Synopsis: Un forgeron tchèque lors d’un combat de boxe a mis KO un membre de la Gestapo. Il se retrouve dans le camp de travail Mauthausen.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le livret
Le livret d’une trentaine de pages qui accompagne ce film est une très belle somme de réflexions autour de l’existence des camps de concentration, de l’état d’esprit de ses survivants et de la manière dont le cinéma a rapporté les faits. En insistant bien évidemment sur ce film «J’ai survécu à ma mort », du Tchèque Vojtěch Jasny qui lui aussi pose bien des questions.
Tourné en 1960, il sera diffusé pendant une vingtaine d’années dans des circuits assez restreints comme les ciné-clubs, et les facs. Après c’est l’oubli total et même la filmographie du septième art ne semble pas l’avoir retenu au milieu d’œuvres tout aussi semblables à l’époque comme le plus important alors « Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais.
L’histoire se focalise sur un forgeron tchèque qui lors d’un combat de boxe a mis KO un membre de la Gestapo. Il se retrouve dans le camp de travail Mauthausen. Si l’on n’y extermine pas les prisonniers, ceux-ci peuvent être abattus, notamment dans la section punitive où les corvées sont inhumaines.
Le réalisateur resitue ces pratiques barbares dans le quotidien d’un camp où les prisonniers sont à ses yeux omniprésents. Ce qui peut paraître un brin illusoire quand l’activité des chefs de blocs ou des kapos se substitue à celle des véritables bourreaux. Les SS demeurent maîtres dans l’ignominie et la cruauté.
La scène de l’Ave Maria est peut-être la plus révélatrice dans une vision parfois biblique de la souffrance des camps. A l’image du héros qui porte de lourdes pierres comme Jésus portait sa croix.Il va devenir un symbole, celui qui résiste et puis triomphe en retrouvant ses gants de boxe qu’il va mettre inconsciemment au service de la cause nazie. Ce que lui reprochent maintenant ses pairs…
Vojtěch Jasny et son scénariste, Milan Jaris (parfois crédité à la mise en scène) s’appuient sur une caméra très intrusive dans le quotidien du camp (trafics, combines, règlements de compte…) laissant la subjectivité aux instants de grande tension, voire de torture quand le balancement des corps frappés par les SS nous renvoie à notre propre silhouette.
Rien de démonstratif ni d’expiatoire, mais la simple vérité d’une Histoire qui n’en finit pas de nous rattraper. Même quand on veut l’oublier…
Le film
Le livret
Un film tourné en 1960 et qui depuis deux mauvaises décennies est tombé aux oubliettes. Les films sur la Shoah et les camps de concentration ne peuvent omettre celui du tchèque Vojtěch Jasny qui tout en assurant une mise en scène assez éblouissante réussit à retranscrire le quotidien des prisonniers autour d’un personnage central, qui deviendra un peu malgré lui tête de Turc et marionnette. Il se retrouve dans le camp de travail Mauthausen, où si l’on n’extermine pas les prisonniers, ceux-ci peuvent être abattus, notamment dans la section punitive où les corvées sont inhumaines. Aucune complaisance dans la caméra qui passe de l’objectivité à la subjectivité avec un besoin urgent et vital de témoigner à l’époque d’un état de faits que la littérature et le cinéma commençaient à révéler. Depuis le septième art a bien occupé le terrain, mais ce film est l'un des grands précurseurs.
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