- DVD : 14 Mai 2023
Prix du scénario , Cannes 2022
L’histoire : Walid, 40 ans, Palestinien vivant à Haïfa avec sa femme et ses deux enfants, cultive sa dépression et ses velléités littéraires. Son nouveau voisin, Jalal est un escroc à la petite semaine. Les deux hommes deviennent bientôt inséparables : Jalal est persuadé d’aider l’écrivain en lui montrant ses combines ; Walid, quant à lui, y voit l’opportunité de réaliser un projet …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Le Film :
C’est un film sous assistance médicale. Tous les mardis le fils de Walid a mal au ventre, juste avant le cours de géographie. Walid n’a pas encore fait le rapprochement et consulte à tout va pour soigner le fiston. Walid lui-même ne se porte pas très bien, dépressif au possible et impossible de se remettre en question.
Il patine sur le premier roman qu’il tente vainement d’organiser quand un nouveau voisin, Jalal, très liant, mais un rien bizarre, pourrait lui sauver la mise. En sa compagnie, Walid pense en effet pouvoir démarrer son œuvre en jachère, dans un univers de gangsters et rapines en tout genre.
Jalal, le cœur sur la main, et prêt à rendre service à tout moment sur le palier, serait donc un escroc ? C’est l’hypothèse retenue par Walid et par un réalisateur qui ne cesse de nous entortiller dans des histoires incongrues, incertaines, les protagonistes jouant tour à tour au chat et à la souris.
Leur milieu familial tente bien de les raisonner, plus ou moins complices, sauf quand le sort de la Palestine est en jeu .
« Tu connais le problème que nous avons, nous les Palestiniens ? » demande le romancier au voyou .
Non répond celui-ci.
« Les ignorants comme toi !… »
Le ton est donné et varie selon l’humeur des uns et des autres, la dépression de Walid orchestrant un ordre scénaristique bien souvent inattendu.
Comme ce film de gangsters que Maha Haj appuie sur une direction d’acteurs assez particulière. Jamais là où on les attend, ou alors dans des positions morales très inconfortables . Leur humour à claire-voie et leur dérision tout aussi ténue s’estompent pour un drame qui tarde à se déclarer.
Tout est politique nous dit Maha Haj, sans en faire un acte militant. Plutôt un éclat de voix au milieu du silence universel. Ce film que l’on imagine ailleurs, ne parle en fait que de la Palestine. Un pays qui n’existe pas à ses yeux . « It Must Be Heaven« aurait dit Elia Suleiman.
Le Film
Quand on se demande où vont ces deux hommes , voisins de palier, et à l’origine bien différents, on n’imagine pas qu’ils vont en Palestine depuis Haïfa où ils vivent . C’est la vision allégorique que nous donne la réalisatrice en décrivant leur itinéraire si particulier, l’un romancier en panne de romans, l’autre voyou à la petite semaine. En faisant copain-copain, ils pensent pouvoir s’aider mutuellement mais l’humeur est capricieuse, et le destin, contrariant. Maha Jah ne cesse de nous entortiller dans des histoires incongrues, incertaines, les protagonistes jouant tour à tour au chat et à la souris. Dans un film de gangsters , à ne pas confondre avec un film policier. Sa direction d’acteurs assez particulière le confirme. Jamais là où on les attend, ou alors dans des positions morales très inconfortables . Leur humour à claire-voie et leur dérision tout aussi ténue s’estompent pour un drame qui tarde à se déclarer.
