Synopsis: Tout commence par une tempête de neige. Eva, troublante et mystérieuse, fait irruption dans la vie de Bertrand, écrivain prometteur. Cette rencontre va bouleverser Bertrand jusqu’à l’obsession et le fera glisser jusqu’à sa perte.
La fiche du film
Le film
On oubliera donc l’œuvre originale de James Hadley Chase et l’adaptation qu’en fera Losey. Pour tenter de garder ce semblant de cinéma aux aléas bien contrariés. Que filme Benoît Jacquot et où vont ses acteurs égarés dans une histoire qui ne semble pas les concerner ?
Je n’ai jamais vu Isabelle Huppert aussi absente d’un rôle qui pourtant méritait toutes les attentions. Femme libre et mystérieuse, vénéneuse et fatale, bien éloignée des clichés du charme facturé. Eva accueille à domicile, maison bourgeoise et confortable, Ruinart en apéro.
Qui est-elle, que fait-elle ?
Le décorum ne va pas plus loin pour le client lambda que n’est pas Bertrand qui découvre la belle de façon déjà très particulière. Après quoi, ils vont se revoir entre deux trains et même plus, Benoît Jacquot ayant planté sa caméra en contre bas d’une voie de chemin de fer qu’il n’arrête pas de flasher.
Le temps qui fuit et marque ses repères, on a compris, entre le chalet des amours et Annecy la coquette qui ne fait que passer. Effleurée. A l’image de ces êtres décharnés qui vont s’aimer sans trop savoir pourquoi. Bertrand est un écrivain au succès naissant. Une pièce de théâtre en prime, et un lourd secret d’usurpateur dont ni le metteur en scène, ni l’acteur n’usent à la façon d’ « Un homme idéal » que pouvait incarner Pierre Niney.
Des remords, il n’en est pas question. Même une petite allusion, pas question ! L’impasse.
On patiente donc sur l’évolution des mœurs et un quelconque passage à l’acte. Et sur l’énigmatique Eva qui nous ressort son mari de Georges (Marc Barbé) à toutes les sauces. On ne le voit jamais jusqu’au jour d’une révélation bien aléatoire. Sa présence demeure lettre morte sur le scénario de Jacquot et de son adjoint à l’écriture, Gilles Taurand.
Gaspard Ulliel est pourtant à l’aise dans sa défroque de romancier à la dérive amoureuse incertaine, mais tout aussi inconsistant sur la manière de conduire les ébats. Y-a-t-il un directeur d’acteurs sur le plateau ?
J’ai connu Benoit Jacquot plus intrépide, plus inspiré derrière une caméra, absente, hésitante, empruntant la technique de la girouette à un Lelouch qui ne l’utilise plus depuis des lustres. Ce n’est pas un compliment, effectivement.
Le film
Il ne ressort quasiment rien de cette nouvelle adaptation de l’œuvre de Chase, sinon plein d’interrogations sur les intentions d’un cinéaste qui habituellement savait nous donner du plaisir sur grand écran (« Les adieux à la reine », « Trois cœurs » …). Je n’ai jamais vu Isabelle Huppert aussi absente d’un rôle qui pourtant méritait toutes les attentions. Gaspard Ulliel est plutôt pas mal dans sa défroque de romancier à la dérive amoureuse incertaine, mais tout aussi inconsistant sur la manière de conduire les ébats. Y-a-t-il un directeur d’acteurs sur le plateau ? Et un metteur en scène pour donner une certaine dynamique à cette énigme permanente qui demeure bien flasque et tristounette