Synopsis: De petits boulots en petits boulots, Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il tombe amoureux de Karole, la femme de Toni. L’amour interdit et les radiations contaminent lentement Gary. Chaque jour devient une menace.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Léa Seydoux croise à nouveau le chemin de Rebecca Zlotowski pour un second film d’une autre dimension. Il est même étonnant de passer d’un petit récit amoureux ( « Belle épine ») à cette fiction sociale où le documentaire et le drame sentimentale fusionnent de manière sidérante.
Gary accepte un travail à risque dans une centrale nucléaire, pas trop regardant sur la qualité des intervenants. Au cœur du réacteur, il y aussi celui de Karole, la femme de Toni. En ne prenant pas forcément toutes les précautions, sentimentales et techniques, Gary va se brûler les ailes.
Dans le rôle, Tahar Rahim joue avec précaution et réalisme un personnage de la marge, ou peut-être de la zone, revenu de tout et de rien. Rien désormais ne semble l’atteindre, si ce n’est le détachement feint de celle qui vit désormais entre deux hommes.
C’est la Marilyn du « Démon s’éveille » de Fritz Lang, l’érotisme poussé à son point de rupture que Léa Seydoux attise avec toute l’innocence de sa beauté.
Elle met le feu aux sentiments et Gary s’y fourvoie, conscient du danger qui le guette. Ce que Zlotowski illustre avec un naturel préoccupant : on pressent le drame qui peu à peu se noue, du réacteur dont la réalisatrice épie la moindre fissure (formidable intrusion industrielle) au cœur de la belle, sincèrement ballottée entre ses deux amours.
L’histoire ne va pas au-delà de ces relations contre-nature avec la machine et la femme mariée. Mais l’union de ces deux univers si étroitement associés fonctionne avec la force d’un scénario peu fourni signé Gaëlle Macé.
La cinéaste n’a pas besoin d’une telle armada pour donner à sa caméra puissance et vérité . Elle capte la France d’en bas, celle des travailleurs qu’Olivier Gourmet incarne avec une détermination qui fait des ravages. Un comédien convaincu. Tahar Rahim, Denis Ménochet… ils le sont tous, vraiment du grand cinéma.
LE SUPPLEMENT
- Scènes coupées (7.25 mn). Il est étonnant d’avoir supprimé celle qui fait allusion à la Marilyn du Fritz Lang (elle sort de l’eau, son amant secoue les pieds…), ainsi que celle où Olivier Gourmet, le patron de l’équipe de sous-traitants dit toute son amertume face à la manière dont il vit.
Review Overview
Le film
Le bonus
En nous ouvrant les portes et les dangers d’une centrale nucléaire, Rebecca Zlotowski double la mise d’un drame amoureux, qui se joue aussi bien au cœur du réacteur que dans le cœur de la belle Léa Seydoux, plus érotique que jamais. L’aspect documentaire lié à la vision fictionnelle de la cinéaste est une réussite assez surprenante que l’on doit aussi à toute l’équipe : Olivier Gourmet, Tahar Rahim, Denis Ménochet et j’en oublie, car les seconds rôles tiennent bien leur place. Du grand cinéma.
Avis bonus
Rien que quelques scènes coupées, mais il est vrai que l’intrusion au cœur de la centrale nucléaire est un bonus à lui tout seul …
10 Commentaires
Pingback: Les césar, des nominations, des commentaires
Pingback: « Samba » de Toledano et Nakache, critique cinéma
Pingback: « Le journal d’une femme de chambre » de Benoît Jacquot . Critique cinéma | L'heure de la sortie
Pingback: « Jamais de la vie » de Pierre Jolivet. Critique dvd
Pingback: « Je suis à toi » de David Lambert. Critique cinéma
Pingback: "The Lobster" de Yorgos Lanthimos. Critique cinéma
Pingback: [Critique DVD] Lady Chatterley de Pascale Ferran l'heure de la sortie
Pingback: "Réparer les vivants" de Katell Quillévéré. Critique cinéma
Pingback: "Lady Chatterley" de Pascale Ferran. Critique DVD
Pingback: « Une fille facile » de Rebecca Zlotowski. Critique cinéma