Synopsis: Dans l'Argentine du début des années quatre-vingt, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et de meurtres, vit dans un quartier tranquille de Buenos Aires sous l'apparence d'une famille ordinaire. Arquimedes, le patriarche, dirige et planifie les opérations. Il contraint Alejandro, son fils aîné et star du rugby, à lui fournir des candidats au kidnapping. Alejandro évolue au prestigieux club LE CASI et dans la mythique équipe nationale, LOS PUMAS. Il est ainsi, par sa popularité, protégé de tous soupçons.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le making of
Les meilleurs dvd Juin 2016 ( 7 ème )
Une histoire véridique, impensable. La réalisation est aussi implacable que les faits reprochés à cette famille « bien ordinaire ». Pendant des années, sous l’autorité d’un père intransigeant, froid et démoniaque, elle va séquestrer dans sa propre maison ses victimes. On ne comprend pas forcément très bien au départ les motivations de cet homme.
Défait et malheureux à la fin de la dictature militaire, il assiste impuissant à sa propre déchéance .Loin de la puissance que lui avait confiée le pouvoir, et dont il usait cruellement.
L’esprit demeure, les réflexes aussi. Il faut simplement modérer ses ardeurs et prend le pouls de cette nouvelle société qui voit le jour sous la coupe d’une bourgeoisie soudainement démocrate . Arquimedes Puccio refuse cette nouvelle donne et décide de faire payer ce qui apparaît à ses yeux comme une traîtrise.
S’il focalise son propos sur le cœur de cette famille unie, consentante bien malgré elle, Pablo Trapero nous dépeint un système légalisé sous la dictature, fortement ancré dans la société libérale. Un tableau de l’époque figé par une fratrie dont le malaise grandissant (ils entendent les cris des victimes) se cristallise dans la posture du fils aîné, une star du rugby national ( Peter Lanzani). La contrainte paternelle va jusqu’à lui demander de désigner des victimes parmi ses riches fréquentations …
Trapero trouve en Guillermo Francella le personnage parfait adoptant toutes les postures d’un individu machiavélique, déterminé, persuadé de poursuivre un juste combat. Son emprise est incroyable,sa morgue retenue, encore plus diabolique. Poussé dans ses ultimes retranchements, Arquimedes Puccio devient ignoble et dégoûtant.
Un tortionnaire physique et moral, l’incarnation vivante d’une nostalgie nauséabonde, qu’il cherche à retrouver en arborant fièrement une carte qui autrefois devait effrayer plus d’un citoyen. Aujourd’hui ils n’ont plus peur, et ne se méfient plus. Mais la bête tapie dans l’ombre…
LE SUPPLEMENT
- Making of (14 mn) .Le film évoque quatre affaires, deux se déroulant à la fin de la dictature et les deux autres au début de la période démocratique. Entre tournage, photos et commentaires des intéressés, on redécouvre l’histoire « qui fut un choc pour tout le monde ». Guillermo Francella, qui joue le patriarche connaissait bien cette famille et passait souvent devant le domicile.
« Cette famille est un peu le reflet de la situation politique de l’époque » dit le réalisateur « le paraître et l’intime, deux faces d’une même réalité. Un univers hypocrite ».La production a essayé de contacter la famille, en vain, poursuivant un long travail d’enquêtes, sur l’enquête judiciaire, et de recherches de documents.
Le film
Le making of
L’histoire vraie d’une famille respectable qui sous la coupe d’un père autoritaire et d’une mère va séquestrer et tuer plusieurs personnes coupables semble-t-il de célébrer par leurs richesses l’avènement de la démocratie.
L’homme est un nostalgique de la dictature militaire et les méthodes qu’il employait à son service servent aujourd’hui à commettre ses méfaits. Le réalisateur qui s’empare d’un tel fait divers aborde de cette manière l’entre deux qui régnait au moment de la passation des pouvoirs en Argentine.
Une situation de façade pour un homme que Trapero ne lâche jamais d’une semelle, tant sa personnalité diverse et contrastée révèle les failles d’un système cruel et sans loi. Une vision politico-sociale de l’Argentine guettée à la manière d’un thriller. Bien vu !
Avis bonus
Un making of avec ses commentaires…
3 Commentaires
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