Synopsis: L'histoire d'une jeune professeure de philosophie, née en Alabama, issue d'une famille d'intellectuels afro-américains, politiquement engagée. Féministe, communiste, militante du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, proche du parti des Black Panthers, Angela Davis s'investit dans la lutte pour la liberté ...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Septembre 2013 ( 4 ème )
Une icône, une légende. Ou bien une irréductible adversaire, « le diable » personnalisé. « Il faut la tuer » dira-t-on au juge Richard Arnason sur le dossier qui l’accusait de trois meurtres. Angela Davis est alors au sommet du combat qu’elle mène pour la liberté et les droits civiques. Elle est membre du parti communiste américain, et proche des Black Panthers.
Deux crimes, aux yeux de l’Amérique profonde de l’époque, auxquels se rajoute le fait d’être femme et noire.
Quand la jeune militante se présente pour son premier cours à l’Université « de toute ma vie je n’ai jamais eu une telle répercussion médiatique, et après sont venues les menaces ».
On lui conseille « de retourner en Afrique ou en Russie », on la traite de tous les noms. Elle achète sa première arme.
Un peu plus tard, le professeur sera renvoyé de l’enseignement supérieur (15 voix contre 6), pour « manque de professionnalisme » dira le gouverneur de l’état, un certain Ronald Reagan.
Ou l’amorce d’une vie dont témoignent journalistes, copines d’enfance, et des membres de la communauté noire.
« Ils lui ont fait subir à la puissance supérieure ce que nous connaissions tous les jours. On nous demandait de filer droit et d’être de “ bons nègres ” ».
Des images d’archives rapportent les scènes d’émeutes, la répression policière contre les Black Panthers, et ses interventions dans des meetings, des manifestations.
Accusée d’un triple meurtres en Californie (des armes qu’elle avait achetées ont servi), Angela Davis prend la fuite. Un ancien membre du FBI raconte la traque, que l’intéressée revit en parallèle. L’un des moments forts de ce très bon documentaire. « Je sentais de manière palpable que l’étau se resserrait ».
Une fois derrière les barreaux, elle poursuit sa lutte, relayée par des pièces de théâtre, des chansons. Nina Simone, lui rend visite, Aretha Franklin se dit prête à payer la caution, un fermier Roger Mac Affe hypothèque sa ferme pour la même caution (et à partir de là, il ne se déplacera plus sans une arme, les menaces pleuvent).
Les vidéos et les photos qui témoignent d’un tel climat sont assez hallucinantes au regard d’un documentaire qui ne joue pas l’événementiel. Ses rendez-vous intimes, au sein de la prison avec George Jackson, qui s’en échappera et sera abattu, demeurent dans la pénombre d’une histoire totalement acquise à la défense de ses frères et de ses sœurs de couleur.
« L’enjeu, ce n’était pas moi, mais la construction d’un ennemi imaginaire » dit-elle aujourd’hui, consciente qu’elle ne fut qu’un rouage dans la longue marche pour les droits civiques.
LES SUPPLEMENTS
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Le combat continue (40 mn) . Une longue et toujours passionnante interview d’Angela Davis qui raconte comment les leçons de sa mère, dès son plus jeune âge, l’ont marquée. Elle évoque alors le parcours de cette femme étonnante « qui fait écho à mon itinéraire ».
Celui de son adolescence, de ses études, de sa lutte permanente contre le racisme (l’histoire du magasin de chaussures est significative). « Aujourd’hui j’encourage les gens à se poser des questions sur ce qu’ils considèrent comme acquis ». Toujours militante, elle rejette l’image de l’icône politique (« les anticommunistes pensaient que je prônais la violence, ils se trompaient »).
Clin d’œil sympathique, sa conférence à l’université de San José, une ville qu’elle retrouve avec plaisir, dit-elle . C’est là qu’elle fut jugée pour meurtres, enlèvements et séquestrations.
- Conférence à la Sorbonne, mars 2013 (21 mn). Un débat autour des problèmes contemporains à partir du film dont l’intéressée ne voulait pas entendre parler. « C’était attirer une fois encore l’attention sur moi, mais Shola la réalisatrice voulait le consacrer particulièrement au procès, et pour moi cela avait un sens, cela pouvait avoir un impact sur les jeunes générations ».
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Lettre de Jacques Prévert sur Angela Davis (6 mn). Elle est lue par sa petite fille
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Avant première à Toulouse (13 mn). Elle y parle à nouveau de sa vie, parfois en français et répond aux questions, en compagnie de la réalisatrice que l’on voit pour la première fois dans ce dvd. C’est tout aussi intéressant, surtout qu’Angela Davis très à l’écoute n’hésite pas à mettre son grain de sel.
Review Overview
Le film
Les bonus
Il n’y a rien de révolutionnaire dans la mise en images de ce très bon documentaire, si ce n’est son sujet, et son personnage. Ou l’histoire des noirs américains, portée par une femme de combat.
Un parcours linéaire, didactique, une grande page de l’histoire américaine vue de l’autre côté de la barrière officielle, avec des séquences très pertinentes (comme sa cavale et son procès), et des images d’archives qu’il est bon de revoir pour ne pas oublier. Angela Davis raconte et se raconte, sans le bruit ni la fureur qui embrasèrent ses années de révolte. Un documentaire utile pour ne pas oublier. Et apprendre....
Avis Bonus : Plusieurs séquences autour de l'intéressée, qui complètent utilement le documentaire. Pour la version française, un aperçu de son récent passage en France : la Sorbonne et avant-première à Toulouse.
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