Synopsis: Un cinéaste cherche un sujet de film. Au hasard de ses rencontres, il commence à douter de son sujet, de son talent et même de l'utilité de faire un film. Il s'évade parfois en rêve et décide finalement d'annuler son projet. C'est alors qu'il reconnait tous les gens dont il a rêvé. Il sait qu'il a enfin trouvé son sujet.
La fiche du DVD
Le film
Les bonus
Pour aborder l’œuvre de Fellini « Huit et demi » n’est peut-être pas le plus conseillé. Son titre énigmatique fait référence au nombre de films déjà tournés, son court-métrage « Boccace 70» comptant pour moitié.
Après une période réaliste le réalisateur italien bascule dans la veine onirique, voire surréaliste. Deux voies bien tracées dans cette histoire d’un cinéaste en panne d’inspiration . Fellini opte pour une réflexion quasi métaphysique sur la création ,en général, et le cinéma en particulier .
Tout de go, il déclare par le biais de son alter-ego Guido, ( Marcello Mastroianni, ) que « le cinéma a cinquante ans de retard sur tous les autres arts » . Nous ne sommes pourtant qu’en 1963 , et le maître traverse dit-on une grande période de dépression .
Ce qui déteint sur un film qui cherche sa voie jusque dans la propre enfance du réalisateur . Mais de qui parle-t-on , de Federico Fellini ou de Guido ? Et là, le génie du cinéaste s’impose quand il passe de la création cinématographique au film qu’il tourne présentement . « Le cinéaste dirige un cinéaste qui ne peut plus diriger » dit Damian Pettigrew dans les bonus où il décrypte le film en donnant les clefs des scènes les plus énigmatiques .
Et c’est passionnant . Car dans le film de Guido , où Anouk Aimée et Claudia Cardinale n’échappent pas à son regard, tous les thèmes favoris du cinéaste italien sont passés en revue. Le poids de la religion une fois de plus souligné à grands traits .
A l’image de ces prélats , secs et rigides , décharnés jusqu’à l’os , tous les personnages de « Huit et demi » sont caricaturaux au possible . Mais sont-ils dans les rêves et les fantasmes qui hantent le réalisateur ou bien puisés dans la réalité de cette station thermale où la fin du monde semble se consumer tranquillement, sans que personne n’y trouve à redire ?
Une façon merveilleuse de dire que rien ne va plus. Une façon aussi de filmer en noir et blanc des décors d’albâtre qui s’illuminent sous l’œil malgré tout éveillé de Fellini, et la musique élégiaque de Nino Rota.
Si « Huit et demi » vous rebute, par son hermétisme latent , ou la lenteur approximative de sa mise en scène ( rien que du trompe l’œil ) il vous reviendra un jour en mémoire comme une fantastique aventure , un chef d’œuvre qui ne demandait qu’à reposer .
Si vous l’abandonnez en chemin, prenez alors celui des suppléments . Ils racontent beaucoup sur l’auteur et sa création, le maître se chargeant lui-même d’apporter de précieuses précisions dans un entretien avec le même Pettigrew.
Il évoque Luchino Visconti , Roberto Rossellini, Anita Ekberg , et aborde de nombreux thèmes comme le cirque et les acteurs, le naufrage , le rêve , l’Amérique , Disneyland, ou la fin du cinéma .
On peut supposer que cet interview a eu lieu au milieu des années 60 , une époque à laquelle Fellini assure que « le cinéma italien est coupable car il n’a pas raconté l’Italie . Rome très vaguement, Naples pour son folklore et la Sicile grâce à la mafia. Mais tout le reste a été oublié, alors que l’Italie, tous les 50 kms c’est une nouvelle culture» .
SUPPLÉMENTS
- DVD 1. Présentation du film par Dominique Delouche,ancien assistant de Federico Fellini
Commentaire audio par Jean-Max Méjean,docteur en littérature et auteur d’une biographie sur Federico Fellini
- DVD 2. « 8 1/2 en 6 mémos » (30 min) Documentaire de Damian Pettigrew
– Entretien thématique avec Federico Fellini par Damian Pettigrew (20 min)
j’ai un vague souvenir de ce film
pas terrible , terriblement ennuyeux
mais avec l’âge peut-être que …