- Durée : 93 minutes.-
- Dvd : 16 mai 2023.-
- Cinema : 16 novembre 1983.-
- Acteurs : Pamela Sue Martin, Robert Conrad, Louise Fletcher, Robert Hogan, Laurie Heineman
- Doublé : : Anglais
- Sous-titres : : Français
- Studio : Carlotta
L’histoire : Violentée par un père abusif, Polly Franklin décide de quitter la ferme familiale pour Chicago. Elle sera tour à tour couturière, danseuse, prostituée et serveuse, et fera même un séjour en prison. Son parcours la rapproche du monde de la pègre des années 1930, jusqu’au jour fatidique où Polly fait la rencontre d’un certain John Dillinger…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Je trouve l’illustration de la jaquette ( genre BD) peu conforme à la réalité profonde du sujet. On pense gaudriole et parodie, quand Lewis Teague réalise un film sérieux, parfaitement dirigé sur l’art de la gâchette dans les années 30 à Chicago.
Voyez le genre, prohibition et braquage de banques sous la coupe d’un gros bonnet qui cette fois s’appelle John Dillinger. Polly Franklin, une jeune femme en rupture familiale le rencontre par le plus grand des hasards ( elle poireaute devant une banque ) , mais ignore tout du bonhomme .
Son équipe la prend en otage et l’abandonne dans la nature. Polly revient donc sur terre et découvre la vie en multipliant les petits boulots où l’exploitation humaine, et surtout féminine marque les aiguilles du cadran.
Polly assume cet apprentissage à la dure et tend de plus en plus le poing contre ces ordures de petits contremaîtres, fieffés souteneurs affidés de la mafia et matrone de prison (photo).
Ça fait beaucoup pour sa vingtaine d’années mais ça vous forge une femme .
Elle est de plus en plus respectée, autant par ses consœurs des maisons closes que par un réalisateur qui lui sert sur un plateau une mise en scène de bon aloi. Le scénariste John Sayles connait les ficelles de la « Grande Dépression » et les ajuste à ce tempo viril de la réalisation ,qui contre racisme et misogynie ordinaire.
Ce n’est pas de la rigolade, je vous ai prévenu, mais l’intérêt jamais ne faiblit, même sous calme relatif dans les tripots. Chacun rentre dans une norme plus respectable, ( plus de braquage, plus de bordel et de coups en douce ), mais la bonne société vous rattrape toujours et titille vos anciens démons.
Le scénario est maintenant redoutable de mordant et de perversité. Polly , quasi blanche colombe au cœur du marigot va devoir reprendre un peu ses esprits. Pamela Sue Martin dans le personnage à toutes les ressources nécessaires. Ses acolytes, également. Robert Conrad, Louise Fletcher … Pad de quoi se plaindre !
LES SUPPLÉMENTS (EN HD)
- En plein dans le mille (19 mn – HD)- Lewis Teague parle de sa découverte du métier auprès du producteur Roger Corman, comment il a « pipeauté » pour rentrer dans sa maison de production avec la complicité bien involontaire de Monte Hellman .
Puis il outrepasse l’interdiction du syndicat des réalisateurs, ( il y était, mais pas Roger Corman ) et doit verser une très forte amende. « J’ai payé le prix pour faire mon premier film, mais ça m’a ouvert ma carrière ».
De l’influence de la Nouvelle Vague sur son premier long-métrage. « J’aimais beaucoup le cinéma américain, mais quand j’ai vu « Jules et Jim », « A bout de souffle », j’ai vraiment voulu devenir réalisateur. J’adorais le naturalisme, le fait de tourner caméra à l’épaule … »
Et puis sa collaboration avec le compositeur James Horner.
- Gagner la partie (19 mn – HD) – Une adaptation en images de la critique du film parue dans les Cahiers du cinéma en octobre 2021 et écrite par son plus grand admirateur, Quentin Tarantino.
Le Film
les bonus
On peut le comparer à bien d’autres, époque prohibition et années 30, je trouve qu’il ne ressemble à aucun autre. La femme est au cœur du débat, comme bien souvent, elle prend les coups, comme toujours, mais il y a chez cette héroïne un rien de bravoure déraisonnable et de courage en conséquence.
Après avoir essuyé plusieurs revers dès sa jeunesse, Ana devient une syndicaliste avant l’heure, qui s’acoquine avec un dangereux gangster , sans savoir qui il est. Il faut le faire et Pamela Sue Martin le fait très bien sur une mise en scène et un scénario complices à souhait.
Lewis Teague réalise un film sérieux, parfaitement dirigé sur l’art de la gâchette dans les années 30 à Chicago. Comparez-le avec qui vous voulez, il est unique.
AVIS BONUS
Lewis Teague parle de son cinéma comme au plus beau jours et Quentin Tarantino dit en 20 mn pourquoi ce film à ses yeux est le plus génial dans le genre