« Du rififi chez les hommes » de Jules Dassin .Blu ray Critique

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Du rififi chez les hommes"

De : Jules Dassin

Avec : Jean Servais, Carl Mohner

Sortie le : 19 mai 2009

Distribution : Gaumont

Durée : 116 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD / Blu-Ray : 1

Meilleur dvd Avril 2013 ( 8 ème )

Ce film accuse 60 printemps au compteur, ce qui demeure fort jeune pour ce petit bijou de film noir, à la française que d’aucuns nommeront polar.

L’histoire est celle d’un truand sur le retour qui pense en avoir fini avec les magouilles et les arnaques en tout genre. Mais comme à sa sortie de prison, sa légitime est allée voir sous d’autres cieux, l’homme a décidé de s’y rendre, tout en préparant un nouveau casse.

Jules Dassin captive par la préparation et la réalisation du cambriolage tout en sculptant minutieusement chaque personnage dans l’écorce la plus tendre. Des figures bien taillées, parfaitement identifiables. Avec le temps, cela peut paraître caricatural, dans le jeu, les attitudes. Certains dialogues (Jean Servais en fait des tonnes), mais la vision du cinéaste côté mise en scène demeure d’une extrême acuité et emporte tout sur son passage.

Avec cette petite touche d’humour, via les malfrats italiens . Mais Dassin n’en fait pas tout un plat. Une fois remis à sa place Robert Manuel n’a plus envie de rire.

Une façon peut-être à cet éternel exilé d’ouvrir grandes les frontières aux gangsters du monde entier. A l’époque Dassin vient de fuir les Etats-Unis pour cause de chasse aux sorcières. Les voyous sont partout.

LES SUPPLEMENTS

• « Jules Dassin, l’élégance du noir » (34 mn) .Ce documentaire de Pierre-Henri Gibert permet de mieux cerner la personnalité du réalisateur, autour de la chasse aux sorcières dont il fut l’une des nombreuses victimes. Dans les années de l’après-guerre, il était interdit aux communistes américains d’exercer dans le septième art.

Nadine Trintignant, alors assistante monteuse sur le film, déjeune avec Marlon Brando et l’invite à rejoindre le plateau de tournage. Jules Dassin en est ravi, mais assure à la jeune femme qu’il ne viendra pas. Lorsque le comédien raccompagne Nadine sur son lieu de travail, effectivement il ne descendra pas de voiture. « Je le comprends tout à fait. Il aurait eu tous les ennuis de la terre à son retour à Hollywood » lui confie le réalisateur français.

Alain Corneau dresse quant à lui un parallèle entre le film noir fait en Europe, « plus proche de Simenon » et celui conçu outre atlantique « de manière assez gothique. Et je crois que “ Du rififi chez les hommes ” est le seul film qui réussit à se situer entre ces deux traditions, c’est une réinvention du cinéma noir ».
Sur son travail, on dit que quel que soit le sujet « il y avait toujours un engagement social et politique de sa part ». Robert Hossein précise qu’il s’intéressait « toujours à la condition de l’homme, il s’attardait sur les sentiments de ses héros, en délaissant l’atmosphère ». Ce qui se confirme pour « Du rififi chez les hommes » avec cette précision d’une même acuité « que l’aspect documentaire n’était jamais négligé. Il savait par exemple capturer la ville ».