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« Hippocrate » de Thomas Lilti , critique cinéma

Synopsis: Benjamin veut devenir un grand médecin. Mais son premier stage d'interne dans le service de son père, ne se passe comme prévu. Son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Benjamin va se confronter brutalement à ses limites, à ses peurs, celles de ses patients, des familles, des médecins, et du personnel.

La fiche du film

Le film : "Hippocrate"
De : Thomas Lilti
Avec : Vincent Lacoste, Reda Kateb
Sortie le : 03/09/2014
Distribution : Le Pacte
Durée : 102 Minutes
Genre : Comédie dramatique
Type : Long-métrage
Le film

Médecin, fils de médecin, à l’image du personnage du film, Thomas Lilti passe à l’acte. Il revient sur les lieux de son internat, dans un film qui lui ressemble. Son expérience est patente : on s’immerge très vite dans les coulisses de ce qui fut son apprentissage. Ponction lombaire, service d’urgence, accompagnement des malades, tout est là, et même le glandeur de service (incroyable Philippe Rebbot)  : on y croit.

Réalisme forcé même parfois, que le jeune réalisateur gomme intelligemment en imaginant le quotidien de son héros près d’un  collègue qui va devenir son ami.  En France, Abdel, médecin algérien n’est plus qu’un FFI : faisant fonction d’interne. Plus expérimenté que lui, Abdel va le guider pour son premier stage,  dans cet univers que sa faculté ne lui avait jamais révélé.

Thomas Lilti a réellement connu cet homme à travers deux médecins qui l’ont particulièrement aidé dans son parcours. Cet hommage aux internes étrangers est la passerelle qui nous conduit dans les couloirs de l’hôpital où Benjamin s’engage dans le service de son papa. C’est le seul hic à mes yeux d’un scénario parfaitement contrôlé, même si le sujet est effectivement abordé à plusieurs reprises dans le film.

Un épiphénomène au cœur d’une réalité quotidienne que Lilti ausculte au plus près de ses connaissances. Des conditions de travail de plus en plus précaires (ne serait-ce que l’absence du matériel de base …) aux revendications d’un personnel réduit à l’état d’urgence, le cinéaste n’épargne pas la sphère sociale de l’hôpital.

Hippocrate

La pratique se révèle plus rude que la théorie. Les responsabilités sont écrasantes. Au milieu d’une fête-orgie des carabins (il faut bien déstresser)  Benjamin baisse les bras. Abdel, tendrement, fermement le rattrape  au bord du précipice. Ce duo  fonctionne parfaitement à l’écran. Vincent Lacoste endosse le costume du parfait interne avec un sérieux qui n’engage en  rien sa forte personnalité .

Film après film, Reda Kateb  s’affirme comme un grand. La nouvelle génération se porte très bien, malgré la présence discrète, mais insistante d’un Jacques Gamblin . Il  lui suffit de revêtir l’uniforme pour devenir soldat. Ici, c’est le papa de Benjamin. Belle posture.

Médecin, fils de médecin, à l’image du personnage du film, Thomas Lilti passe à l’acte. Il revient sur les lieux de son internat, dans un film qui lui ressemble. Son expérience est patente : on s’immerge très vite dans les coulisses de ce qui fut son apprentissage. Ponction lombaire, service d’urgence, accompagnement des malades, tout est là, et même le glandeur de service (incroyable Philippe Rebbot)  : on y croit. Réalisme forcé même parfois, que le jeune réalisateur gomme intelligemment en imaginant le quotidien de son héros près d’un  collègue qui va devenir son ami.  En France, Abdel, médecin algérien n’est plus qu’un…

Review Overview

Le film

En bon connaisseur, Thomas Lilti rapporte fidèlement ce qu’il a vécu pendant ses années d’internat au sein du monde hospitalier. Si la touche fictionnelle se doit d’obéir aux objectifs d’un cinéma-plaisir, l’ancien toubib n’oublie pas pour autant ses collègues aux prises avec des conditions de travail précaires. C’est dit sur le ton d’une revendication mesurée, puis qui éclate lors d’un conflit. L’ensemble est parfaitement maîtrisé, de la fête des carabins au cas de conscience clinique, avec une interprétation sans faille de toute l’équipe, Vincent Lacoste et Reda Kateb, en tête. Le mélange des genres fonctionne autour d’une direction d’acteurs tout à fait particulière. Du cinéma-spectacle, qui donne à voir la réalité, sans se prendre pour un tract ou un communiqué, chapeau !

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