Synopsis: L’histoire d'une famille charentaise de paysans rusés, les Goupi. Le père Goupi fait revenir son fils de Paris, censé être devenu un homme important et y avoir acquis une bonne situation. On veut le marier à sa cousine. Mais la jalousie de Goupil-Tonkin, un autre de ses cousins, face à ce nouveau venu, fera de la nuit de son arrivée une nuit d'agitation et de crimes inexpliqués qui sèmeront la panique et le doute au sein de la famille.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Décembre 2015 ( 3 ème )
- Pathé poursuit la restauration des films du patrimoine. Avec également « Dans la peau d’un flic » d’Alain Delon, « L’assassinat du Père Noël » de Christian-Jaque, « Les disparus de Saint-Agil » de Christian-Jaque et « Trois hommes à abattre » de Jacques Deray.
C’est un temps que les moins de vingt ans, voire quarante, ne peuvent pas connaître. Au fond de la campagne française, la Charentaise , une famille de paysans vit en autarcie autour de l’aïeul, surnommé « L’empereur ». Il a 106 ans et tourne en rond dans sa tête une rengaine napoléonienne qui a depuis longtemps lassé son fils et son petit-fils.
Tous les Goupi, ou presque, vivent sous le même toit, ce qui ne facilite pas la cohabitation. Goupi-Tisane (Germaine Kerjean) une mégère nullement apprivoisée fait régner l’ordre au sein de la fratrie. Les hommes passent bien souvent au-dessus de ses diktats, mais l’ambiance n’est pas des plus sereine.
Surtout quand les mal-aimés traînent dans le secteur, Goupi-Mains-Rouge (Fernand Ledoux) et Goupi-Tonkin (Robert Le Vigan).
Avec eux il y a de la friture dans l’air que Jacques Becker respire à plein poumons en accompagnant fidèlement chacun de ses protagonistes au mieux de sa personnalité. La psychologie des uns et des autres peut paraître aujourd’hui un brin appuyée, elle est à la hauteur d’un drame qui voit les proches s’en aller, le plus souvent de manière suspecte, quand elle n’est pas purement criminelle.
Et c’est dans ce décor assez lugubre, sur fond de tension muette et de disputes secrètes que débarque Monsieur (Georges Rollin ),le fils de la maisonnée qui fait carrière à Paris.
Un autre élément perturbateur, un brin ampoulé par le jeu maniéré . Un contraste saisissant avec la rudesse des lieux et ses habitants.
Une fois tout le monde accoudé au récit du cinéaste, l’histoire prend ses quartiers de drame et de suspicion, balançant d’un Goupi à l’autre des méchancetés parfois très violentes. Un magot est parait-il caché dans la maison, mais seul l’Empereur devenu muet en connait l’existence.
La manière dont les hommes partent à sa recherche est savoureuse.
De l’argent à aussi disparu. Tout le monde soupçonne alors tout le monde dans un charivari de suggestions plus amusantes les unes que les autres. Les acteurs en rajoutent (le jeu à l’époque était assez surligné) avec une mise en scène qui nous tient parfaitement en haleine.
L’interrogatoire de la gendarmerie chez les Goupil est une vraie partie de plaisir, en prélude au dénouement radicalement dramatique et palpitant. Un suspense à couper au couteau de Goupil main rouge qui dirige maintenant en interne l’enquête criminelle et financière.
Dans la peau de ce personnage atypique, Fernand Ledoux donne bien le ton d’une œuvre au réalisme torturé. Les comédiens sont dans la même veine. 75 ans plus tard « Goupi mains rouges », n’a toujours pas les mains sales.
LES SUPPLEMENTS
- La restauration (19 mn). On suit toutes les étapes dans les laboratoires Eclair, avec des détails techniques mis en images, c’est passionnant et très clair à suivre. Avec des extraits de « Goupi mains rouges », « L’assassinat du père Noël », et « Le pensionnat ».
- Discussion autour du film (11 mn). Il est resitué dans son époque de tournage (1942), et autour des différentes visions du film, comme la tendance pétainiste, le retour à la terre. A sa sortie, on loue le réalisme du film « voilà les vrais paysans de chez nous, les bouseux ».
Les historiens estiment que ce film n’a rien à voir avec l’esprit de Vichy, « mais personne n’évoque le conflit social, c’est un film qu’il faut relier à l’œuvre de Renoir ».
Le film
Les bonus
Mr Becker père était un grand cinéaste qui 75 ans plus tard pourrait toujours affirmer la hauteur de ses ambitions d’alors. Dans une veine réaliste revendiquée, il prend à témoin une famille de paysans charentais, aux prises avec les aléas d’une promiscuité familiale très encombrante.
Imaginez l’arrière-grand-père, le grand père et le père et tout ce qui va avec, sous le même toit où disparait l’argent, tandis qu’un magot important demeure introuvable.
Ce qui engendre des situations bien pénibles, quand elles ne sont pas carrément criminelles. De suspicion en dénonciation, la France de Vichy de l’époque se reflète dans ce cloaque rural où l’amour viendra malgré tout sauver les apparences. Un grand film dramatique, comme on n’en fait plus de nos jours.
Avis bonus
Rien que pour la restauration, c'est magnifique
3 Commentaires
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