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« Elle » de Paul Verhoeven. Critique cinéma-bluray

Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu'elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Elle [Blu-ray + Copie digitale]"
De : Paul Verhoeven
Avec : Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny, Charles Berling, Virginie Efira
Sortie le : 04 octobre 2016
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 130 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

D’après un roman de Philippe Djan

De l’or ou de l’argent, ou ni l’un ni l’autre. Ce dernier choix, celui des jurés du Cannes 2016, se comprend  une fois le petit chat noir de l’héroïne relégué dans un générique de fin assez libérateur. Le film dure plus de deux heures, et cette longueur me paraît un brin illusoire sur un sujet qui méritait la concision.

J’ai aimé le film dans ses attentes et ses digressions. Cette histoire qui ne dit pas tout renvoie chaque fois le spectateur vers d’autres horizons toujours plus nébuleux. Ceux de Djian et de son roman.

Michèle, une femme seule dans une maison bourgeoise d’un autre siècle ne craint pas l’homme qui la terrorise. Elle le connaît pense-t-elle, le guette maintenant et l’espère pour une confrontation violente où l’amour et le sexe ont perdu leurs repères.

C’est une autre relation qu’ils engagent au milieu d’un tumulte qui ne dépasse jamais le cadre de la propriété. Une fois le seuil franchi, Michèle retrouve son entreprise et sa famille qu’elle déteste par-dessus tout. Avec le sourire à la grimace de circonstance, de connivence…

Cette grande famille demande à Paul Verhoeven tout ce temps d’un long récit pour accrocher des portraits fabuleux aux murs qui en ont vu d’autres. De son père absent, Michèle ne veut plus entendre parler, ni voir l’image que lui tend sa mère. Cette mère qu’elle exècre (oh la Judith Magre…) et qui au bras de son nouvel amant la provoque, méchamment.

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La méchanceté est peut-être le lieu commun de toutes ces âmes habitées par des sentiments si confus, si diffus qu’ils se diluent dans des relations de façades souriantes et bien élevées.  Les sous-entendus, les tromperies, les trahisons peuplent d’autres recoins que le réalisateur explore avec malice et introspection.

Plus chabrolien qu’hitchcockien, Verhoeven nous indique à peine la voie à suivre pour débusquer l’intrus…

Il préfère épier la belle-sœur de Michèle, colérique, hargneuse, dangereuse que plante Alice Isaaz  avec une témérité et une hardiesse dévorante. Explorer les relations compliquées avec ses salariés qui ne l’apprécient pas beaucoup. Ou bien draper Anne Consigny d’un voile angélique  presque inconvenant dans ce carrousel de faux-semblants.

La maître dirigeant l'élève , ou l'inverse ?
La maître dirigeant l’élève , ou l’inverse ?

Le choix de tous ces comédiens atteste d’une vision bien singulière de la part de Verhoeven qui confie à  Isabelle Huppert un personnage d’une ambiguïté totale magnifiquement porté par la comédienne. Comme l’apparence est sans éclat, d’une froideur calculée, Huppert ne brille que de l’intérieur et d’un regard de glace. On comprend que Laurent Lafitte son voisin d’en face tentera d’en percer le secret. Mais c’est un homme et chez Verhoeven les hommes ne sont pas toujours très beaux …

  • Il n’y a pas de bonus
Golden Globe® du meilleur film en langue étrangère en 2016 César 2017 du Meilleur film, Meilleur dvd Mai 2016 (4ème) D'après un roman de Philippe Djan De l’or ou de l’argent, ou ni l’un ni l’autre. Ce dernier choix, celui des jurés du Cannes 2016, se comprend  une fois le petit chat noir de l’héroïne relégué dans un générique de fin assez libérateur. Le film dure plus de deux heures, et cette longueur me paraît un brin illusoire sur un sujet qui méritait la concision. J’ai aimé le film dans ses attentes et ses digressions. Cette histoire qui ne dit pas…
Le film

C’est un peu long mais jamais fastidieux. La maitrise de Verhoeven sauve un thriller qui ne méritait pas forcément tous ses étirements psychologiques autour de personnages par ailleurs déjà si bien dessinés. Mais ils sont nombreux, complexes et s’affrontent gaillardement devant une caméra gourmande de tous leurs ébats et faux-semblants. Plus chabrolien qu’hitchcockien, Verhoeven nous indique à peine la voie à suivre pour débusquer l’intrus… Un homme qui agresse toujours la même femme, la nuit, à son domicile. Elle pense le connaître et désormais l’attend pour une confrontation bien singulière. Au grand jour Michèle retrouve sa famille qu’elle déteste avec une délectation retenue dans une panoplie inquiétante. Séductrice, manipulatrice, allumeuse, déroutante, affable, Michèle trouve en Isabelle Huppert une stature magnifique. Le reste de l’affiche est du même ordre…

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