- Durée : 84 minutes.-
- Date de sortie : 4 avril 2023 . –
- Cinéma : Novembre 2022 . –
- Acteurs : Adam Bessa, Najib Allagui, Salima Maatoug Ikbal Harbi, Khaled Brahem, Hsouna Heni
- Sous-titres : Français
- Langue : Arabe
- Studio : Blaq Out
L’histoire : Ali, mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir à Tunis. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Festival de Cannes 2022 : meilleur acteur, Adam Bessa –Un certain regard
La révolution ne l’a pas entendue. Dix ans après , la jeunesse tunisienne peine au quotidien à vivre du peu d’espoir qui lui reste. Ali en est l’illustration totale, abandonné à sa solitude et à ses petits trafics minables et dangereux.
Les flics le rackettent, son patron l’arnaque et sa petite famille ( photo ) ne peut compter que sur lui depuis le départ du frère aîné à Hammamet, pour une meilleure situation, pense-t-il.
Un sort peu enviable pour Ali que le réalisateur, Lotfy Nathan, accompagne dans ce décor tout aussi désespérant, vide d’âmes alertes et de regards confiants. Livré à lui-même le jeune homme ne peut que constater l’étendue de son désespoir et le peu de solution honorable pour s’en sortir.
D’ailleurs le cinéaste ne l’entraîne jamais jusqu’au bout de la falaise, d’où il pourrait chuter, se faire rattraper. Il y a toujours au bord du précipice, le doute, l’attente. Cette manière de filmer avec retenue, sinon précaution tant l’instant est à l’urgence.
On voit là une intrigue policière qui se pointe, sans suspense notoire, ni victime expiatoire. Le héros se suffit à lui-même sur la pente dangereuse où sa colère grandit au fil de ses déconvenues. Ses deux sœurs cadettes demeurent l’ultime rempart à son ultime révolte, à peine endiguée par le flot des passants, indifférents, aveuglés ?…
Lotfy Nathan laisse à nouveau planer le doute sur cette destinée incertaine que sa caméra élude chaque fois d’une ellipse saisissante. Adam Bessa en saisit la force et son étrangeté, son pouvoir d’interprétation et sa rage de justice. Il est impressionnant !
LE BONUS
- Rencontre avec Adam Bessa. Le comédien explique son personnage. « Je craignais le documentaire , mais en parlant avec le réalisateur j’ai vu que le projet était tout autre, il y avait un cadre précis à l’intérieur duquel j’avais carte blanche ».
Troisprises maximum par scène, nombre réduit de pellicules , « je me suis dit, on va voir de quoi tu es capable , j’avais envie de me surprendre moi-même ».
Le film
Le bonus
Sur un cas unique, presque solitaire, Lotfy Nathan réussit à nous parler de la Tunisie d’aujourd’hui, dix ans après le printemps et sa révolte dont les braises ont plus que refroidi. Ali, entouré de ses deux sœurs dont il est responsable, galère de petits boulots en minables compromis au milieu du racket policier et du potentat social.
A force de se cogner toujours la tête contre les murs, il va prendre en main son destin de la façon la plus désespérée qui soit.
D’où les précautions de la mise en scène Nathan filme avec retenue, tant l’instant est à l’urgence. Mais le doute subsiste sur ces attendus de la destinée que sa caméra élude chaque fois d’une ellipse saisissante. Adam Bessa en saisit la force et son étrangeté, son pouvoir d’interprétation et sa rage de justice. Il est impressionnant !
AVIS BONUS
Adam Bessa évoque son personnage et la manière dont il a abordé ce film