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« Duel au soleil » de King Vidor. Critique dvd

Synopsis: Après l’exécution de son père, condamné à mort pour avoir tué sa femme et son amant, la jeune Pearl Chavez s’installe chez les McCanles, de riches cousins éloignés vivant au Texas. Sa peau métissée lui vaut l’hostilité de certains et sa beauté d’attiser les tensions entre les deux frères Jesse et Lewt. L’aîné est aussi pondéré et droit que le cadet, est impulsif et passionné.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Duel au soleil [Édition Coffret Ultra Collector - Blu-ray + DVD + Livre]"
De : King Vidor
Avec : Jennifer Jones, Joseph Cotten, Gregory Peck, Lionel Barrymore, Herbert Marshall
Sortie le : 21 mars 2018
Distribution : Carlotta Films
Durée : 144 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Le drame absolu, un mélo qui ne résiste pas à l’affrontement fatal sur un titre bien mystérieux. Un duel annoncé, mais entre qui et qui ? Des frères ennemis ? des amants maudits ? le roman de Niven Busch recèle tant de personnages propices à la destruction.

Ce à quoi on assiste pendant plus de deux heures où la passion parait être la seule arme. Passion amoureuse, bien évidemment, mais aussi familiale, fraternelle, la passion de la terre pour laquelle des hommes n’ont jamais cessé de se battre.

Exacerbée ici par le contexte économique et social d’un pays en voie de naître sur des voies de chemin de fer que le vieux sénateur McCanles conteste violemment. Le train, c’est une population étrangère qu’il rejette comme il s’oppose à tout ce qui le contrarie.

Dont sa femme qu’il tient visiblement à distance.Entre ses deux fils Jesse, le raisonnable et Lewt l’indompté, cette brave mère de famille ne veut pas choisir. Elle les aime tous les deux comme elle protège désormais Pearl, une cousine très éloignée, devenue orpheline.

Pearl est très belle, et sauvage aussi.

Il y a dans ce décorum flamboyant une littérature amoureuse débordante pour King Vidor qui attise la fascination des êtres. Le jeu très appuyé des comédiens alourdit le propos, mais l’ampleur scénographique demeure à tout jamais gravée dans une mise en scène envoûtante.

Si la belle partage encore son cœur entre les deux frères, elle est aussi la figure emblématique de l’étrangère dont tout bon cow boy doit se méfier, tempête le Sénateur. Une fixation xénophobe portée par l’avenir d’un pays dont le cinéaste dessine des contours malgré tout engageants.

La fameuse clôture qui interdit au chemin de fer d’aller plus loin…

Les scènes ferroviaires sont magnifiques, parfaitement cadrées dans un récit sentimental d’une folie surhumaine. Ce que le « chasseur de péchés » (qui ne se dit pas pasteur) tente de sacraliser à sa manière en convertissant ses ouailles avec une énergie toute… démoniaque.

Il est joué par un Walter Huston surexcité, la marque de fabrique d’une direction d’acteurs qui en demandait semble-t-il beaucoup. Métissée à l’extrême, Jennifer Jones surjoue ainsi parfois l’enamourée trahie, face à Gregory Peck et Joseph Cotten plus tranquilles dans leurs santiags. Mais l’ensemble se raccorde à la panoplie cinématographique du moment : un western baroque et sentimental, audacieux pour le genre de saloon que fréquentaient habituellement les cows boys burinés.

« Duel au soleil » est devenu une pièce indispensable de ce saloon !

  • Le western et la … SNCF :

« L’homme de l’Ouest » de Anthony Mann

« Red Hill » de Patrick Hughes

« Il était une fois dans l’Ouest » de Ennio Morricone

« 3 h 10 pour Yuma » de Delmer Daves

LES SUPPLEMENTS

  • . Jennifer Jones/David O. Selznick par Daniel Selznick (18 mn). Dans cet entretien exclusif réalisé par Bertrand Tessier, le, fils de David O. Selznick, revient sur la relation unissant le producteur Pygmalion à sa muse, l’actrice Jennifer Jones. « Il n’aimait pas trop les westerns, mais il aimait se lancer des défis » raconte le fiston qui aura la chance de visiter à plusieurs reprises les studios lors du tournage.

