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« Get Out » de Jordan Peele. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Chris, jeune homme noir, est invité par Rose, sa petite amie blanche, à passer le week-end dans la propriété de ses parents. D'emblée, le garçon ressent un étrange malaise, même si ses hôtes s'efforcent d'être souriants et accueillants. Pour effacer la gêne liée à sa couleur de peau ? Suite à plusieurs phénomènes perturbants, Chris comprend que la réalité dépasse ce qu'il avait imaginé...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Get Out"
De : Jordan Peele
Avec : Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener, Bradley Whitford, Caleb Landry Jones
Sortie le : 05 septemb 2017
Durée : 99 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Oscar 2018Meilleur scénario original : Jordan Peele .

Septembre 2017. Le meilleur dvd 

Une autre version de « I am not your negro ». Métaphorique, certes, mais tout aussi poignante dans sa version des faits. Chris en est la victime lors d’un week end chez ses futurs beaux-parents:  leur comportement et celui de leurs amis l’intriguent. Aucune allusion ou si peu à sa négritude. Une condescendance amusée, des relations polies et distantes, comme si ce jeune homme descendait de son arbre et qu’il devenait le bon sauvage. Racisme ordinaire.

Chris (Daniel Kaluuya, très fort) a des lettres et ses photos commencent à le révéler auprès des spécialistes. Chris ne descend pas de l’arbre.

Il comprend très vite que cette fin de semaine ne sera pas forcément aussi idyllique que prévu. Le réalisateur et scénariste Jordan Peele se charge de le convaincre. Sa caméra intrusive et inquiétante le conduit nuitamment auprès de la maîtresse de maison (Catherine Keener), insomniaque semble-t-il et prête à lui offrir une séance d’hypnose pour le débarrasser de sa tabagie chronique.

Le jeune homme n’y tient pas beaucoup mais il semble que l’on ne peut guère résister à la dame. Surtout qu’après une nuit de cauchemars, le voici guéri de la nicotine. Libéré pour une autre emprise qu’il ressent et devine de plus en plus insistante, sans pouvoir la discerner.

Une famille très sympa, pas raciste pour un sou, au point que le père (Bradley Whitford ) l’affirme haut et fort,  il aurait bien voté une troisième fois pour Obama …

Les ombres frappent à sa porte, les domestiques (Marcus Henderson et Betty Gabriel ), noirs, mystérieux eux aussi, l’effraient. A l’image du frère de sa copine, totalement fêlé. Caleb Landry Jones, excellent, est aussi inquiétant que cet univers de plus en plus confiné où le héros s’enfonce et se perd. Comme un étau qui se resserre. Sans savoir pourquoi, comment et comment s’en défaire. Sa petite amie peine à lui venir en aide, et pour cause… Allison Williams dans le rôle est stupéfiante.

Hitchcock est à peine passé que Peele fait maintenant appel à des gens comme Cronenberg et Craven. Il leur emprunte la science de l’énigme confuse qui conduit le héros à ne suivre que des chemins de traverse. Ceux vers lesquels de mauvais esprits le guident pour une incroyable entreprise de destruction mentale et physique.

On a ri un peu quand le mode était thriller de bonne famille avant que ces gens-là ne sombrent dans une paranoia terrible, évacuant les bonnes manières pour une satire sociale assénée  avec une maestria frissonnante.

Sous le vernis des apparences respectables, Peele dérègle les genres (policier, horreur, fantastique…) au profit d’une nouvelle donne cinématographique qui hisse la communauté noire à un niveau de respectabilité jubilatoire. Comme une sanction pour le cinéma …

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées. Non seulement elles sont nombreuses et aussi intéressantes que le film (bien que certaines ne sont que des prolongements de ce que l’on a déjà vu), mais elles proposent aussi six fois le même dénouement dans la voiture du douanier avec des dialogues différents, c’est assez amusant.
  • Une fin alternative. Elle est évidemment différente de celle retenue par le montage final, et propose une autre vision de la société américaine. Cette fin est tout aussi intéressante et le débat est engagé sur le pourquoi et le comment de l’une ou de l’autre
  • L’horreur de « Get out » dévoilé. Il s’agit d’une sorte de making of au cours duquel tout le monde dit ce qu’il pense de l’aventure. Pour une fois la langue de bois semble proscrite, c’est donc intéressant à suivre.
  • Questions-réponses avec l’équipe et le réalisateur. Cette fois c’est plutôt assez convenu, mais dans l’ensemble on les aime bien, tellement ils ont fait un bon film…
    • Ségrégation, racisme et droits civiques

 « Loving » de Jeff Nichols- « BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan »de Spike Lee- « I am not your negro » de Raoul Peck-« The intruder » de Roger Corman- « American Pastoral » de Derwan McGregor- « Detroit » de Kathryn Bigelow-« Dear White People » de Justin Simien- « Sidewalk Stories » de Charles Lanes-« Green Book » de Peter Farrelly.-« Mississippi Burning » de Alan Parker

Oscar 2018 : Meilleur scénario original : Jordan Peele . Septembre 2017. Le meilleur dvd  Une autre version de « I am not your negro ». Métaphorique, certes, mais tout aussi poignante dans sa version des faits. Chris en est la victime lors d’un week end chez ses futurs beaux-parents:  leur comportement et celui de leurs amis l’intriguent. Aucune allusion ou si peu à sa négritude. Une condescendance amusée, des relations polies et distantes, comme si ce jeune homme descendait de son arbre et qu’il devenait le bon sauvage. Racisme ordinaire. Chris (Daniel Kaluuya, très fort) a des lettres et ses photos commencent à le…
Le film
Les bonus

Aborder la question raciale à travers ce dédale cauchemardesque dans lequel un jeune homme noir s’enfonce, en imaginant une belle histoire d’amour, est déjà une bonne idée de scénario. Que son auteur et réalisateur Jordan Peele transforme de manière sidérante en effleurant plusieurs genres (policier, horreur, fantastique…) dans lesquels son héros s’enfonce plus ou moins consciemment, rassuré au départ par la gentillesse de sa future belle famille qui l’accueille à bras ouverts. Trop ouverts, on le comprend au fur et à mesure que les masques tombent jusqu’à ce que le héros découvre et comprend ce qu’il n’aurait pas dû. C’est magnifiquement écrit, on sourit avant de sombrer dans la maestria de la mise en scène sur laquelle les ombres d’Hitchcock, Craven et Cronenberg se penchent avec bienveillance. Pour un premier film, l’acteur devenu réalisateur a de jolis parrains. AVIS BONUS Une fin alternative intéressante, des scènes coupées, des commentaires, le plaisir du film n’en finit pas

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