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« Elser, un héros ordinaire » de Oliver Hirschbiegel. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Allemagne, 8 Novembre 1939. Adolf Hitler prononce une allocution devant les dirigeants du parti nazi dans la brasserie Bürgerbräu à Munich. Une bombe explose, mais Hitler a quitté les lieux quelques minutes plus tôt. Rattrapé à la frontière suisse, Georg Elser est transféré à Munich. Les Nazis le soupçonnent d'être un pion entre les mains d'une puissance étrangère.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Elser : un héros ordinaire"
De : Oliver Hirschbiegel
Avec : Christian Friedel, Katharina Schüttler, Burghart Klaußner, Johann von Bülow, Felix Eitner
Sortie le : 15 mai 2016
Distribution : Blaq Out
Durée : 109 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les suppléments

De 1921 à 1944, une trentaine de tentatives d’attentats contre Hitler vont échouer. Avec des images d’archives, parfois inédites, et une mise en scène fictionnelle un peu timide, un documentaire « Tuez Hitler, la chance du diable » raconte l’histoire de cinq de ces attentats, ceux qui n’avaient aucune chance de rater…

 Parmi eux, l’un des plus célèbres, celui de Johann Georg Elser le 8 novembre 1939 à Munich. Un modeste menuisier que rien ne prédisposait à devenir un héros. Mais son indignation face à la brutalité croissante du régime allait réveiller en lui des pulsions inattendues.

C’est une histoire forte, qui mérite absolument d’être rapportée, mais pas forcément de la manière dont Oliver Hirschbiegel l’imagine. Le réalisateur gomme toute l’énergie du processus imaginé par le jeune homme au profit d’un récit linéaire où les effets de manche et les clichés buttent sur des flash backs d’une confondante monotonie.

Hirschbiegel ne filme pas, il raconte. La chronologie, à peu près respectée, n’apporte aucun relief à la mise en scène. L’ensemble devient alors très vite démonstratif, dans un  prêchi-prêcha historique dont le seul mérite est de nous rappeler comment les dictatures se nourrissent à la racine du peuple.

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Mais la reconstitution de l’époque fuit toutes les esquisses entrevues ici et là chez Fassbinder, Herzog (« Invincible ») ou Sanders-Brahms (« Allemagne, mère blafarde ») pour ne citer que les plus immédiats. Où est le ton, la couleur, l’ambiance ?… Même les scènes d’interrogatoire, et de torture tournent maintenant à vide. L’ennui nous guette et sur un tel sujet, c’est vraiment terrible.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec le réalisateur (12 mn). « Il s’agit d’un personnage historique totalement oublié, d’où la nécessité et l’urgence de faire ce film. Le premier résistant en Allemagne qui passe à l’action (…) Je ne l’ai pas réalisé comme un film politique mais comme un film sur un homme puisque beaucoup de chose que je raconte là coïncide avec ce que l’on peut vivre aujourd’hui ».

Oliver Hirschbiegel évoque ainsi l’affaire Snowden «  chaque histoire que l’on raconte est l’examen d’un personnage de la condition humaine » et développe beaucoup ses idées sur la cruauté de la torture «  ce que nous n’oserions pas faire à un animal, le fouetter jusqu’à l’os (…) c’est la dégradation, la déshumanisation ».

  • Entretien avec Léonie-Claire Breinersdorfer et Fred Breinersdorfer, les scénaristes (10 mn). Le père explique d’abord ses réticences à reprendre l’histoire de cet homme contrairement à sa fille qui semble l’avoir convaincu. Ils se retrouvent tous les deux au cœur de ce scénario dont ils expliquent très bien son articulation vis-à-vis des faits historiques et des personnages qui les ont alimentés.
  • « Le deuxième assassinat » d’Elser. (45 mn). Tous les intervenants de ce très bon documentaire tentent de cerner la véritable personnalité de Georg Elser.

Des témoins (dont son neveu) racontent comment il a été discrédité par le pouvoir hitlérien, mais aussi par les générations suivantes, jusque dans les années 60 … «  Comme si nous devions en avoir honte ». Images d’archives à l’appui (pas toujours de très bonne qualité, mais la force du document est indéniable), tout est orchestré pour incriminer les responsables de l’attentat, car pour le pouvoir il est inconcevable qu’un seul homme soit à l’origine du projet. Hitler viendra saluer les cercueils des victimes. Les services secrets britanniques sont montrés du doigt.

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Il est intéressant d’entendre le récit des membres de la famille. A différents degrés, ils ont subi des représailles de la part de la Gestapo. Par ailleurs des hommes révèlent peu après la fin de la guerre ce qu’ils assurent être des confidences d’Elser. Sa famille se bat pour faire taire ses diffamations. On voit notamment son frère en 1946, après que sa mère s’avoue vaincue par tant d’hostilité.

Il faudra attendre les procès d’Eicheman en Israël puis celui d’Auschwitz pour que la jeunesse allemande commence à poser des questions à ses aînés. Et que l’idée d’une résistance à Hitler fasse son chemin …  Mais la réhabilitation d’Elser, la reconnaissance de son acte mettront encore du temps à se frayer un chemin. Le politologue Lothar Fritze en 1994 l’accuse de défaillance morale. Sa thèse est publiée mais il refuse d’en parler devant une caméra.

Georg Elser possède un mémorial à Berlin depuis 2008 seulement. Un mécène privé lui a édifié un buste. Une dalle commémorative relate la date de l’attentat. C’est tout. «  Pourquoi est-il reconnu si timidement dans la mémoire collective allemande ? » s’interroge un historien.

  • Les effets spéciaux (2.33 mn). C’est court et ça va très vite…
De 1921 à 1944, une trentaine de tentatives d’attentats contre Hitler vont échouer. Avec des images d’archives, parfois inédites, et une mise en scène fictionnelle un peu timide, un documentaire « Tuez Hitler, la chance du diable » raconte l’histoire de cinq de ces attentats, ceux qui n’avaient aucune chance de rater…  Parmi eux, l’un des plus célèbres, celui de Johann Georg Elser le 8 novembre 1939 à Munich. Un modeste menuisier que rien ne prédisposait à devenir un héros. Mais son indignation face à la brutalité croissante du régime allait réveiller en lui des pulsions inattendues. C’est une histoire…
Le film
Les suppléments

C’est l’histoire d’un échec, celui de l’attentat contre Hitler, mais aussi celui d’un homme que l’on accompagne alors péniblement pendant près de deux heures dans son calvaire quotidien. Des flash backs monotones retracent la vie de ce modeste menuisier, apolitique et pacifiste qui au fil des mois dans les années 30 prendra conscience du danger de l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Oliver Hirschbiegel raconte plus qu’il ne filme le récit de cette vie qui mérite d’être connue, c’est une évidence, mais pas de cette manière plate et sans imagination. Elser est un héros malgré lui que le cinéaste n’arrive pas à transcender, en le dirigeant de manière stéréotypée. Une grosse déception sur un sujet qui méritait un autre traitement.

Avis bonus Rien que pour l'excellent documentaire sur un héros dont les allemands ont eu bien du mal à reconnaître le courage...

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