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« Hamlet » de et avec Laurence Olivier. Critique Blu-ray

  • DVD : 18 Octobre 2022.
  • Cinéma le : 14/10/1948
  • Durée : 154 mn
  • Acteurs ‏ : ‎ Laurence Olivier, John Laurie, Jean Simmons, Basil Sydney, Eileen Herlie, Norman Wooland
  • Doublé : ‎ Anglais, Français
  • Sous-titres ‏ : ‎ Français
  • Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions

Synopsis : A Elseneur, le spectre du roi défunt révèle à son fils, le prince Hamlet, avoir été assassiné par Claudius, son propre frère, qui s’est ainsi emparé de sa couronne et de sa femme. Hamlet décide de simuler la folie afin de confondre le coupable et de préparer sa vengeance…

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Le film et les bonus : 

Retenez bien ce 14 octobre 1948 (sortie du film ) et le nom du scénariste, un certain William Shakespeare. Un tout petit écart dans le temps… Le réalisateur a procédé à quelques aménagements sur le script et le voici  co-scénariste. Pour le reste tout est intact, ou presque.

La verve, l’intensité dramatique, les résonnances thématiques sur le pouvoir, la puissance, la folie. Tous ces sujets abordés par l’écrivain de Stratford/Avon et repris lestement par Laurence Olivier pour dénoncer  la couardise et la trahison.

Ravaler les sentiments les plus nobles, forcer le courage .

En épousant la reine (Eileen Herlie), récemment veuve, l’oncle d’Hamlet devient roi (Basile Sydney). Le jeune prince ne supporte pas cette union précipitée et criminelle apprend-il plus tard…

Ce trop-plein d’humanité prend ici forme sous l’aspect du fantôme d’un roi qui demande vengeance pour le crime que l’on a commis, sur sa propre personne. Il fait appel à son fils, Hamlet qui dès lors n’aura plus de répit tant que sa dette ne sera pas honorée.

Laurence Olivier est aussi le rôle-titre indomptable de cette tragédie qu’il conduit de la tête et des épaules de manière admirable ( photo ). Il puise dans le théâtre originel les fonctions emphatiques de la narration et dans son cinéma la réverbération d’une histoire universelle.

Les dialogues et les réparties sont intelligents.

« Le rôti des funérailles fut servi froid aux fiançailles ». Hamlet évoque la mort de son père et le mariage précipité de sa mère avec son oncle. Il  s’étonne de son absence de compassion : « Une bête privée de raison eut pleuré davantage ».

Cette ardeur littéraire dévoyée de nos jours, Laurence Olivier  l’accompagne  de mouvements de caméra comme on n’en fait plus aujourd’hui. Amples et complices d’une profondeur de champ abyssale, parfait réceptacle des états d’âme et des fuites en avant.

L’histoire n’en manque pas jusqu’à l’assaut final donné lors d’un duel à fleurets mouchetés. Du moins, dans les règles de l’art il en est ainsi, mais perfidie consommée, l’assaillant joue sur la duperie. Le combat bien qu’inégal est grandiose. Le film ne l’est pas moins !

LE SUPPLEMENT

  • Introduction à Hamlet par Pierre Kapitaniak, professeur de civilisation britannique à l’Université Paul Valéry de Montpellier. ( 57 mn )-Pour des raisons techniques elle se fait en visio-conférence. Rimini s’en excuse, mais l’intervention de l’universitaire  demeure impeccable.

Par contre, l’encadrement vieillot de la présentation fait bizarre, on veut faire époque !

Plusieurs chapitres sont répertoriés :

La datation  Comment identifier l’époque de l’écriture. C’est quasiment une enquête policière des spécialistes  pour déterminer la date la plus précise.

Les origines de la pièce . Shakespeare puise dans les chroniques de Raphaël Holinshed , mais l’existence d’une première pièce de Hamlet est sérieusement avancée , malgré l’absence de tout écrit. « Et celle ci  aurait pu puiser également dans des chroniques danoises cette fois ».

Ophélie ( Jean Simmons ) la fille du conseiller du château et Hamlet sont amoureux, mais bien des barrières les séparent …

Le Spectre. Très récurrent dans le théâtre de la renaissance anglaise , Pierre Kapitaniak développe sa raison d’être …

Les monologues, « nombreux mais ce n’est pas une innovation chez Shakespeare , bien qu’il en donne encore plus que dans ses autres pièces. La plupart sont portés par le héros ce qui nous permet de connaitre ses pensées intimes (…)   mais cela s’apparente parfois plutôt à des soliloques ».

Tabous, dont le premier, le suicide , puis l’inceste . »La signification à l’époque était plus large ».

La pièce dans la pièce. ( photo)  Un élément fondamental de la tragédie de vengeance.  « Et ça nous montre très bien comment travaillent les troupes de théâtre de cette époque, les textes sont  constamment révisés, pour plaire au public, ou sur la demande du responsable. Le roi et le peuple ne verront jamais la même pièce ».

La folie, la représentation de la pièce ( ses contraintes architecturales et techniques ) , la langue de Shakespeare, «  elle est beaucoup plus riche que la moyenne (…) on lui attribue près de 600 néologismes, qui sont toujours là pour la plupart dans la langue anglaise ».

Accueil : un succès immédiat , « ça devient le parangon de la tragédie de vengeance. Ce que l’on en retenait alors n’a plus rien à voir avec la façon dont on l’analyse aujourd’hui ».

DVD : 18 Octobre 2022. Cinéma le : 14/10/1948 Durée : 154 mn Acteurs ‏ : ‎ Laurence Olivier, John Laurie, Jean Simmons, Basil Sydney, Eileen Herlie, Norman Wooland Doublé : ‎ Anglais, Français Sous-titres ‏ : ‎ Français Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions Synopsis : A Elseneur, le spectre du roi défunt révèle à son fils, le prince Hamlet, avoir été assassiné par Claudius, son propre frère, qui s'est ainsi emparé de sa couronne et de sa femme. Hamlet décide de simuler la folie afin de confondre le coupable et de préparer sa vengeance... Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous…
Le Film
Le bonus

Soixante-dix ans plus tard, on retrouve … Shakespeare au cinéma, affublé de la même grâce et de l’énergie vitale à sa verve littéraire. Laurence Ollivier est aux commandes, devant, derrière et sur le scénario qu’il ajuste à peine pour les besoins de sa mise en scène. Elle est ce que le grand William aurait fait en son temps, dans son théâtre où le pouvoir et la folie ne faisaient qu’un pour nourrir la tragédie. Une entité reprise par Laurence Olivier pour dénoncer  la couardise et la trahison. Ravaler les sentiments les plus nobles, et forcer le courage . Tout ce qui enrichit un récit totalement habité par ses interprètes. Avec des moments de pure grâce comme la représentation de l’empoisonnement du roi par une troupe de comédiens ou le duel final, l’un des plus beaux du cinéma français, à fleurets mouchetés … ou pas . Le combat sera inégal, mais grandiose . A l’image du film

AVIS BONUS Pierre Kapitaniak, professeur de civilisation britannique à l’Université Paul Valéry de Montpellier nous explique en une petite heure tout ce qu’il faut savoir sur la pièce, son auteur et l’adaptation. C’est passionnant

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