- 27 novembre 2024 en salle
- DVD : 01er Avril 2025
- 1h 44min |
- Comédie dramatique, Drame
- Avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco
- Studio : Diaphana
L’histoire : Thibaut chef d’orchestre renommé parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé́ de cantine scolaire . Il joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. Détectant ses capacités musicales exceptionnelles, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ils aimaient tous les deux Lee Morgan, mais l’ignoraient. Ils s’ignoraient. Quand Jimmy découvre qu’il a un frère, il le rejette. L’allure d’un premier de la classe, dit-il en voyant Thibaut, recueilli petit enfant, dans une famille aisée.
Jimmy lui, ira dans un foyer tout aussi aimant, mais dans le Nord de la France, sans ce frère qu’il n’a jamais connu. Thibaut, aujourd’hui chef d’orchestre, tourne dans le monde entier.
L’adoption des villes et celle des champs . Là où les terrils vous barrent l’horizon et le peu d’ambition que Jimmy retient dans la cuisine de cette cantine scolaire où il travaille. Réactif, sanguin, le garçon n’a guère d’espérances.

Thibaut et Jimmy, le jour et la nuit, vont donc apprendre à se connaître, guidés par cet instinct fraternel qui éveille chez Thibaut le vertige de l’absence, et de l’injustice. Il ne comprend pas qu’on ait pu les séparer à la petite enfance, et les opposer alors socialement .
Thibaut aujourd’hui a un besoin urgent de ce frère , mais son appel du cœur dépasse maintenant celui de la raison. Pour réparer un peu le passé malmené, et redonner à cette fratrie oubliée, le sens de l’amour.
C’est une très belle histoire, que raconte de manière originale Emmanuel Courcol , à l’écart des ornières du genre, des sentiments tricotés sur mesure. Avec sa scénariste, Irène Muscari ( belle écriture) nous fait rire souvent, pour une leçon de conduite peu orthodoxe entre les deux frères, ou une répétition d’orchestre à l’emporte-pièce.
Ce sont alors des personnages pittoresques qui surgissent, décalés, si vrais. Des comportements jamais surlignés, mais toujours rapportés dans le sens de l’objectivité.
De la petite enfance à la casse industrielle où s’installe le mouvement perpétuel d’une mise en scène alerte et bien souvent joyeuse. Les flonflons y participent grandement, bien évidemment, mais aussi la dynamique de l’interprétation.
Du sourire au drame, de Benjamin Lavernhe à Pierre Lottin, de Sarah Suco à Jacques Bonnaffé, elle façonne un même élan, unique et fraternel. C’est à mon avis le sens du frisson magnifique, procuré par la scène finale où les contraires une fois encore se retrouvent dans une flamboyante inspiration. Ce film n’en manque vraiment pas.
LES SUPPLEMENTS
- « Vents et baguettes » de Antonin Cloteau (30 mn ) – Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco ne miment pas leur interprétation musicale. On les voit là aux prises avec l’embouchure d’un trombone, ou reprenant dix fois le geste d’une mesure de direction d’orchestre.
« Autant au piano , les progrès étaient évidents » admet Benjamin Lavernhe, « autant sur la mesure , je suis moins à l’aise ».
« La note elle va venir toute seule, tu vas l’entendre » assure Estelle Wolf professeure de trombone, pour Pierre Lottin, très appliqué dans son apprentissage.
Avec également, Antoine Dutaillis Coach , chef d’orchestre, l’harmonie des mineurs de Lallaing et le Scoring orchestra de Paris
- La fanfare dans le nord , avant-première, les impressions des musiciens ( « au départ pas très rassurés, avec tous les clichés que l’on porte sur le Nord » )
Benjamin Lavernhe dans le bus de la tournée de promotion met l’ambiance et la trompette locale l’accompagne . Le chef d’orchestre, le vrai est toujours de la partie Et un final de rêve sur la scène d’un cinéma, Pierre Lottin et Benjamin Lavernhe au piano, accompagnent la fanfare .
- Scène coupée. Elle aurait du être la séquence finale , mais au montage Emmanuel Courcol estime qu’elle casse la dynamique fu film . C’est une très belle scène, et qui en rajoute effectivement quand le final retenu au montage est d’un tout autre élan …
Le film
Les bonus
Une comédie sociale à la française, qui fonctionne et nous renvoie l’écho de certaines pièces britanniques du genre ( ils savaient en faire à une époque ) , voilà le bonheur de ce film pétri de bonnes intentions et à l’affût de tous les pièges inhérents à l’histoire.
La rencontre de deux frères qui s’ignorent, que tout oppose, lui chef d’orchestre, l’autre, employé dans une cantine scolaire. S’ils se rencontrent c’est que l’un a besoin de l’autre. On laisse l’affaire se faire pour suivre les déviations que propose le réalisateur dans une suite illogique de situations peu convenues.
Sa mise en scène, alerte et souvent joyeuse, emporte toute l’interprétation . Du sourire au drame, de Benjamin Lavernhe à Pierre Lottin, de Sarah Suco à Jacques Bonnaffé, elle façonne un même élan, unique et fraternel.
AVIS BONUS
L’apprentissage des instruments, par les trois comédiens, la tournée de promotion, et une scène coupée qui mérite le détour : rien que du bon