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« Fever » de Raphaël Neal. Critique dvd

Synopsis: Paris, au début des années 2000. Damien et Pierre, deux lycéens brillants, assassinent une femme repérée dans la rue, à quelques semaines du bac... En sortant de l'immeuble de la victime, une passante, Zoé, les remarque et va développer une véritable obsession pour leur crime.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "FEVER - DVD"
De : Raphaël Neal
Avec : Pierre Moure, Julie-Marie Parmentier, Philippe Laudenbach, Pascal Cervo, Julie Judd, Sabrina Seyvecou, Judith Henry, Marie Bunel,, Camille, Martin Loizillon
Sortie le : 05 août 2016
Distribution : Jour2Fête
Durée : 130 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les suppléments

Adapté du roman de Leslie Kaplan

Meilleur dvd Aout 2016 (10 ème)

Je n’ai pas compris grand-chose à ce film assez incohérent dans la multiplication des thèmes qu’il s’impose plus qu’ils ne découlent d’une logique scénaristique.

Au départ, deux lycéens semblent être les meurtriers d’une jeune femme. A l’occasion de leurs cours de philosophie, Damien revient indirectement sur le geste qu’il aurait commis avec son copain Pierre. Le thème est la liberté. Damien évoque alors le hasard et développe son argumentaire de tueurs qui exécutent sans raison…

Damien est-il amoureux de Pierre ? Des plans, des regards nous le laissent entendre, mais ces séquences sont tout aussi énigmatiques que l’arrêt de la caméra sur les jambes ou le bas du dos de la prof de philo.

Zoé, le témoin bien indirect qu'un crime qu'elle va taire, mais comment ?...
Zoé, (Julie-Marie Parmentier )le témoin bien indirect d’un crime qu’elle va taire, mais de quelle manière ?…

Damien poursuit son raisonnement, en parle à son grand-père et des conclusions de sa discussion, le soupçonne maintenant d’avoir commis des exactions pendant la seconde guerre mondiale. Après la suspicion homosexuelle, le poids de l’héritage, donc, le fantôme Papon, les petits fonctionnaires de préfecture qui signaient les transports des juifs pour l’Allemagne.

Une obsession totale sur laquelle s’égare le réalisateur en délaissant le sujet d’origine. Il est cette fois question de ce que fut la collaboration française à l’époque de la seconde guerre mondiale. La complicité de la gendarmerie et de l’Etat Français pétainiste dans la rafle des Juifs. Le grand-père, fonctionnaire à l’époque, y a-t-il participé ?

Zoé à d’autres préoccupations quant aux deux jeunes gens qu’elle a vus sortir de l’immeuble. Elle les revoit au hasard de ses promenades et développe hypothèses et obsessions. Le tout est de savoir si elle va les dénoncer, mais la mise en situation, énigmatique, latente, ne sert absolument pas le propos.

J’aime bien le jeu de Julie-Marie Parmentier qui ne sait pas sur quel pied danser et qui le fait très bien. Deux jeunes acteurs s’emmêlent aussi très bien les pinceaux Martin Loizillon et Pierre Moure. Les plus grands (Philippe Laudenbach, Sabrina Seyvecou ou bien encore Marie Bunel) sont pareillement corrects dans leurs habits de cinéma.

Il est dommage que pour son premier film Raphaël Neal n’ait pas su concilier l’écriture alambiquée de son aventure à une mise en scène qui bringuebale de la même manière.

LES SUPPLEMENTS

  • Carnet de bord (18 mn).  Un document plus que passionnant.Le réalisateur rappelle son pedigree de photographe, puis l’aventure internet pour récolter des fonds avec un extrait de la vidéo sur l’annonce.Le casting est ensuite évoqué, puis un léger making of avec Camille se préparant sur scène.
Le réalisateur Raphaël Neal
Le réalisateur Raphaël Neal

Le tournage s’arrête pendant un an, faute de financement. Juillet 2013 ça repart, essais caméra, puis making of avec beaucoup de claps (histoire de présenter toute l’équipe, sympa), et un travelling en Kangoo, il faut le faire ! Tournage d’une scène qui sera coupée au montage : le régisseur Quentin Théron devenu livreur de pizza se rend à l’appartement de Damien. Une autre séquence coupée sur l’insistance de Damien à titiller son grand-père sur son passé. La troisième : Zoé fait le tri dans ses affaires après sa rupture amoureuse. Courte séquence mais très intéressante.

On fête des anniversaires, on visite les ateliers des techniciens et puis on enregistre la musique avec Camille, on ne voit et surtout on n’entend pas grand-chose

La tournée des festivals, des prix dont un pour Martin Loizillon en Inde qui de retour en France pour la sortie du film est le premier à coller les affiches dans Paris. Hum …

  • Entretien avec Alice Zeniter, co-scénariste et le réalisateur (29 mn). Raphaël Neal explique l’intérêt du roman , pas mal de questions et peu de réponses, troublant, audacieux, et la manière dont il l’a adapté avec Alice Zeniter, créant par exemple un nouveau personnage essentiel, celui de Zoé, qui dans le livre «  ne fait que passer ». Leslie Kaplan cite aussi beaucoup des propos de Hannah Arendt qui n’apparaissent ici qu’en filigrane…
Camille a composé la musique et joue le rôle d'une chanteuse dont le tube serait... "Fever" !
Camille a composé la musique et joue le rôle d’une chanteuse dont le tube serait… « Fever » !

Pendant l’écriture Alice était plutôt du côté de Pierre, et Raphaël du côté de Damien. « Mais le personnage de Zoé je l’ai écrit pour une comédienne bien précise… (…) J’avais aussi suivi Camille sur une tournée, et je lui avais parlé de mon projet. Il fallait que sa musique apporte quelque chose de féminin, une sensualité particulière. »

Adapté du roman de Leslie Kaplan Meilleur dvd Aout 2016 (10 ème) Je n’ai pas compris grand-chose à ce film assez incohérent dans la multiplication des thèmes qu’il s’impose plus qu’ils ne découlent d’une logique scénaristique. Au départ, deux lycéens semblent être les meurtriers d’une jeune femme. A l’occasion de leurs cours de philosophie, Damien revient indirectement sur le geste qu’il aurait commis avec son copain Pierre. Le thème est la liberté. Damien évoque alors le hasard et développe son argumentaire de tueurs qui exécutent sans raison… Damien est-il amoureux de Pierre ? Des plans, des regards nous le laissent entendre,…
Le film
Les suppléments

On traite plusieurs thèmes au cinéma quand ceux-ci s’accordent logiquement autour d’une direction commune, d’un point d’ancrage, de convergence ou d’une réflexion cohérente. Tout ce que le jeune cinéaste Raphaël Neal délaisse dans ce premier film et dans la multiplication des thèmes qu’il s’impose plus qu’ils ne découlent d’une logique scénaristique. Le meurtre au hasard d’une jeune femme taraude les deux présumés coupables, des lycéens qui pensent trouver une réponse dans la philosophie. Mais en réfléchissant trop les voici confrontés au passé de leurs aïeux dont un grand-père qui aurait pu participer à la rafle des juifs. Pendant ce temps, un témoin de la fuite des meurtriers se pose elle-aussi beaucoup de questions. C’est Julie-Marie Parmentier en tête d’une distribution qui par contre tient bien la route avec  Martin Loizillon et Pierre Moure.  Un bon casting qui se heurte à l’écriture alambiquée d’un scénario bringuebalé par trop de thèmes disparates et une mise en scène poussive.

Avis bonus Un carnet de bord rempli de bonnes références, et d'excellents coups de projecteurs...

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