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« Fidelio, l’odyssée d’Alice » de Lucie Borleteau . Critique DVD

Synopsis: Alice, 30 ans, est marin, mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. Elle remplace un homme qui vient de mourir et découvre que Gaël, son premier grand amour, commande le navire. Alice trouve un carnet ayant appartenu à son prédécesseur. La lecture de ses notes résonne curieusement avec sa traversée. Au gré des escales, au milieu d’un équipage exclusivement masculin, bercée par ses amours qui tanguent, Alice s’expose au bonheur de tout vivre à la fois et tente de maintenir le cap…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Fidelio, l'odyssée d'Alice"
De : Lucie Borleteau
Avec : Ariane Labed, Melvil Poupaud, Anders Danielsen Lie
Sortie le : 17 juin 2015
Distribution : Why Not Productions
Durée : 97 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Juin 2015 ( 3 ème )

Un beau portrait de femme libre et  indépendante. Lucie Borleteau la fait voguer sur les océans avec la même énergie que sa caméra . Une même logique face à la manière de mettre en scène l’activité quotidienne de l’équipage d’un tel cargo. Un scénario ad-hoc signé Clara Bourreau.

Rien du documentaire et pourtant tous les éléments constitutifs à une enquête journalistiques sont réunis dans l’approche de la jeune réalisatrice. C’est son premier film, au sujet d’autant plus culoté  que le tournage s’est effectué  au cœur même de la machinerie.

Foin du studio, elle nous conte fleurette avec le chef mécanicien, mécanicienne en l’occurrence et pas vraiment fleur bleue.

Alice est femme marin, et comme le veut la légende de tous les marins, un homme l’attend dans chaque port. L’affaire se complique quand l’un d’entre eux, son premier amour, s’avère être le patron du bâtiment. L’intrigue est déjà suffisamment ficelée pour donner libre cours à une dérive amoureuse dont la belle articule parfaitement tous les éléments.

Elle ne sera pourtant pas toujours maîtresse de ses sentiments. Si l’infidélité conjuguée à la vie au grand large entre dans la norme d’une carrière maritime, sur terre, Félix ( Anders Danielsen Lie) ne l’entend pas forcément de la même oreille.

Alice est plus une femme qui se cherche qu’elle n’assure une indépendance aléatoire. Comme si Lucie Borleteau inversait le processus masculin engendré dans le film de Rohmer, «  Conte d’été » où Melvil Poupaud se retrouve au cœur d’un triptyque amoureux. Le même Poupaud commandant du navire auprès d’Ariane Labed débutante.

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L’actrice, remarquable, va et vient entre la terre et la mer, de l’amant vagabond à l’amant pour de bon, dans l’incertitude d’un itinéraire amoureux, parsemé par les embûches du huis-clos d’une telle carlingue. C’est la vie à bord dont nous parle aussi très bien la réalisatrice, une activité parfois ingrate, une solidarité toujours renouvelée. Un très beau film.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Lucie Berleteau et Ariane Labed (20 mn). Charlotte Garson dirige tranquillement cette rencontre au cours de laquelle les deux femmes s’emploient à bien cerner les enjeux d’un tel film. Des essais avec la comédienne sont aussi inclus.

La réalisatrice raconte d’abord qu’elle a vécu dans un trans-container et a traversé l’Atlantique. «  Cela a duré 9 jours, j’étais la seule française et la seule femme à bord. Des petits détails que j’ai pu capter, car je les ai vécus, ont nourri le film ».

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Ariane Labed : «  Il y avait une certaine appréhension sur un tel sujet, et dans un tel lieu. Je suis claustro, alors dans un tel espace, vous imaginez ». Ce que confirme la réalisatrice quand elle évoque les contraintes de l’espace, son étroitesse. «  Tout est soudé au sol, la table, le bureau, il n’y a pas 50 possibilités pour placer une caméra, mais je tenais absolument à tourner sur place, et en mer ».

«  Tous ces obstacles nous obligent à nous jeter dans les scènes » confient Ariane Labed «  notamment celles de sexe, ça permet de faire sauter les barrières, les parasites que l’on peut éprouver ».Le tournage s’est effectué sur un véritable navire vieux d’une trentaine d’années (comme le Fidelio) avec l’équipage à bord. « On n’avait pas les moyens de louer un tel bateau. On a partagé leur quotidien.« 

  • Deux courts métrages de Lucie Berleteau dans lesquels elle est aussi interprète. La réalisatrice est une très bonne comédienne.
  • « Les vœux » -2008 – (33 mn).L’adaptation d’un conte médiéval. Sympathique…
  • «  La grève des ventres » – 2012 – (30 mn). Beaucoup plus impressionnant ce film mêle plusieurs formats (dont la vidéo) et genres, du documentaire à la fiction pour raconter le combat des femmes qui ne recherchent pas forcément à tout prix la maternité. En Allemagne on s’inquiète des répercussions économiques, sociales de cette absence de procréation, pendant que deux militantes Lise et Clara, amoureuses et rieuses, rencontrent le joli Alexandre.

Leurs amours lesbiennes deviennent encore plus libres jusqu’au jour où Clara est enceinte … C’est assez surprenant dans le ton et l’approche scénique et confère à l’histoire (un sujet mordant)  un intérêt supplémentaire. Surtout quand le mouvement se radicalise et agresse verbalement les femmes enceintes. Quelle sera maintenant l’attitude des deux jeunes femmes, et celle du père qui vit entre les deux ?

Meilleur dvd Juin 2015 ( 3 ème ) Un beau portrait de femme libre et  indépendante. Lucie Borleteau la fait voguer sur les océans avec la même énergie que sa caméra . Une même logique face à la manière de mettre en scène l’activité quotidienne de l’équipage d’un tel cargo. Un scénario ad-hoc signé Clara Bourreau. Rien du documentaire et pourtant tous les éléments constitutifs à une enquête journalistiques sont réunis dans l’approche de la jeune réalisatrice. C’est son premier film, au sujet d’autant plus culoté  que le tournage s’est effectué  au cœur même de la machinerie. Foin du studio, elle…

Review Overview

Le film
Les bonus

Après deux court-métrages ( bonus), Lucie Berleteau signe un premier long,remarquable, totalement maîtrisé. Elle a filmé entièrement au cœur d’un cargo sur lequel embarque une jeune femme, seconde du chef-mécanicien. C’est la vie à bord dont elle nous parle très bien à travers une activité parfois ingrate, mais une solidarité toujours renouvelée. La présence de la femme intensifie bien évidemment les relations mais Alice en quête d’elle-même a déjà assez d’indépendance dans ses bagages pour faire face aux impondérables. Son itinéraire amoureux est plus bancal, et là encore la réalisatrice décrit très bien la personnalité d’une jeune femme en quête d’elle-même. Le rôle est tenu par Ariane Labed encore peu connue sur nos écrans. Qu’elle quitte l’Angleterre !

Avis bonus Une rencontre très intéressante avec la réalisatrice et la comédienne, doublée par deux courts-métrages dont un vraiment passionnant sur la lutte des femmes qui refusent la grossesse...

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