Synopsis: Décembre 1897. Edmond Rostand propose au grand Coquelin une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, il entame son récit. Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac
La fiche du film
Le film
Les bonus
- DVD 09 mai. –
- Festival du film de Sarlat 2018 :
- Salamandre d’or
- Prix du public
- Prix des lycéens
- Prix du Jury Jeunes
- Le Meilleur DVD Mai 2019
- « C’est à l’âme de Cyrano que je voulais dédier ce poème. Mais puisqu’elle a passé en vous, Coquelin, c’est à vous que je le dédie »…
Ainsi serait-il né. Dans les cabarets où traîne son papa écrivain, Edmond, avec son fidèle compagnon Léo, jeune et fougueux comédien. Cet amoureux transi de Jeanne, une habilleuse, qu’il ne sait comment aborder.
Edmond Rostand lui montre la richesse du vers et de la rime et une fois sous le balcon du théâtre où la belle travaille, l’inspiration jaillit. Le voici près de sa muse (Lucie Boujenah, craquante). Il l’appellera Roxane et lui en Cyrano à la plume facile, lui fera la causette au bénéfice de son ami Léo.
L’ensemble est donc bien engagé, et déjà très enjoué. De sa pièce de théâtre au grand écran, Alexis Michalik s’amuse à contrarier les attentes pour nous amener au cœur d’un sujet que l’on connait assez bien, et qu’il nous révèle tout différent.
Parce que Feydeau se moque de son petit collègue à l’insuccès constant et que le fils du grand Coquelin appelé à jouer auprès de son père est un piètre comédien.
Cet aimable personnage de la farce, Igor Gotesman le joue avec superbe sur une physionomie très avenante.
Il ne voulait pas être comédien, mais boulanger, et le voici Ragueneau, jovial et bon enfant dans le pétrin de son petit commerce que le réalisateur alimente à loisir.
Distribution des rôles alors que la pièce n’est pas encore écrite. Mais Coquelin est sous la pression de ses producteurs . Simon Abkarian et Marc Andreoni. Ils sont corses, proxénètes, mafieux, ils sont irrésistibles. Et Rostand est tenu par un contrat qu’il n’a pas signé.
Les coulisses d’un futur chef d’œuvre auquel personne ne croit. Sauf Mme Rostand (Alice de Lencquesaing) peut-être, et pourtant inquiète des lettres que reçoit son époux d’une femme qu’il dit ne pas connaître.
L’écrivain alimente sa plume et la réalité le guette dangereusement. Rostand-Cyrano perd pied quand son ami Léo est aimé par une femme dupée.
Une vie par procuration que le réalisateur perçoit comme un hymne à l’amour dans une mise en scène croisée et virevoltante. Du cinéma au théâtre, les codes balancent allègrement de l’un à l’autre sans plus se préoccuper de la manière, encore moins de la technique.
C’est joliment troussé autour d’une pléiade d’acteurs qui d’Olivier Gourmet en illustre comédien à Thomas Solivérès dans le rôle-titre illustrent un Cyrano si familier, et pourtant si nouveau.
Avec cette Roxanne invivable dans sa vie de comédienne et que Mathilde Seigner illumine sur un final dont je ne me lasse pas. Dominique Pinon, le régisseur du théâtre, toujours sur pattes à ressorts ,et Clémentine Célarié drôle et improbable Sarah Bernhardt en font partie. Cyrano est bien né !
LES SUPPLEMENTS
- Making of (34′). Plus que les scènes de tournage habituelles en répétition ou en action, ce sont d’abord les préparatifs techniques dont nous parlent les professionnels . Antoine Deflandre, l’ingénieur du son, Nicolas Vrancken, l’accessoiriste, Franck Schwarz, le chef décorateur et Giovanni Fiore Coltellacci, le chef opérateur.
Le tournage a eu lieu à Prague. A un moment quelqu’un intervient sur le plateau pour interdire à la caméra de filmer, ça fait bizarre , c’est un making of dirigé avec l’accord du réalisateur je suppose….
Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Tom Leeb, pourquoi jouent-ils la comédie ? Ils s’en expliquent . Alexis Michalik intervient de temps à autre, un commentaire, une indication de mise en scène, le jeu d’un acteur et après ce sont plutôt des ambiances de tournage, que le tournage lui -même
Impressions, pointillisme… et ce n’est que dans le dernier tiers que l’on assiste enfin à un vrai tournage.
- La musique d’Edmond (7′). C’est assez court, mais très intéressant dans la progression créative, en compagnie du jeune compositeur Romain Trouillet. « Déjà pour le théâtre, c’était une musique très orchestrale » et il explique : la scène du balcon simple, romantique d’où le thème utilisé de la même façon
Et puis ample et majestueux, et pour d’autres aspects, un thème comique …
Illustrations sonores à chaque fois, puis l’enregistrement avec l’image synchro et les différents techniciens qui font la passerelle entre le compositeur et le chef d’orchestre. On voit rarement ce travail
- Scène coupée (HD) . Edmond Rostand rencontre Georges Méliès. Une scène courte, très amusante…
Le film
Les bonus
Ça ressemble à un opéra bouffe, mais c’est du cinéma qui honore le théâtre. Un maître de ballet en guise de réalisateur souffle sur les braises d’un énorme succès théâtral, le sien, pour le porter au bonheur du septième art.
A savoir les affres de la création et les origines d’un chef d’œuvre auquel personne ne croyait. Rostand seulement connu pour ses échecs se voit proposer par le grand Coquelin l’écriture d’une nouvelle pièce. Il a besoin d’argent et l’écrivain, de notoriété.
Dans une cacophonie amusée, l’ensemble se met en place au gré des fantaisies de l’auteur, et de son compagnon amoureux transi d’une jeune femme. Rostand lui imagine la rime, et s’empare de la rédaction du courrier amoureux des deux amants virtuels.
La suite on la connait, mais Alexis Michalik se charge d’en pimenter les séquences pour nous offrir un nouveau Cyrano.
L’affiche est incroyable, et pas un seul acteur ne manque au talent général. Un beau plaisir de cinéma. Et de théâtre.
AVIS BONUS
Un making of un peu particulier, plus technique que créatif, l'oreille du musicien, une scène coupée, et on en demanderait encore bien d'autres..
5 Commentaires
Pingback: « Rebelles » de Allan Mauduit. Critique cinéma
Pingback: Télérama, c'est un festival
Pingback: « Deux moi » de Cédric Klapisch. Critique cinéma-dvd
Pingback: César 2020 : émois, émois, émois …
Pingback: « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau. Critique cinéma-dvd