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« Douleur et gloire » de Pedro Almodovar. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée.

La fiche du film

Le film : "Douleur et gloire"
De : Pedro Almodóvar
Avec : Antonio Banderas, Asier Etxeandia
Sortie le : 17/05/2019
Distribution : Pathé
Durée : 112 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • DVD : 25 septembre 2019
  • Prix d’interprétation Cannes 2019 : Antonio Banderas-
  • European Film Awards.: prix du meilleur acteur pour Antonio Banderas et des meilleurs décors.

«  Vous me préviendrez si vous trouvez quelque chose de bizarre » dit l’assistante du réalisateur à la femme de service.

«  Mais ici madame, tout est bizarre » .

La douleur est cavalière. Qui le taraude. Le dos, les articulations, un mal de tête et des acouphènes… Salvador ne sait plus à quelle potion se vouer, quelle drogue solliciter. Même le cinéma qui l’a rendu célèbre et le rend toujours aussi populaire, même cette âme créatrice l’abandonne.

En puisant toujours  au source de son inspiration, Salvador réussit bien à en extirper ce coin d’enfance qu’il bonifie au fil d’un amour filial, joliment partagé.

Les parents ne sont pas riches, mais le garçon se réfugie tout heureux dans cette caverne blanchie à la chaux espagnole.

Quelque chose du pays, comme une retouche viscérale à cette histoire qu’il écrit déjà pour la raconter plus tard au monde entier. On l’appellerait Almodovar et sa maman serait toujours là pour lui dire de ne pas parler d’elle au cinéma. Mais Jacinta, au crépuscule de sa vie, c’est déjà un film à elle toute seule .

Une famille sans moyen Salvador, enfant  (Asier Flores), Jacinta jeune (Penélope Cruz) et le père (Raúl Arévalo).

Sublimement interprétée par Julieta Serrano, elle est bien de sa chair et de son cœur, au même titre que la jeune Jacinta pleine de vie et d’espérance sur les épaules de Pénélope Cruz qui dit-on n’assure qu’une participation.

Modestie partagée sur un casting sans retouche où Asier Etxeandia, Nora Navas, Leonardo Sbaraglia donnent le meilleur d’une filmographie rétrospective. Pour un réalisateur apeuré à l’idée de revoir son travail, vingt ans plus tard.

Le débat improvisé au téléphone avec le public est merveilleux au point de déraper là où Salvador ne s’attendait pas à chuter. Les braises d’une vieille fâcherie professionnelle avec son comédien sur lesquelles il souffle en sa présence.

La séquence est très belle, magnifique. Le film n’en manque pas.

Ce  monologue écrit pour personne et qui renaît par la grâce de ce fameux comédien de retour. Ce face à face avec un spectateur qui pleure et  reconnait sa vie. Cette maman précautionneuse sur la façon de préparer sa mort…

Salvador retrouve bien des années plus tard son grand amour ( Leonardo Sbaraglia)

Almodovar n’en finit pas de dévider avec tendresse et mélancolie, et tristesse parfois, le fil de son cinéma. Des paysages que l’on ne voit pas apparaissent, des figures se meuvent, les voisines de maman l’accompagnent.

Salvador compulse ce livre d’images jusqu’à cet enfant griffonné sur un mauvais papier de maçon. C’était il y a cinquante ans,  un souffle de vie qui reprend aujourd’hui, une idée  pour un film qu’il n’attendait pas , qu’il n’attendait plus.

A cet instant le regard de Salvador est rempli de toutes les intentions du monde. AhurissantAntonio Banderas est grandiose !

Littérature : Pedro Almodovar :  » Le dernier rêve »

DVD : 25 septembre 2019 Prix d'interprétation Cannes 2019 : Antonio Banderas- European Film Awards.: prix du meilleur acteur pour Antonio Banderas et des meilleurs décors. «  Vous me préviendrez si vous trouvez quelque chose de bizarre » dit l’assistante du réalisateur à la femme de service. «  Mais ici madame, tout est bizarre » . La douleur est cavalière. Qui le taraude. Le dos, les articulations, un mal de tête et des acouphènes… Salvador ne sait plus à quelle potion se vouer, quelle drogue solliciter. Même le cinéma qui l’a rendu célèbre et le rend toujours aussi populaire, même cette âme créatrice…
Le film

Il est établi que Pedro parle d’Almodovar, tout au long du récit et sans discontinuer sur une filmographie qui ne cesse de se profiler à travers l’histoire de Salvador. Mais là où le cinéaste fait très fort, c’est qu’il filme l’air de ne pas toucher à sa vie, laissant le scénario mettre en forme des situations, des récits, et des personnages qui échappent à toute revendication identitaire. Almodovar n’en finit pas de dévider ainsi avec tendresse et mélancolie, et tristesse parfois, le fil de son cinéma. Des paysages que l’on ne voit pas apparaissent, des figures se meuvent, les voisines de maman l’accompagnent. Elle est jouée dans son âge respectable par Julieta Serrano avec maestria. Mais tout le casting est formidable , et en premier lieu Antonio Banderas , le double du réalisateur, son âme sœur qui de la douleur et de l’amour conjugue l’harmonie de sentiments contradictoires. C’est à la limite ahurissant, dans la  retenue, et l’expression.

AVIS BONUS Pas de bonus, dommage pour un tel film

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14 Commentaires

  1. Pourquoi donc ai-je pensé que ce film pourrait m’ennuyer ? Ce regard sur les souffrances morales et physiques bien souvent inhérentes à l’âge…BOF !
    Pedro Almodovar nous emmène alors dans les dédales de sa filmographie et la balade est superbe Quel musée !
    Si vieillir signifie renoncer, l’artiste nous apprend aussi qu’il est encore temps de changer notre regard sur nos parcours, nos désillusions, nos incompréhensions, nos passions… Qu’il est encore temps de se souvenir du meilleur pour y puiser la force de vie… Et nous voici avec cet homme qui va à la rencontre de ses choix, de ses colères, de ses amours, de ses promesses pour y inviter l’indulgence, faire renaître le partage et la complicité, s’émerveiller de la fidélité avec tendresse. On aimerait que dure longtemps, ce doux compagnonnage.

  2. Non, ce ne sera pas mon « Almodovar » préféré. Impossible de « rentrer » dans la première partie : Trop impudique?
    Par contre, la deuxième partie pleine d’espoir, plus narrative, est relevée par des couleurs éclatantes, de la douceur et devient enfin un beau film.
    Banderas subjuguant,sublime, dramatique, tient l’histoire dans ses yeux. Un délice…

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