Synopsis: Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu'il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire dans les années 60 - 90. A l’occasion d’un album de reprises, Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province
La fiche du DVD / Blu-Ray
le film
Meilleur dvd Janvier 2019 (6ème) .-
Avec un talent d’interprète et de transformiste incroyable, le comédien Lutz devient très rapidement ce chanteur sur le retour que le réalisateur Lutz filme avec autant d’efficacité. Au point de nous plonger dans le doute et le paradoxe : un simili documentaire sur un personnage… qui n’existe pas.
Si l’exercice est pleinement réussi, il gâche malgré tout mon plaisir de cinéma : autant faire un vrai documentaire sur un véritable artiste que de nous falsifier la réalité pour faire un cinéma en trompe l’œil . Cerise à côté du gâteau , il me fait voir et entendre des extraits télévisés et des bluettes mielleuses qu’habituellement je zappe .
Une nostalgie entre Cloclo et Frédéric François, et l’inévitable Drucker, nimbée de couleurs sirupeuses et de bluettes codifiées, pour laquelle Alex Lutz semble avoir une tendresse particulière. Un droit tout à fait légitime dont il use à mon avis en avançant masqué, contrairement à Xavier Giannoli (« Quand j’étais chanteur ») beaucoup plus explicite sur ses intentions et sa réalisation.
Et, par trop occupé à jouer sous les sunlights, la quête du père revendiquée à l’origine passe quasiment à la trappe. Lutz l’entrouvre à peine sur une scène magnifique d’un interview au cours duquel le chanteur tombe enfin le masque du vieux beau revenu de tout.
Il égratigne au passage Claude François ( « il chantait trop avec le nez, mais personne n’a osé le lui dire ») avant d’interpeller le journaliste sur ses véritables intentions. « Je vois ce que tu filmes » lui dit-il, telle une branche tendue que ne saisit pas l’intrus.
On retiendra alors le coup d’œil de Nicole Ferroni, chroniqueuse d’Europe 1 ( et pas France Inter ) sur un sketch décapant à l’intention du chanteur, grandiose. Et celui d’Elodie Bouchez chanteuse sixties enamourée , tout aussi savoureux. Plus Brigitte Rouan en mère solitaire, et si rare au cinéma…
le film
Devant, mais aussi pour la première fois derrière la caméra Alex Lutz démontre un talent fou qui n’arrive cependant pas à exprimer le ressenti initial de son projet. A travers le portrait d’une star plus ou moins oubliée, la quête du père revendiquée dans l’argumentaire de départ n’apparait pas vraiment dans ce film étonnamment complexe voire bizarre sur le plan du rendu cinématographique. Au point de nous plonger dans le doute et le paradoxe sur un simili documentaire sur un personnage… qui n’existe pas. Si l’exercice est pleinement réussi, il gâche malgré tout mon plaisir de cinéma : autant faire un vrai documentaire sur un véritable artiste que de nous falsifier la réalité pour faire un cinéma en trompe l’œil .
Film vu par hasard, et je ne l’ai pas regretté !
J’ai adoré la mise à nu progressive de cet homme passionné. Tout dans la nuance, plein de ressenti, Alex Lutz est génial!