- Meilleur dvd Mars 2019 (9 ème )
- Acteurs : Ben Foster, Elle Fanning, Lili Reinhart, Beau Bridges, María Valverde
- Studio : The Jokers
- Durée : 87 minutes
L’histoire : Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…
D’après l’œuvre de Nic Pizzolatto. –
Mélanie, moi qui l’aime tant, de l’écriture à l’écran, via un discours, écologiste bien avant l’heure. La barre toujours plus haute et la chute en conséquence. Un cinquième film derrière la caméra, le premier réalisé aux Etats-Unis et comme une envie de tout effacer.
Ce film, on l’a déjà vu, en mieux, en beaucoup mieux. L’histoire d’un homme et d’une jeune femme en fuite quelque part dans la Nouvelle-Orléans. On sait pourquoi, mais l’intérêt est minime. Mélanie Laurent filme le doute, l’attente, longues plages de silence que Roy, malfrat sans envergure, met à profit pour prendre ses distances.
Avec la fille qui ne sait comment le remercier, mais lui ne demande rien. Simplement poursuivre son chemin que la réalisatrice balise comme elle peut : un motel ici, une vieille connaissance par-là, qui nous en apprend un peu plus sur le personnage. Mais là encore sans rebondissement particulier.
Il n’est pas mauvais bougre, mais risque de mal tourner pour une embrouille avec laquelle pourtant il n’a rien à voir . Ce que le scénario a du mal à faire passer, la mise en scène le rattrape tant bien que mal. Mélanie Laurent adapte bien certains plans judicieusement montés avant un long plan-séquence dans le pressing : le fouillis naturel ajoute un supplément de vie à la manière dont la caméra s’y promène, tout aussi hasardeusement.
Bien évidemment Ben Foster est sombre et silencieux, Elle Fanning inconstante et volontaire. Un joli couple de cinéma qui nous demande de ne pas les abandonner aussi facilement. Et on aurait bien tort sur un final qui mérite effectivement le coup d’œil, mais bien tardif pour éviter le poussif de soulagement.
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec Mélanie Laurent ( 33 mn ). La jeune réalisatrice française ne cache pas son bonheur d’avoir réalisé à sa façon le rêve américain . Mais elle connait le revers de la médaille « avec eux si le film ne plaît pas il n’y a qu’un passage . Imaginons par exemple un échec en terme de critique et on y reviendra pas, c’est pas très agréable comme ambiance, j’ai jamais eu aussi peu de moyens ».
« Un vrai film de genre, violent, pas mon genre, alors je l’ai traité avec beaucoup de pudeur ».
Le casting ? « Elle Fanning sans souci, pour les acteurs plus compliqué, ils réfléchissent, se font attendre avec Ben je voulais le faire jouer intérieur ce qu’il n’avait jamais fait , on a dû se parler trois quatre fois et après il a démarré … ».
La réalisatrice parle bien de son équipe que l’on voit plusieurs fois au travail, avec des immersions sur le tournage très intéressantes. Et elle revient alors sur les conditions : « avec plus d’argent, plus de temps, qu’est-ce que ça donne ? est-ce que tu gardes l’instinct , l’humain ? ».
Le film
Le bonus
Mélanie Laurent fait ce qu’elle peut et elle le fait bien. Mais pas suffisamment pour nous faire adhérer à une énième histoire de cavale d’un couple improbable avec la petite fille au milieu.
Le scénario est quelconque, effleure les situations et les personnages, quand on attend une psychologie plus nerveuse qui permettrait à Ben Foster et Elle Fanning d’employer autrement leur énergie.
Ils font ce qu’ils peuvent et m’ont convaincu de les suivre jusqu’au terme d’une cavale qui effectivement a le mérite de donner à voir un final plus passionnant.
J’ai quand même l’impression que la jeune réalisatrice française n’a pas totalement exprimé ce qu’elle avait sur le cœur pour sa première réalisation américaine.
AVIS BONUS
Un entretien avec la réalisatrice, sur fond de making of , excellent