réconfortait dans certaines circonstances ».
Amy Berg souhaitait un portrait intime de Janis Joplin et c’est pourquoi elle a réuni « des témoignages polyphoniques », relève-t-elle en évoquant la nostalgie de cette période. « Après des convenances rigoristes, les gens devenaient excessifs, libres. Et j’ai aussi voulu montrer ce qu’elle a apporté en tant que femme et chanteuse, plus important à mes yeux que tous les clichés de la chanteuse, une bouteille à la main et la fin dans un hôtel ».
- Rencontre avec Gilbert Shelton, auteur de comics underground, ami de Janis. Ses anecdotes autour de la chanteuse permettent d’écrire une petite histoire de la musique américaine. C’est bien raconté, passionnant à suivre. Une ambiance, une époque qu’il a lui-même fait vivre à travers ses dessins, et particulièrement les « Freak Brothers » qui clôt ce chapitre.
- Scènes coupées. Il y en a beaucoup et comme on a aimé le film, on aurait aimé les voir elles-aussi dans le montage final. Avec en priorité le témoignage de Jae Whitaker sur ses relations avec Janis Joplin. Un musicien raconte auparavant une scène dans un bar concernant la jeune femme noire de l’époque.
Il fut aussi témoin d’une rencontre mémorable et douloureuse entre la chanteuse et Jim Morrison dans une soirée bien arrosée semble-t-il. Sa sœur intervient aussi pas mal, notamment sur la cérémonie de l’installation d’une étoile Janis Joplin sur le célèbre trottoir new-yorkais.
Le documentaire
Les bonus
J’aime beaucoup Janis Joplin mais je ne connaissais pas grand-chose de sa vie derrière les rideaux. Quelques clichés ici et là que cet excellent documentaire reprend à son compte pour mieux les développer, leur donner une identité réelle et un sens commun à une vie qui ne l’était pas. Au cœur d’une musique qu’elle réussira à transmettre de manière si particulière qu’un style Joplin va s’imposer très rapidement. D’un point de vue cinématographique, ce n’est pas formellement d’une grande invention, et rien de sensationnel ne transparait au regard de cette vie en raccourci que l’on saisit désormais beaucoup mieux. Le travail d’archives, de compilations et de réunions de tous ces documents s’harmonise à un montage tout à fait respectueux des exigences de l’artiste. J’ai l’impression qu’on la découvre vraiment, comme lorsqu’elle arrive pour la première fois à Austin à 5 h 30 du matin. « Il y a encore un concert à cette heure, je sens que je vais bien m’y plaire dans cette ville ».
Excellent doc mais je suis fan absolu donc suis-je objectif ? Je viens de relire mon commentaire sur « La belle saison » et j’y parlais de vrai plus avec 2 chansons de notre chère Janis : qu’ajouter à cela ?