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« Easy » de Andrea Magnani. Critique cinéma

Synopsis: Easy, diminutif de Isidoro, un ancien pilote, se voit confier un nouveau travail loin des circuits de course : prendre un cercueil, avec le corps d'un briqueteur ukrainien, et le transporter d'Italie dans un petit village de montagne en Ukraine. Mais il se perd rapidement après la frontière. Son aventure de toute une vie peut commencer.

La fiche du film

Le film : "Easy"
De : Andrea Magnani
Avec : Nicola Nocella, Ostap Stupka
Sortie le : 01/01/1970
Distribution :
Durée : 91 Minutes
Genre : Comédie
Type : Long-métrage
Le film

 Grand prix de la ville de Tours 2018

En présentant le festival « Viva Il Cinéma » je rappelais l’ambition des organisateurs tourangeaux : parler d’un cinéma qui aborde frontalement les problèmes du monde contemporain et qui sait rire aussi, et faire rire des vérités les plus profondes.

Je citais alors pour l’exemple « Easy » de Andrea Magnani. Cette histoire du transport d’un cercueil d’un maçon dans son village natal en Ukraine, me paraissait très signifiante sur le plan cinématographique.

Malgré le Grand prix qui lui a été attribué, et ses qualités indéniables, je suis surpris par l’engouement qu’il provoque.

Le ton général est celui de l’absurde, revendiqué dès l’origine par le choix du chauffeur chargé de conduire le défunt à sa demeure. Près d’un millier de kilomètres entre l’Italie et l’Ukraine confiés au frère du responsable de la mort de l’individu. Liberio de Renzo. en personne, c’était jouable. Mais il joue peu et son histoire est bancale.

On mise vraiment tout sur le frangin, un homme inconséquent et malheureux. Grand sportif dans sa jeunesse, le voici en longue maladie pour une surcharge pondérale qu’il soigne en se goinfrant à la moindre occasion. Le lâcher dans la nature, le faire traverser l’Italie, la Croatie, et la Hongrie au volant d’un corbillard, relève de la non-assistance à personne en danger.

Il est évident que Andrea Magnani joue sur ce déséquilibre hormonal pour attiser ce qui devient très rapidement un film à gags, aux gags plus ou moins assumés.

Dans la partie italienne, voire européenne, le ton et la comédie n’échappent pas aux clichés d’une fantaisie apprêtée pour ce genre de cérémonie.On évoque Damián Szifron et ces « Nouveaux sauvages » qui lui-même appelle à la rescousse, Risi et Scola.

Une fois les deux charmantes douanières de la frontière hongroise passées, on aborde la partie « soviétique » du trajet, un esprit radicalement différent . Le sourire de ses habitants – des personnages de poupées- se voile des couleurs de la nostalgie, de la solitude, et du désespoir.

La neige, le socialisme, les restaurants vides (belle séquence) et les alcools forts, Magnani salue les cinéastes de la perestroïka (Pavel Lounguine, peut-être ?) et plus certainement le réalisateur israélien Iran Riklis. Avec « Le voyage du directeur des ressources humaines » il met la folie et le pittoresque sur le cours d’un voyage initiatique fabuleux. En compagnie d’un cercueil !

Dans ses moments de solitude, Easy retrouve un peu de cette décadence humaine, les grands instants de la vie: l’amour, la mort et la folie. La destinée en somme ! Magnani nous gratifie alors de quelques scènes magnifiques, d’un vieux avec sa charrette qui ira jusqu’au bout de sa peine, des avanies du parcours portées par des paysages joliment retranscrits, et des peuples fiers.

Une image, un ton, une ambiance en trois mouvements qu’il n’a pas su conjuguer à tous les temps. Quasiment seul aux commandes, Nicola Nocella, dans le rôle-titre, s’en tire à merveille.

 Grand prix de la ville de Tours 2018 En présentant le festival « Viva Il Cinéma » je rappelais l’ambition des organisateurs tourangeaux : parler d’un cinéma qui aborde frontalement les problèmes du monde contemporain et qui sait rire aussi, et faire rire des vérités les plus profondes. Je citais alors pour l'exemple « Easy » de Andrea Magnani. Cette histoire du transport d’un cercueil d’un maçon dans son village natal en Ukraine, me paraissait très signifiante sur le plan cinématographique. Malgré le Grand prix qui lui a été attribué, et ses qualités indéniables, je suis surpris par l’engouement qu’il provoque. Le ton général est…
Le film

La destinée ! Si notre héros n’avait pas tourné à droite, mais plutôt à gauche, aurait-il perdu son corbillard pour se retrouver dans la campagne ukrainienne à cheminer au milieu de nulle part, en pleine nuit ? Une des nombreuses embûches qui parsèment le voyage de notre pauvre chauffeur de corbillard (improvisé) de Rome à Kiev pour les bénéfices d’un frangin qui a semble-t-il commis une grosse bêtise. Les données du problème sont absurdes, le choix du conducteur également et le ton général de ce film à gags, également. Au souci près que les gags sont dans la partie européenne bien souvent éculés, voire très attendus par un récit cousu de fil blanc. Dans la partie « soviétique », c’est le voyage qui m’a le plus séduit par la retranscription des paysages et de ses ambiances, un ton, une vision avec des portraits sensibles et colorés. Nicola Nocella quasiment seul aux commandes s’en tire à merveille.

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