- 27 novembre 2024 en salle
- 1h 44min |
- Comédie dramatique, Drame
- Avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco
L’histoire : Thibaut chef d’orchestre renommé parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé́ de cantine scolaire . Il joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. Détectant ses capacités musicales exceptionnelles, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ils aimaient tous les deux Lee Morgan, mais l’ignoraient. Ils s’ignoraient. Quand Jimmy découvre qu’il a un frère, il le rejette. L’allure d’un premier de la classe, dit-il en voyant Thibaut, recueilli petit enfant, dans une famille aisée.
Jimmy lui, ira dans un foyer tout aussi aimant, mais dans le Nord de la France, sans ce frère qu’il n’a jamais connu. Thibaut, aujourd’hui chef d’orchestre, tourne dans le monde entier.
L’adoption des villes et celle des champs . Là où les terrils vous barrent l’horizon et le peu d’ambition que Jimmy retient dans la cuisine de cette cantine scolaire où il travaille. Réactif, sanguin, le garçon n’a guère d’espérances.
Thibaut et Jimmy, le jour et la nuit, vont donc apprendre à se connaître, guidés par cet instinct fraternel qui éveille chez Thibaut le vertige de l’absence, et de l’injustice. Il ne comprend pas qu’on ait pu les séparer à la petite enfance, et les opposer alors socialement .
Thibaut aujourd’hui a un besoin urgent de ce frère , mais son appel du cœur dépasse maintenant celui de la raison. Pour réparer un peu le passé malmené, et redonner à cette fratrie oubliée, le sens de l’amour.
C’est une très belle histoire, que raconte de manière originale Emmanuel Courcol , à l’écart des ornières du genre, des sentiments tricotés sur mesure. Avec sa scénariste, Irène Muscari ( belle écriture) nous fait rire souvent, pour une leçon de conduite peu orthodoxe entre les deux frères, ou une répétition d’orchestre à l’emporte-pièce.
Ce sont alors des personnages pittoresques qui surgissent, décalés, si vrais. Des comportements jamais surlignés, mais toujours rapportés dans le sens de l’objectivité.
De la petite enfance à la casse industrielle où s’installe le mouvement perpétuel d’une mise en scène alerte et bien souvent joyeuse. Les flonflons y participent grandement, bien évidemment, mais aussi la dynamique de l’interprétation.
Du sourire au drame, de Benjamin Lavernhe à Pierre Lottin, de Sarah Suco à Jacques Bonnafé, elle façonne un même élan, unique et fraternel. C’est à mon avis le sens du frisson magnifique, procuré par la scène finale où les contraires une fois encore se retrouvent dans une flamboyante inspiration. Ce film n’en manque vraiment pas.
Le film
Une comédie sociale à la française, qui fonctionne et nous renvoie l’écho de certaines pièces britanniques du genre ( ils savaient en faire à une époque ) , voilà le bonheur de ce film pétri de bonnes intentions et à l’affût de tous les pièges inhérents à l’histoire. La rencontre de deux frères qui s’ignorent, que tout oppose, lui chef d’orchestre, l’autre, employé dans une cantine scolaire. S’ils se rencontrent c’est que l’un a besoin de l’autre. On laisse l’affaire se faire pour suivre les déviations que propose le réalisateur dans une suite illogique de situations peu convenues. Sa mise en scène, alerte et souvent joyeuse, emporte toute l’interprétation . Du sourire au drame, de Benjamin Lavernhe à Pierre Lottin, de Sarah Suco à Jacques Bonnafé, elle façonne un même élan, unique et fraternel.