Synopsis: L'histoire de deux frères, Norman et Paul Maclean, élevés au début du siècle sous le signe de la religion presbytérienne et de la pêche à la mouche, deux disciplines d'une égale rigueur qui façonneront leur vision du monde.
La fiche du film
Le film
- Oscar de la meilleure photographie pour Philippe Rousselot.
On sait que la nouvelle autobiographique de Norman Maclean, « La rivière du sixième jour » présente des similitudes avec l’enfance de Robert Redford. Le réalisateur a mis beaucoup de lui même dans l’histoire de cette famille unie mais imperméable les uns aux autres.
Au point de choisir Brad Pitt dans le rôle de Paul, un comédien dont la ressemblance avec Redford est troublante. Le personnage de Paul est assez proche du cinéaste confiait-il à l’époque de la sortie d’un film qui aujourd’hui demeure tout à fait pertinent.
Je ne sais si le Montana a préservé cet espace d’air pur et de liberté que les deux frères arpentent avec un bonheur singulier, toujours marqué par un arrêt prolongé dans cette rivière à truites où leur père (Tom Skerritt) leur a transmis le goût de la pêche à la mouche.
Un père pasteur, rigoureux et aimant, attaché au bien de cette nature, son petit coin de paradis. Ses enfants sont comme tous les autres, chenapans et coquins mais une fois les pieds dans l’eau, les choses de la vie prennent une autre dimension. Une descente de la cascade en barque par exemple que Paul le casse-cou engage auprès d’un grand frère plus timoré.
Le signe avant-coureur d’une probable dissension, lente mais inéluctable, marquée par des ruptures scolaires, amoureuses et géographiques.
Paul est un journaliste, dilettante, pêche et poker en point de mire. Norman (Craig Sheffer) a le nez plongé dans ses livres qui le mènent vers une chaire de littérature appliquée dans une grande université.
Des caractères bien trempés, depuis les origines, et maintenant confrontés à leurs différences, leurs contradictions. Perdu dans l’enfer du jeu, à jamais attaché à son Montana natal, Paul le doux démon provocateur ne comprend plus Norman, l’auteur du livre qui revit en voix off ses souvenirs savamment éparpillés derrière la caméra de Redford.
Le réalisateur saisit l’importance des silences, des regards, et des non-dits quand le fil tournoie au-dessus des remous, dans la transparence de l’eau, les reflets et les scintillements du soleil, magiquement captés par le regard de Philippe Rousselot (Oscar de la meilleure photographie).
Ce film est un enchantement tendre et bucolique, où l’amour familial scelle une destinée jusqu’à son point de rupture.
La nostalgie des commentaires amplifie la merveille d’un coucher de soleil, l’assurance d’une mère aux aguets (Brenda Blethyn), l’inquiétude d’une civilisation encore mal armée. Le XX ème siècle balbutie. La discrimination vis-à-vis des Indiens effleure les souvenirs de Maclean. Son livre en atteste, Redford sonne joliment la charge.
Le film
Tiré d’une nouvelle autobiographique de Norman Maclean dans laquelle Robert Redford trouve beaucoup de similitudes avec sa vie, le film raconte celle d’une famille unie, principalement marquée par les prêches du papa pasteur et son amour inconsidéré pour la pêche à la mouche. Tous les grands moments se passent autour de ce petit coin de paradis que le cinéaste apprivoise dans les silences d’un fil qui tournoie et les non-dits des deux frères que l’on imaginait unis à jamais. Le destin en décidera autrement, de façon très romantique et contrariée. Ce film est en enchantement tendre et bucolique, une ode à l’écologie et le portrait tout en nuance d’une famille pas si tranquille que cela… Brad Pitt tenait déjà parfaitement les rênes de cette folle chevauchée aux côtés d’une palette d’excellents acteurs, dont Craig Sheffer et Tom Skerritt.
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