- DVD : 28 Juillet 2023
- Cinéma : 1990
- Durée : 130 minutes
- Acteurs : Don Johnson, Virginia Madsen, Jennifer Connelly, Charles Martin Smith, William Sadler
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais , Français
- Studio : BQHL Éditions
Synopsis : Venu de nulle part, l’énigmatique Harry Madox fait halte à Landers, une localité poussiéreuse du Texas. S’il y trouve immédiatement un emploi de vendeur de voitures d’occasion, il s’intéresse surtout à la banque locale mal surveillée. En préparant son plan, il fait la connaissance de la jeune secrétaire de son patron, et de sa femme, une manipulatrice terriblement attirante.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
D’après un roman de Charles Williams
Charles Williams a participé à l’adaptation de son livre, ce qui explique peut-être qu’un autre écrivain, spécialiste du roman noir, Alexandre Clément estime que c’est la meilleure adaptation de son œuvre à ce jour.
Sur un récit très suggestif ( d’où vient le héros ? à quoi joue la femme du patron ? quel secret dissimule la jolie secrétaire ?…) Dennis Hopper dresse le théâtre d’une comédie humaine plombée par la chaleur moite d’une petite ville texane oubliée du reste du monde.
Madox s’impose très vite dans la concession de voitures de George Harshaw dont l’épouse Dolly est une bombe sexuelle ambulante. Elle vise immédiatement le nouveau vendeur qui tout en s’intéressant aux allées et venues de la banque en face ne refuse pas les avances de la dame.
Il y a aussi la secrétaire, jeune, discrète, presque mystérieuse. Madox n’est pas insensible à son charme insaisissable, que traduit Hopper par des mouvements de caméra appuyés à travers les vitres de son bureau, sur le seuil de sa maison …
Un flou prolongé par l’étrange relation que la demoiselle mène avec un certain Sutton ( William Sadler) , personnage repoussant, son négatif absolu qu’elle craint et qui l’attire.
Tous auront affaire de près ou de loin au cambriolage de la banque très vite imputé à Madox, dont l’alibi irréfutable de Dolly parvient à lui éviter quelques ennuis. Mais vipère et mante religieuse à la fois ( comment est-ce possible ? ) la tigresse sait maintenant comment retenir le beau jeune homme dans son nid d’amour.
Très appuyé, le jeu de Virginia Madsen flirte avec l’indécence et la vulgarité quand Jennifer Connelly en fait tout autant mais dans la retenue cette fois et le paradoxe. Entre les deux, Don Johnson joue au mâle à qui on ne la fait pas.
Pour un épilogue en suspens total que les scénaristes tricotent jusqu’à l’ultime dénouement . Une chute assez vertigineuse et amorale . Mais une vipère lâchement rarement sa proie …
LE SUPPLEMENT
- Le film par Alexandre Clément – « La meilleure adaptation que l’on ait faite de l’œuvre de Charles Williams bien souvent massacré au cinéma , voir « Vivement dimanche » de Truffaut complètement en décalage du roman »
Le romancier développe la carrière de Dennis Hopper , et son côté rebelle et … conservateur. Mise en scène rigoureuse, une technique bien particulière pour obtenir de la profondeur de champ et filmer la chaleur lourde de la petite ville
Pas de Robert Mitchum pressenti à l’origine ( « il aurait été très bien en faisant le lien avec le personnage qu’il jouait dans « Les nerfs à vifs ». ) . Mickey Rourke décline également la proposition
« Malice et ruse, liées à une forme de vulgarité incroyable, Don Johnson très bien ».
Et puis les femmes …
Le Film
Le bonus
Voilà le film presque parfait pour passer un bon moment tout en goûtant au plaisir d’un cinéma réfléchi. Loin d’une prise de tête , Dennis Hopper joue sur les contrastes physiques des personnages imaginés par Charles Williams qui en mettant la main au scénario a pu conforter l’intérêt du récit.
La préparation en visuel d’un cambriolage de banque par un jeune homme qui débarque de nulle part. Embauché dans le garage qui fait face à la banque, il peut tout à loisir peaufiner son projet tout en se débattant entre deux femmes aux extrêmes singulières.
Très appuyé le jeu de Virginia Madsen flirte avec l’indécence et la vulgarité quand Jennifer Connelly en fait tout autant mais dans la retenue cette fois et le paradoxe. Entre les deux, Don Johnson joue au mâle à qui on ne la fait pas.
AVIS BONUS
La présentation du film par Alexandre Clément
Je serais passé à côté sans vos bonnes critiques, aucun regret, un petit bijou bien noir et moite, et sacrée performance de Johnson.