Synopsis: Hayuta et Berl, pionniers, militants fondateurs de la première heure de l’État d'Israël, ne reconnaissent plus grand-chose de leur idéal de jeunesse dans la société israélienne des années 2000. Après des années de combats, leurs rêves communs sont toujours intacts. Certes, le corps a vieilli, mais leur cœur et leur esprit ont gardé la fraîcheur des utopies de leurs 20 ans.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur DVD Juillet 2017 ( 5ème )
A l’heure où le pays connaît à nouveau la désolation, le propos d’Amis Amor est d’une troublante désaffection pour Hayuta et Berl. De leur contribution à la naissance d’Israël, ce couple espérait mieux. Un peu de reconnaissance. Mais au fil de la vieillesse qui les cantonne dans un petit appartement presque minable, l’idéal n’est plus qu’un leurre. Leur militantisme, une lettre morte.
Aucune considération particulière ne leur est accordée. Autour d’eux, l’indifférence prime sur le respect, même si la gentillesse est de mise. Le pharmacien ferme les yeux pour une boîte de médicaments que Hayuta ne peut payer, le loueur de vêtements fait l’impasse sur le dépôt d’une garantie, le pizzaïolo offre la dernière part de gâteau …
La compassion est devenue le seul recours pour cette jeunesse qui ne revendique aucun héritage, dont celui des penseurs de la création de l’état d’Israël. Berl le constate amèrement, tentant de vendre à un bibliothécaire des livres de la première heure.
Ce constat, déprimant au possible, Amir Manor le surligne à n’en plus finir dans la répétition des faits. Systématique et pesant, comme cette dernière scène du voisin qui ne peut pas communiquer avec le vieux monsieur.
Dépit, désespoir. « Nous avons organisé une nouvelle société et ils l’ont vendue, nous sommes seuls, personne ne nous attend, et on ne fait plus attention à nous ».
Ce film noir, sombre, désespéré, est logiquement porté par une mise en scène lente et posée dans une obscurité qui renvoie le couple à sa mort prochaine. Un couple qui se déchire par fatigue, par l’usure du temps et des os, malgré une grande tendresse qui ne peut les départager. Cruelle, l’évocation de l’anniversaire de mariage. « J’espérais que tu aurais oublié » murmure Hayuta admirablement jouée par Rivka Gur. Yosef Carmon lui donne la réplique avec autant d’intelligence
LES SUPPLEMENTS
- – RUIN, moyen métrage de Amir Manor (2009, 47mn). Il travaillait déjà dans l’obscurité, et le clair de bougie, pour un sujet tout aussi morbide : le remord après un acte criminel. C’est assez désespérant, telle une cérémonie funèbre où le silence préside à la réflexion. Puis un dialogue à demi-mots pour s’accuser mutuellement du plaisir d’avoir tué un homme. « Ton dévouement, ton abnégation… « . Le thème est intéressant, la manière de le traiter, désespérante.
- Scènes coupées (16 mn). Tout à fait dans la tonalité du film, personnellement je préfère qu’elles restent en dehors du montage.
- Sur des thèmes similaires
« Mon fils » de Eran Riklis-« Bethléem » de Yuval Adler-« Room 514 » de Sharon Bar-Ziv-« L’Attentat » de Ziad Doueiri-« Alata » de Michael Mayer-« Le Policier » de Nadav Lapid-« Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti-« Le cochon de Gaza » de Sylvain Estibal
Review Overview
Le film
Les bonus
Le chantre de la désespérance, une critique sans nuance de la société israélienne, pesante, mais un portrait de vieux, magnifique. Un film admirable d’une tristesse infinie.
Avis bonus
Un moyen métrage et des scènes coupées , tout à fait dans l'esprit du film , on en ressort un peu assommé...
Un commentaire
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