« Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » de Gints Zilbalodis . Critique blu-ray

• Durée ‏ : ‎ 1 heure et 20 minutes
• DVD : ‎ 4 mars 2025
• 30 octobre 2024 en salle
• Studio  ‏ : ‎ UFO Distribution

CÉSAR 2025 DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION

Annecy : prix du public, prix du jury, prix Fondation Gan ( diffusion)

L’histoire : Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose .

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• Le film : 
• Les bonus : 

Le monde bascule, et dans l’imaginaire d’un maître de l’animation cinématographique, le tableau peut paraître apocalyptique. Gints Zilbalodis tient la raison pour supportable, en évitant le coup d’œil catastrophique, au profit d’un constat néanmoins sans appel.

Terres et cités englouties sous les eaux, le panorama a paradoxalement quelque chose de paisible, paradisiaque. Peut-être l’absence humaine, totale, le silence environnant,  nature sauvage, beauté totalement insaisissable  …

Seul le clapotis sur le bateau embarqué sans équipage, marque le temps qui se dilue au fil d’une rivière vagabonde. Flow, le héros, qui n’aime pas l’eau, c’est un chat, se tient à distance modérée de tous ces événements.

Il n’a pas trop le pied marin …

Ce milieu hostile à sa condition, il doit de surcroît le partager avec d’autres bêtes dont il ignorait semble-t-il l’existence. Ce gros toutou mis à part, en forme de chien qui lui tend la main . « Papatte » amicale au cœur d’un monde à ses yeux sans repère.

La fable est belle, existentielle , portée par une vague créatrice époustouflante. L’Arche de Noé y recouvre son droit d’aînesse et son élan salvateur tout aussi puissant

. En compagnie d’un lumérien qui ne tient pas en place et d’un serpentaire caractériel, notre Flow devenu héros doit alors s’adapter, composer et parfois se décider …

Dans ce décorum apaisé ( on imagine le chaos précédant la tempête ), la composition est magique, le coup de crayon prodigieux , expressif au-delà de toute émotion perceptible au coin de l’œil de chaque petite bête.

C’est vraiment bien dessiné avec de belles idées de mises en scène.

Dans ce  bestiaire où l’homme n’a plus sa place , le carnaval des animaux orchestre une partition en attente d’harmonie. Entraide et solidarité.  La symphonie d’un nouveau monde.

LES SUPPLEMENTS

• « Aqua » de Gints Zilbalodis (8 mn ) –C’est à 17 ans que Zilbalodis s’attaque à son premier court-métrage . On imagine la préparation de «  Flow » qu’il réalise douze ans plus tard. Les premières idées, quelques esquisses sur un trait néanmoins beaucoup moins travaillé. Et toujours aucune âme qui vive .

« Priorities » de Gints Zilbalodis  ( 10 mn ). Cette fois on pense à «  Ailleurs » son premier long métrage , Un homme seul sur une île en compagnie de son chien, appelle vainement à l’aide.

• Entretien avec le réalisateur ( 15 mn) -Il travaille cette fois en équipe , contrairement à son premier film « Ailleurs ». Un choix qu’il reporte malicieusement sur l’histoire de ce chat solitaire qui doit s’adapter à d’autres animaux …

L’absence de dialogues ? «  Cela demande encore plus d’attention de la part du public. (…) On ne peut pas tricher avec des explications au fond. (…) . Le muet amène plus d’expressivité ».

« En animation , les imperfections ont toutes une raison. (…) Je me méfie du côté polissé du numérique, pas uniquement sur le cadre, mais en terme également de texture, où tout devient stérile ».

•  Le film à Cannes ( 5 mn) Une interview au cours de laquelle le réalisateur répète le plus souvent ce que l’on a entendu précédemment

Evolution d’un plan, making of ( 5 mn ) – Différentes versions du plan où le chat se présente devant la maison inhabitée, et la flaire avant de s’y risquer. Il n’y a pas de commentaires et cette fois c’est dommage.