Accueil » A la une » « Herbes flottantes » de Yasujirô Ozu. Critique cinéma

« Herbes flottantes » de Yasujirô Ozu. Critique cinéma

« Ozu en couleurs », l’intégrale en 6 films (1958-1962) de retour au cinéma

La fiche du film

Le film : "Herbes flottantes"
De : Yasujirô Ozu
Avec : Ganjirô Nakamura, Machiko Kyô
Sortie le : 31/07/1991
Distribution : Carlotta Films
Durée : 119 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

31 juillet 1991

  • Avec Ganjirô Nakamura, Machiko Kyô, Ayako Wakao

Découvrir Ozu et peut-être un pan du cinéma japonais ? « Herbes flottantes » me parait tout à fait approprié. Un film parfaitement codifié par l’art et la technique du septième art nippon, inspiré aussi par la culture occidentale, plus précisément européenne.

Un peu de l’esprit Fellini pour ses clowns ( ici des comédiens ), et de Tati pour son dynamisme lié à la fantaisie de ses personnages. Une pagnolade au bout du conte que Yasujirô Ozu nous dévoile avec une infinie précaution dans sa mise en scène, à mes yeux exemplaire.

Une scénographie géométrique, des plans à la rectitude dynamique brisée par l’enchevêtrement des toitures, et l’arête polie des poutres apparentes. L’ensemble, hyper cadré, ne laisse rien apparaître de la nature des choses.

Tout est question de méthode et d’attention : chaque plan quasiment est une histoire à l’histoire qui se raconte progressivement, de la légèreté à la rigolade ( l’arrivée des comédiens dans le village est fantastique ) jusqu’au mélo qui se dessine en un drame familial déchirant.

Ozu passe de l’un à l’autre avec circonspection, dicté par le tempérament de ses protagonistes , hommes frivoles, femmes légères au milieu d’un théâtre en perte de vitesse.

Chez Ozu le cadre ( même vide parfois ) n’est jamais anodin

Son metteur en scène, Komajuro ( Ganjirô Nakamura) a souhaité se produire à nouveau dans ce petit village de pêcheurs pour revoir son amour d’autrefois et le fils né de leur rencontre.

Kiyoshi (Hiroshi Kawaguchi) ignore tout de ce père qu’il appelle mon oncle et respecte infiniment jusqu’au jour où l’écheveau familial se dévide et attise au sein de la troupe féminine rancœur et vengeance.

Le père aime à retrouver son fils qui ignore tout de ses origines

Le cinéaste nous parle bien toujours de famille. De son affiliation à une communauté inscrite dans un patrimoine culturel et social dont l’écho ne cesse d’alimenter les rumeurs de la troupe de théâtre. Les spectateurs se font de plus en plus rares, le directeur ne donne plus signe de vie, la faillite se profile.

Empêtré dans ses problèmes professionnels mais aussi personnels, voire intimes, Komajuro jette le masque sans panache. Il se révèle fourbe, lâche et violent. Héros déchu d’une mauvaise pièce de théâtre dont il saura se relever avec grandeur. Du grand art !

  • Ce film fait partie de « OZU EN COULEURS »
    L’intégrale en 6 films (1958-1962) le 19 août 2020 :   » Fleurs d’équinoxe« – « Bonjour » –  » Herbes Flottantes » – « Fin d’automne » – Dernier caprice » –  » Le Goût du saké »
« OZU EN COULEURS » L’intégrale en 6 films (1958-1962) actuellement au cinéma :   » Fleurs d’équinoxe« – « Bonjour » –  » Herbes Flottantes » – « Fin d’automne » – Dernier caprice » –  » Le Goût du saké » 31 juillet 1991 Avec Ganjirô Nakamura, Machiko Kyô, Ayako Wakao Découvrir Ozu et peut-être un pan du cinéma japonais ? « Herbes flottantes » me parait tout à fait approprié. Un film parfaitement codifié par l’art et la technique du septième art nippon, inspiré aussi par la culture occidentale, plus précisément européenne. Un peu de l’esprit Fellini pour ses clowns ( ici des comédiens ), et de Tati pour son dynamisme lié…
Le film

Je ne sais pas grand-chose d’Ozu, mais ce film me parait une œuvre importante dans sa filmographie et l’histoire du cinéma nippon. Voire international quand depuis notre petite Europe les références à notre propre culture ne manquent pas. Un peu de l’esprit Fellini pour ses clowns et de Tati pour son dynamisme lié à la fantaisie de ses personnages. Une pagnolade au bout du conte que Yasujirô Ozu nous dévoile avec une infinie précaution dans sa mise en scène qui à mes yeux est exemplaire. Pour ne pas dire remarquable. L’histoire principale est celle d’un metteur en scène qui revient dans un village de pêcheurs où vit toujours son grand amour et son fils qui ne connait pas son père. Alors que les représentations théâtrales ne font pas recette, sa propre histoire se heurte à ce passé trop longtemps refoulé et que sa maîtresse va mettre à jour de façon douloureuse. De la légèreté à la rigolade ( l’arrivée des comédiens dans le village est fantastique ) jusqu’au mélo qui se dessine en un drame familial déchirant, Ozu ne laisse passer aucun détail . Du grand art !

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire