Accueil » A la une » « HHhH » de Cédric Jimenez. Critique cinéma-dvd

« HHhH » de Cédric Jimenez. Critique cinéma-dvd

Synopsis: L'ascension fulgurante de Reinhard Heydrich, militaire déchu, entraîné vers l'idéologie nazie par sa femme Lina. Bras droit d'Himmler et chef de la gestapo, Heydrich devient l'un des hommes les plus dangereux du régime.  Jan Kubis et Jozef Gabcik se sont engagés dans la Résistance. Ils ont suivi un entraînement à Londres et se sont portés volontaires pour accomplir l'une des missions secrètes les plus importantes, et l'une des plus risquées aussi : éliminer Heydrich.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "HHhH [DVD + Copie digitale]"
De : Cédric Jimenez
Avec : Jason Clarke, Rosamund Pike, Jack O\'Connell, Jack Reynor, Mia Wasikowska
Sortie le : 10 octobre 2017
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 117 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Octobre 2017 ( 6 ème )

Heydrich était le cerveau d’Himmler, disait-on. « Himmlers Hirn heißt Heydrich ». C’est le sens du titre du roman de Laurent Binet « HHhH » repris par le réalisateur Cédric Jimenez avec un moderato originel surprenant. Enfant, Heydrich jouait du violon. Il écoutait de la musique classique et s’adonnait beaucoup à l’escrime.

Une jeunesse heureuse et insouciante stoppée le jour où il rencontre l’amour d’une femme (Rosamund Pike) qui lui parle de l’avènement d’un homme salutaire, dont elle a épousé le parti. Le jeune Reinhard  est très vite convaincu et au bras de sa belle, entame une carrière politique prolifique.

Heydrich  (Jason Clarke) adhère-t-il au nazisme par amour ? Jimenez nous le fait penser, n’évoquant aucun autre prétexte pour suivre mollement son ascension fulgurante. Celui que Hitler surnommait « l’homme au cœur de fer ». Seules, les premières et cruelles exactions haussent le cœur et le ton d’un récit partagé entre l’évocation et le ressentiment.

Ce qui se traduit de façon encore plus évidente lors de l’arrivée des deux résistants, l’un tchèque, l’autre slovaque, désignés pour abattre « le boucher de Prague ». Ils débarquent de manière assez formelle, dans un scénario parfaitement formaté entre la préparation de l’attentat et des émois amoureux contrariés.

Heydrich, encore balbutiant en politique, participe aux premiers défilés nazis en compagnie de sa femme, convaincue depuis l’arrivée d’Hitler, et de son garçon

Les scènes barbares reprennent le cours de l’Histoire avec une insistance pour laquelle Spielberg ou Polanski semblaient plus déterminants. Moins démonstratifs ? Les massacres, les pogroms, illustrent les commentaires d’un Heydrich haineux et cassant.

Le procédé demeure éloquent et d’une grande force au moment de passer à l’acte final et à ses conséquences. Un assaut d’une grande bravoure de part et d’autre de la caméra qui assume cette fois son classicisme et renoue avec les fondamentaux du film de guerre. Jimenez ne réveille pas l’Histoire, mais la conforte dans ce qui demeure la raison d’être de ces hommes dont la cause passait avant leur survie.

L’héroïsme confondu au milieu des cierges et du plâtre des statues. Efficacité redoublée.

LE SUPPLEMENT

  • Le point de vue de Johann Chapoutot, professeur à la Sorbonne. « Ce qui est intéressant dans le livre et dans le film c’est que l’on comprend comment on devient nazi » dit Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme.

Après avoir clairement expliqué comment Heydrich avait provoqué la seconde guerre mondiale, il répond aux questions posées en tête de chaque chapitre. Le basculement de la Tchécoslovaquie aux mains de l’Allemagne nazie, les tenants et aboutissants de l’opération Anthropoid (il évoque les funérailles grandioses pour Heydrich, « les allemands ont le sens de la mise en scène ») et le massacre des innocents d’un petit village qui n’avait rien à voir avec l’attentat contre Heydrich. Le dernier volet n’est pas le moins intéressant : l’empreinte laissée par « la figure d’Heydrich » dans le cinéma et la littérature…

Meilleur dvd Octobre 2017 ( 6 ème ) Heydrich était le cerveau d’Himmler, disait-on. "Himmlers Hirn heißt Heydrich". C’est le sens du titre du roman de Laurent Binet « HHhH » repris par le réalisateur Cédric Jimenez avec un moderato originel surprenant. Enfant, Heydrich jouait du violon. Il écoutait de la musique classique et s’adonnait beaucoup à l’escrime. Une jeunesse heureuse et insouciante stoppée le jour où il rencontre l’amour d’une femme (Rosamund Pike) qui lui parle de l’avènement d’un homme salutaire, dont elle a épousé le parti. Le jeune Reinhard  est très vite convaincu et au bras de sa belle, entame…
Le film
Le bonus

Cédric Jimenez s’attaque à une production plus importante que ses films précédents sans se hisser à la hauteur de ses ambitions. Le film est intéressant pour le fond historique qu’il rapporte, mais peu convaincant sur la manière. Plus que classique elle est très formelle dans son parti pris de deux, voire trois parties bien distinctes qui perturbent la vision générale d’un parcours politique et militaire fulgurant. On comprend, plus qu’on n’assiste, à l’ascension de cet homme qui par amour épouse une cause, avant de la servir et d’en établir par la suite les règles. Hitler le nomme à Prague c’est pour prendre le commandement de la Bohême-Moravie et imaginer un plan d'extermination définitif des juifs. Il est l'architecte de la solution finale. Ce qui n’apparait qu’en filigrane, Jimenez préférant scruter avec soin et respect du roman, les contours de son personnage. Partagé entre l’évocation et le ressentiment, le récit est conforme aux normes du genre. Mais ça manque de conviction. Et je n’arrive pas à savoir si les acteurs sont bons ! AVIS BONUS Le point de vue de Johann Chapoutot, professeur à la Sorbonne.éclaire le film et l'Histoire, passionnant!

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« JFK » d’Oliver Stone. Critique Blu-ray-Coffret

Procureur, enquêteur, réalisateur, Oliver Stone ne lâche rien . Le spectateur non plus !

Laisser un commentaire