Synopsis: Sam et Stéphane, deux amis d'enfance, conçoivent avec passion des skis haut de gamme. Soumise à une rude concurrence, leur entreprise est en péril. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux Olympiques d'hiver sous la bannière du pays d'origine de son père, l'Algérie. Au-delà de l'exploit sportif, ce défi improbable va pousser Sam à renouer avec ses racines.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Aout 2016 ( 5 ème )
« Celui qui ne cultive pas sa terre ne la possède pas » . ( L’oncle algérien de Sam qu’il rencontre pour la première fois … )
Good Luck ? Un cri de victoire, un encouragement, le côté sportif de l’événement. Mais cette chance que souhaite l’auteur, c’est aussi et surtout à cette terre inconnue qu’il l’adresse, cette terre qui n’en finit pas de revenir de son passé.
Il n’y a pas tromperie sur la marchandise, mais une légère confusion quand l’affiche triomphe d’un sourire éclatant sur fond de montagnes enneigées. Avec une histoire basée sur des faits réels: l’aventure d’un jeune entrepreneur prêt à tout pour sauver sa fabrique de skis.
Sam qui ne les a jamais réellement chaussés devient du jour au lendemain, dans la peine et la douleur, la publicité vivante de son entreprise : un skieur de fond en quête d’une qualification pour les JO de Turin. Ses couleurs, celles de … l’Algérie qu’il n’a jamais visitée. Mais c’est le pays de ses ancêtres et de son père qui vit désormais en France.
On imagine une version contemporaine de « Rasta Rockett » et nous voici au cœur d’une très belle quête identitaire. Ne voyant jamais arriver la subvention accordée par le Comité Olympique à la Fédération algérienne de skis (elle existe réellement) notre héros décide de la récupérer sur place.
Mais une fois au pays, le jeune homme goûte aux racines de son histoire, à l’image de Mohamed Hamidi dans « Né quelque part ». Farid Bentoumi et la scénariste Gaëlle Macé ne creusent pas autant le sillon identitaire. La manière dont il conduit son héros sur les pas de ses aïeux est magnifiquement rapportée dans la rencontre avec cette famille si lointaine à ses yeux. Mais pas au cœur de son père qui lui en parle toujours avec la certitude qu’ils pourront un jour se retrouver définitivement au bled.
Pour l’heure, Sam doit aussi convaincre les banques, ses salariés, et surtout son épouse (étonnante Chiara Mastroianni) très sceptique sur ses chances de réussite sportive. Son entraînement rigoureux est sans effet, les résultats manquent à l’appel.
La mouise totale engluée dans un système économique que Sami Bouajilaet Franck Gastambide, son associé bousculent avec une détermination contagieuse. Il n’est plus question de quelques galipettes sur les pentes enneigées mais de la survie de nos PME. Sur d’autres pentes, une autre histoire, Bouchakor Chakor Djaltia, le père et Hélène Vincent la mère, tout aussi déterminés dans leur vision d’un monde qui ne peut grandir sans la famille. Contre-courant ou retour du boomerang ? Quoi qu’il en soit, bonne chance à l’Algérie !
LES SUPPLEMENTS
Un documentaire, deux courts-métrages, avec une thématique orientale très forte et des points de vue tout aussi affirmés. D’excellents bonus
- « Brûleurs » de Farid Bentoumi (14 mn 55). Amine, un jeune Algérien, achète un caméscope afin de garder des souvenirs de sa famille. Avec quatre amis, ils se lancent dans une traversée de la Méditerranée…
C’est un peu toujours la même histoire, le pays, les racines, et l’exil à perte de vue. Les jeunes rêvent de leur avenir autrement. Le caméscope c’est l’amateurisme affirmé dans cette vénération pour l’évasion, l’étranger, la soi-disant terre promise.Bentoumi filme avec la même naïveté que ces passagers pour nulle part, cadre approximatif, caméra sans repère, mais le ton est tout à fait juste.
- « El Migri » documentaire de Farid Bentoumi (31 mn). « Mon père, « El Migri », l’immigré, est un Algérien qui sait jouer au Père Noël. Il est fier de ses trois fils, bien intégrés en France. Aujourd’hui, son rêve se réalise : ils viennent, tous les trois, lui rendre visite au « bled« ».
Le cinéaste en a fait un documentaire vivant, pédagogique et ouvert sur le monde. Sur cette passerelle entre deux pays qui tentent de se rapprocher. On voit notamment la vidéo tournée sur l’aventure de son frère aux JO d’hiver, point d’ancrage touchant avec le long métrage.Et puis le père, guide intraitable qui du cimetière aux propriétés familiales revisite son histoire. C’est très beau, émouvant, les trois fils sont bien à l’écoute. Jusqu’à la préparation du couscous… Un documentaire qui redonne espoir ?
- « Un métier bien » de Farid Bentoumi (23 mn). Hakim promet à sa mère au moment de mourir qu’il va changer, devenir un autre homme et trouver, enfin, un métier bien.
C’est son histoire confronté à un terrain qui n’est pas forcément le sien, le regard de ses congénères qui se moquent gentiment de le voir partir au petit matin pour travailler sur les marchés. Ou le rappelle à l’ordre d’une culture qu’il tente d’assimiler au monde dans lequel il veut vivre maintenant.
Une intégration avec des entorses à la loi du commerce comme le lui rappelle sa sœur pas dupe du marché parallèle qu’il alimente. Une entorse aussi aux principes laïques d’un père qui ignore encore où travaille son fils..Bellamine Abdelmalek en tête d’affiche est la belle découverte de ce petit film aux grandes aspirations. Bentoumi adapte son regard aux contingences d’un cinéma où l’exigence et le plaisir donne à la réalisation un tempo idéal.
Le film
Les bonus
Je m’attendais à une version rafraîchie et aussi farfelue de « Rasta Rockett » (des Jamaïcains en compétition de bobsleigh aux JO) et je tombe sur une très belle quête identitaire. Celle d’un jeune entrepreneur français, d’origine algérienne qui pour éviter la faillite de sa PME fait feu de tout bois. Il renoue alors incidemment avec ses racines dont son père ne cesse de lui parler.
La manière dont le réalisateur conduit son héros sur les pas de ses aïeuls est magnifiquement rapportée dans la rencontre avec cette famille si lointaine, pensait-il. Un retour aux sources qui ne l’éloigne pas pour autant de ses démarches sportives visant à promouvoir la marque de sa fabrique.
Loin d’un quelconque amalgame Farid Bentoumi réussit à poser tous ces problèmes si différents (crise économique, bi-nationalité, immigration …) dans un écrin de blancheur et d’exploits sportifs à la portée des plus désespérés. Il y a au bout du compte beaucoup de sourires et d’espoir dans ce film qui bénéficie aussi d’une très belle affiche.
Avis bonus
Un documentaire, deux courts-métrages, avec une thématique orientale très forte et des points de vue tout aussi affirmés. D’excellents bonus
5 Commentaires
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