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« J’accuse… » de Roman Polanski. Critique cinéma-dvd-vod

Synopsis: Pendant 12 ans, l’Affaire Dreyfus provoqua un immense scandale, à la fin du XIXème siècle. Où se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. Nommé à la tête du contre-espionnage, le Colonel Picquart découvre que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus ont été fabriquées. Au péril de sa carrière et de sa vie, il n’aura de cesse alors d’identifier les coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

La fiche du film

Le film : "J'accuse"
De : Roman Polanski
Avec : Jean Dujardin, Louis Garrel
Sortie le : 13/11/2019
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 132 Minutes
Genre : Drame, Historique, Thriller
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus

Sauf avis contraire de l’expert, historiquement ce film est parfait. Les tenants et aboutissants d’une affaire d’Etat – ses enjeux politiques et judiciaires – tout s’accorde dans l’esprit d’une époque que Roman Polanski retranscrit avec une fidélité tatillonne.

Au point d’abandonner certains décors à leur état premier. Rare de les découvrir à ce point, comme si la théâtralité du moment exigeait une telle apparence.

Cinématographiquement ça pêche.

On y remarque le carton-pâte, une mise en scène linéaire, et un état des lieux dans lesquels les comédiens évoluent malgré tout avec aisance, voire suffisance.

C’est le rôle qui veut ça. Ces généraux d’armée imbus de leur pouvoir et de leur supériorité, certains de leur point de vue . Didier Sandre pour ne citer que lui, Général figé dans sa morgue et son arrogance. Il sait Dreyfus coupable parce qu’il en a décidé ainsi, avec ses congénères, politiques ou militaires.

Le bataillon est en ordre de marche…

Fameux Grégory Gadebois, fameux commandant Henry, adjoint de Picquart, qui à ses yeux lui a ravi sa place. N’étant pas devenu le chef du contre-espionnage, il s’ingénue à contrecarrer l’enquête que le nouveau patron vient de mettre à jour.

Le mensonge plutôt que la vérité. Le faux en guise de serment.

Pour une note griffonnée découverte un peu par hasard et dont l’écriture ressemble beaucoup au bordereau accusateur. Cette note montre du doigt l’homme qui a réellement trahi sa patrie en fournissant des renseignements aux Allemands.

Le colonel Picquart est quelqu’un d’obstiné et surtout de loyal. Un militaire réglé sur la couture de son pantalon. Il n’aime pas les juifs et l’a fait savoir au capitaine Dreyfus quand il était son élève. Mais l’honneur de son drapeau balaie ce nationalisme mal approprié.

Jean Dujardin est le personnage. Il le sert, sans tirer la couverture . Louis Garrel en Dreyfus est tout aussi convaincant, raide et figé dans sa dignité mille fois bafouée. Jeté en pâture à la foule comme autrefois les lions dévoraient les esclaves. Picquart a assisté à la mise à mort. D’où ses remords d’autant plus vifs qu’elle était sciemment programmée.

Il va remonter le cours de l’Histoire, celui d’une contre-enquête contrariée à plusieurs reprises par des supérieurs de plus en plus affolés à l’idée d’être contredits par les faits et la vérité. Contraints d’avouer leurs forfaits et leurs turpitudes.

Les dialogues sont puissants, la narration plutôt sans effet. A l’image de la mise en scène. Linéaire, respectable. C’est bien l’Histoire qui importe.

LE SUPPLEMENT

  • Le Making-of  ( 31 mn ). Une petite demi-heure formidable pour en voir et en savoir encore plus.

A l’origine le film est prévu en anglais , mais quand Alain Goldman entre dans le projet il remarque l’ineptie de la chose «  Hello i’m colonel Picarrt » ça ne fonctionne pas dit-il …

Il y a aussi le projet de ne faire que du studio…

« Tous les personnages sont authentiques, tous les faits sont authentiques, les décors et la couleur devaient correspondre » raconte Polanski , « aussi, il fallait tourner au maximum là où ça s’était passé ».

Plusieurs historiens que l’on voit  passer sur les plateaux, en discussions avec les comédiens. Un conseiller militaire suit pas à pas Jean Dujardin pour le demi-tour réglementaire et le salut

La haie du déshonneur calquée sur la gravure d’époque

La direction d’acteurs, Polanski au travail, son exigence évidente pour un détail, une posture «  à la recherche de quelque chose qui est ça et pas autre chose, d’une justesse… » dit Vincent Pérez. Les témoignages ne manquent pas, même après le générique…

D'après le livre  livre de Robert Harris "D". - César 2020 :  Meilleur Réalisateur, Meilleure Adaptation, Meilleurs costumes Meilleur dvd Mars 2020 ( 8 ème ) DVD : 18 Mars Cinéma : 13 novembre 2019 Sauf avis contraire de l’expert, historiquement ce film est parfait. Les tenants et aboutissants d’une affaire d’Etat – ses enjeux politiques et judiciaires – tout s’accorde dans l’esprit d’une époque que Roman Polanski retranscrit avec une fidélité tatillonne. Au point d’abandonner certains décors à leur état premier. Rare de les découvrir à ce point, comme si la théâtralité du moment exigeait une telle apparence. Cinématographiquement…
Le film
Le bonus

Historiquement c’est parfait, cinématographiquement assez tranquille. On a connu Polanski plus inspiré dans ses mises en scène, même si une fois encore sa direction d’acteurs est sans reproche. Il avait du beau monde à ses côtés et quel que soit le parti engagé, du général antisémite au colonel corrompu, du chef du contre-espionnage aux femmes ( assez discrètes)  tout fonctionne parfaitement dans ce système mis à mal par une autorité militaire cornaquée par le pouvoir politique. Le courant antisémite au cœur d’une affaire montée de toute pièce pour discréditer tout un peuple, l’affaire Dreyfus est ici retranscrite sans effet de caméra ni caricature d’époque. Comme un film d’espionnage inscrit dans notre Histoire hexagonale pour lui redonner un peu d’éclat.

AVIS BONUS Des commentaires appropriés de la part de toute l’équipe, et de nombreuses séquence in-situ, vraiment formidables à voir 

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