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« Félix et Meira » de Maxime Giroux . Critique cinéma – dvd

Synopsis: Tout oppose Félix et Meira. Lui mène une vie sans responsabilité ni attache. Son seul souci, dilapider l'héritage familial. Elle est une jeune femme juive hassidique, mariée et mère d’un enfant, s’ennuyant dans sa communauté. Rien ne les destinait à se rencontrer, encore moins à tomber amoureux.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Félix et meira"
De : Maxime Giroux
Avec : Martin Dubreuil, Hadas Yaron, Luzer Twersky, Anne-Elisabeth Bossé, Benoît Girard
Sortie le : 04 juin 2015
Distribution : Urban Distribution
Durée : 105 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le court-métrage

Meilleur dvd Juin 2015 ( 9 ème )

Prix du jury du festival de Toronto.

Entre « Mommy » et ce film, c’est le jour et la nuit . Le jury du festival de Toronto les a confondus au point de ne plus savoir à qui remettre la palme. Le film de  Maxime Giroux l’emport et c’est tant mieux, mais « Mommy » j’en pense autant de bien. Et les producteurs sont aux anges, pour l’un comme pour l’autre , ce sont les mêmes !

Le registre est totalement différent, le monde de Dolan à cent lieues de cette histoire qui tout en demi-teinte (chez les juifs hassidiques la lumière est comptée) reprend le chemin des amours impossibles.

Lui, totale dilettante, qui vit au jour le jour le parfum d’un héritage sans lendemain. Elle, recluse dans sa communauté hassidique, où les préceptes de la religion sont appliqués à la lettre. Meira ne s’y sent pas à l’aise, et le fait savoir, sans effet. Son couple ne va pas bien.

Il suffira d’un bout de trottoir et d’une conversation engagée à la sauvette pour que la jeune femme ouvre les yeux sur ce monde qu’on lui interdit. Sans éclat, ni révolte, ballottée par des sentiments contraires, la voici sensuelle, malgré elle, en quête d’un véritable amour. Meira est très belle, elle  l’ignore. Félix va la révéler pleinement à elle-même, sans esbroufe, rien que dans la raison d’un amour en attente.

Felix and Meira 2

Ca passe par les regards, des effleurements et l’allure seyante d’un Blue jeans que la jeune femme porte pour la première fois. Elle se dévergonde, joliment,  s’ouvre à la vie que son époux voit filer au fil de ses amours interdites. Maxime Giroux les filme par à-coups, révèle des ellipses allusives, où les corps ont dû s’aimer, loin du carcan familial, et de l’aveuglement des hommes.

Ca ressemble à la liberté, et  Meira l’assume désormais complètement. Avec sa petite fille qu’elle soustrait à  la famille qui entendait bien la garder avec elle. Un brin de naïveté, une touche de candeur, le réalisateur tient malgré tout  son personnage à distance, de peur lui aussi de fragiliser l’idylle. Comme s’il l’imaginait finir ses jours sur une gondole à Venise, où Félix poursuit sa romance. Mauvaise fin, fin du rêve.

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Ultime point de vue à l’emporte-pièce de la part d’un cinéaste qui jusque-là posait la caméra et le regard au niveau du cœur et des sentiments. Martin Dubreuil résiste cependant bien à ce personnage sympathique et désinvolte, aux côtés de Hadas Yaron, sublime dans sa tranquille mutation de femme en femme, rayonnante et merveilleuse dans l’affirmation totale de sa personne. Dans sa liberté.

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Review Overview

Le film
Le court-métrage

Dans le cercle très fermé, voire sectaire d’une communauté de juifs hassidiques, où les interdits sont nombreux, (jusqu’à la lumière que l’on économise) une jeune femme, en marge du clan, tente de s’exclure. Elle y réussira au prix d’une patience « religieuse » liée à la méfiance de son entourage, dont l’époux rigide et sans état d’âme, ne facilite pas la compréhension. De ces amours impossibles, le jeune réalisateur retient le portrait d’une femme qui va se découvrir dans le regard de son amant. Sans esbroufe, ni éclat de voix, dans la discrétion d’une mise en scène qui privilégie l’ellipse à la surenchère de scènes trop explicites. Le ton ainsi donné, discret, retenu, joue sur la couleur des sentiments que porte avec une élégance parfaite Hadas Yaron, sublime dans sa tranquille mutation de femme en femme, rayonnante et merveilleuse dans l’affirmation totale de sa personne. Un très, très beau film.

Avis bonus Un court métrage auquel je ne trouve guère d'intérêt..

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2 Commentaires

  1. NB. Contrairement à ce que vous écrivez ici et sur Allociné, la lumière n’est pas « comptée » chez les juifs hassidiques, et encore moins comme vous semblez l’entendre.

    La scène où le mari demande à son épouse de se hâter car la lumière va s’éteindre se passe un soir de shabath où les juifs observants n’ont pas le droit de « créer » et entre autres d’utiliser l’électricité donc d’éteindre/allumer la lumière. Alors, ils programment des horaires pour ce jour-là (du vendredi soir au samedi soir) sur un programmateur d’électricité (petit compteur à fixer sur une prise) leur permettant de passer la soirée du vendredi en étant éclairés, disons jusqu’à une heure acceptable à laquelle ils pensent terminer leur soirée. 22h, minuit, 2h ? Cela dépend des gens.

    Certains juifs plus à l’aise (que beaucoup de hassidiques) laissent la lumière allumée dans toutes les pièces (sauf chambres) du vendredi après-midi au samedi soir. Preuve que la lumière n’est pas « comptée ».

    De manière générale dans la vie juive, la lumière sous toutes ses formes est source de vie et de joie. On ne la compte pas mais elle compte en valeur positive.
    Seuls les gens modestes quelle que soit leur religion ou les écologiques pour des motifs différents sont obligés de faire attention à la lumière.

    Votre remarque « chez les juifs hassidiques la lumière est comptée » (en plus en caractères gras), me rappelle une projection d’un film d’Amos Gitaï au ciné durant lequel un juif hassidique mettait ses téphilines/phylactères au bras, comme le font tous les religieux observant le commandement de la Bible. J’ai alors entendu une demoiselle assise derrière moi qui demandait à sa voisine en chuchotant « Mais il fait quoi, là ? ». Sa voisine lui a répondu sur le ton de la plus grande évidence « Ben tu vois bien : il se fait un garrot ! Doit être camé. »

    Cdmt’

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