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« En quatrième vitesse » de Robert Aldrich. DVD.Critique

Synopsis: Mike Hammer, le célèbre détective privé, prend en stop une curieuse femme qui lui confie le début d'un secret avant de mourir. Un inspecteur conseille à Mike de renoncer à l'enquête. Hammer est enlevé et parvient à s'enfuir après avoir reçu une piqûre de pentothal.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "En quatrième vitesse"
De : Robert Aldrich
Avec : Ralph Meeker, Albert Dekker, Paul Stewart, Juano Hernandez, Wesley Addy
Sortie le : 20 novemb 2013
Distribution : Carlotta Films
Durée : 102 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus
Le générique est sublime, terrifiant aussi : une femme court sur une route sans paysage, dans la nuit. Mais son histoire se perd dans un halo mystérieux, autour d’une lettre confiée à un pompiste et d’une phrase griffonnée sur un bout de papier.

Le privé qui tombe bien malgré lui sur l’affaire s’engage dans une course poursuite.L’enquête est intéressante,les personnages aussi : un garagiste copain, très enjoué, un chanteur d’opéra, la colocataire de la victime…

Alors que tous ses témoins disparaissent, ses amis aussi, tout ce petit monde interlope l’entraîne dans la nébuleuse d’un film noir qui aurait perdu ses propres repères.

en quatrième vitesse

Aldrich nous attrape par les sentiments, pour dévier la trajectoire du film ; dans un noir et blanc magnifié, la nuit sert de décor à une ville qui se dérobe chaque fois sous les pas du détective. Rien de haletant, peu de suspense, rien que le ressenti psychologique d’un héros qui pourra dira-t-on inspirer plus tard Ian Flemming.

Mike Hammer n’est pas encore James Bond. C’est un personnage de chair  qui résiste à « l’appât » féminin, et donne de sa personne en encaissant méchamment les coups. Il est intraitable, irritable, infréquentable.

Une première déviance dans le regard du réalisateur. Toujours en dehors des cordes, il égare les indices et les fondamentaux traditionnels du film noir (malgré la traque de la police officielle) pour nous conduire sur des chemins où la mythologie et l’Histoire se mêlent aux réalités du moment.

C’est le final assez inattendu, mais peut-être plus évident à l’époque, quand dix ans auparavant un péril nucléaire s’abattait sur le Japon.  Aldrich renvoie ainsi tout son petit monde à ses propres peurs. Presque menaçant à son tour sur l’évolution d’un monde qui décidément ne lui convient pas. Et la manière dont il l’exprime, c’est chapeau monsieur l’illusionniste !

LES COMPLEMENTS

  • « Désintégration » par Philippe Rouyer ( 23 mn ). Le critique de cinéma  rappelle la carrière d’Aldrich, avec notamment ses cinq premiers films, touche à touche. «  Il utilise tous les genres, sans les bousculer, mais pour avoir un discours sur autre chose, comme le maccarthysme, par exemple ». Rouyer nous conseille alors judicieuse de revoir le film,  «  en toute connaissance de cause, pour voir comment le contenu de la boîte tant recherchée a contaminé tout le reste du film ». Si je le comprends bien, il aurait aimé que la fin soit l’ouverture, les pièces du puzzle se mettant en place, au fur et à mesure.
Mike Hammer ( Ralph Meeker ) en fâcheuse position entre la blonde fatale et son garde du corps...
Mike Hammer ( Ralph Meeker ) en fâcheuse position entre la blonde fatale et son garde du corps…

Comment passer aussi du New York du roman à Los Angeles sur le grand écran. Ce n’est pas sibyllin, ne serait ce que pour les décors : «  il n’y a pas de ville, la route n’a pas d’existence à l’image, les lieux ne sont pas connectés les uns aux autres. Il s’agit d’une vision théâtrale, c’est-à-dire que  le cadre c’est comme une scène ».

  • « Mike Hammer, l’homme aux mille visages » par Larry Cohen  ( 28 mn ). Le créateur de la série « Les envahisseurs » parle beaucoup des débuts de la carrière d’Aldrich, insiste sur son dernier film où joue sa petite amie, mais évoque avant tout  l’adaptation de «J’aurais ta peau » dont il a écrit le scénario et  où apparait Mike Hammer pour la première fois. Il ne décroche plus alors du personnage, qui sera plusieurs fois joué à l’écran (Fred Astaire en autre), et tous les autres prétendants, dont Bruce Willis au début de sa carrière, mais déjà pris par ailleurs.
  • Une fin controversée. On ne saura jamais pourquoi le film fut présenté avec une autre fin, (censure, mauvaise manipulation ? …) jusqu’à ce que l’on retrouve le final voulu par Aldrich, et qui est désormais celui de la version définitive, que l’on voit dans ce dvd.
Meilleur dvd Novembre 2013 ( 8 ème ) Le générique est sublime, terrifiant aussi : une femme court sur une route sans paysage, dans la nuit. Mais son histoire se perd dans un halo mystérieux, autour d’une lettre confiée à un pompiste et d’une phrase griffonnée sur un bout de papier. Le privé qui tombe bien malgré lui sur l’affaire s’engage dans une course poursuite.L’enquête est intéressante,les personnages aussi : un garagiste copain, très enjoué, un chanteur d’opéra, la colocataire de la victime... Alors que tous ses témoins disparaissent, ses amis aussi, tout ce petit monde interlope l’entraîne dans la nébuleuse…

Review Overview

Le film
Les bonus

En mettant en scène Mike Hammer, Aldrich annonce un film noir mais dévie insidieusement de sa trajectoire pour donner un tout autre aperçu du film de genre, quasiment en phase cette fois avec les réalités du terrain. Et pourtant le décor (Los Angeles) n’est qu’abstraction dans laquelle le cinéaste signe une réalisation tout en finesse, dans un noir et blanc magnifié. Depuis, plus d’un cinéaste s’est référé au style d’Aldrich, qui n’hésite pas à convoquer au final Cerbère, la femme de lot et Pandore pour conclure son pacte avec le film noir. Un classique qui ne se démode pas, bien au contraire

Avis bonus Une vision analytique du film très lumineuse de Philippe Rouyer.Et une histoire intéressante autour du personnage de Mike Hammer , plusieurs fois joués au cinéma.

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