« Jennifer Jones a une liaison avec mon père depuis deux ans, mais je l’ignorais. J’ai compris alors pourquoi elle était si distante avec moi ». Pourtant la comédienne se confie au fils de son amant (qu’elle épousera un peu plus tard). « Elle disait que mon père était dur, et la faisait devenir chèvre ».

« Je lui ai demandé s’il elle avait l’intention de partir, elle m’a répondu qu’elle avait un contrat à respecter ».

Il raconte dans ce court entretien beaucoup sur la vie privée de ses parents et de la comédienne et se souvient de la critique peu aimable à la sortie du film « un opéra hippique à l’eau de rose ».

  • . Gregory Peck, le rebelle de Selznick (10 mn). En interprétant le personnage de Lewt, Gregory Peck casse son image de jeune premier en incarnant pour la première fois le mauvais garçon. Cecilia, Carey et Anthony Peck évoquent ce rôle emblématique dans la carrière de leur père, ainsi que sa collaboration avec David O. Selznick et son amitié indéfectible pour sa partenaire Jennifer Jones.

« Il aimait les grandes personnalités » résument ses enfants qui se souviennent qu’à son arrivée à Hollywood il loue l’ancienne maison de Hitchcock, puis celle de Vidor « avec qui il s’est toujours très bien entendu, comme avec Jennifer Jones, ils avaient la même éthique ».

  • « Le Temps des folies » De Pierre Berthomieu. À partir d’archives inexplorées, des multiples scénarios et scènes supprimées, « Duel au soleil » se révèle une œuvre extraordinaire. Livre inédit, 200 pages, 50 photos.
Le drame absolu, un mélo qui ne résiste pas à l’affrontement fatal sur un titre bien mystérieux. Un duel annoncé, mais entre qui et qui ? Des frères ennemis ? des amants maudits ? le roman de Niven Busch recèle tant de personnages propices à la destruction. Ce à quoi on assiste pendant plus de deux heures où la passion parait être la seule arme. Passion amoureuse, bien évidemment, mais aussi familiale, fraternelle, la passion de la terre pour laquelle des hommes n’ont jamais cessé de se battre. Exacerbée ici par le contexte économique et social d’un pays en voie de naître sur…
Le film
Les bonus

J’ai toujours ce problème avec les films de patrimoine, les grands classiques et les références indispensables : les revoir dans leur contexte, leur époque et leur technicité d’alors. Ainsi ce western porté au panthéon, demeure d’une extrême beauté, et d’un grand réalisme dans la mise en scène. Mais j’ai parfois du mal à suivre le jeu poussé parfois à l’extrême de certains protagonistes. Dont l’héroïne Jennifer Jones qui surjoue pas mal au même titre que son « beau-père » exécrable, Lionnel Barrymore. Une remarque d’autant plus sincère que face à eux Gregory Peck et Joseph Cotten demeurent bien en retrait, malgré des postures très avantageuses. Pour exalter le fol amour et l’avenir d’un pays en proie à des résistances de tout temps. Ici c’est le chemin de fer qui cristallise les tensions, au milieu de passions tout aussi animées d’amour et de haine entre deux frères et une belle étrangère. Le mélodrame tourne au drame, et le cinéma en sort vainqueur. Mais là encore King Vidor puise matière à réflexion sur un monde en perpétuelle mutation. Le crime ne restera pas impuni nous dit le shérif face au père imperturbable devant les dérives du fiston. AVIS BONUS Les proches racontent ce que furent leurs pères respectifs, réalisateur ou producteur ...

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