Dinard prend le soleil, l’air frais et les premières images d’un festival qui respire pleinement dans la ville. L’Union Jack est partout, les anglais parlent anglais (j’ai l’impression que certains se forcent) et les voitures roulent à droite. Un peu de chez nous quand même là où les citoyens de Sa Majesté ont pris la ville d’assaut. Et les salles de cinéma, cela va de soi, même si parfois il a fallu en imaginer de nouvelles.
Dont l’espace Hitchock, structure gonflable étonnante, qui offre au premier coup d’œil l’aspect d’une véritable entité cinématographique. Mais le confort des spectateurs laisse quand même à désirer (les grandes jambes ne passent pas) et le froid persistant d’une soufflerie assassine heurte le bien-être minimum.
C’est la vie très dure du festivalier qui prend ses images en patience surtout quand elles sortent pour la première fois d’un esprit créatif. Avant « Departure » Andrew Stegall faisait du théâtre, ce qui ne se ressent pas forcément sur sa mise en scène. Elle demeure très appliquée, mais sans affect particulier tant le sujet pourrait y inciter.
Le jeune cinéaste nous dévoile comment vivent ses compatriotes dans nos chaumières françaises. Il s’agit d’une maison de vacances, le père est resté au pays, le gamin s’ennuie. La mère prépare la vente du domaine, on ne sait pas trop pourquoi mais la suite est là pour nous le faire comprendre.
Entre les premiers émois amoureux d’Elliot dont la sexualité cherche encore à s’affirmer, et la déprime latente de la maman surgit un jeune français tranquille dans ses bottes qui va pourtant ravager tout aussi tranquillement le bon ordonnancement de la maisonnée. Un prix d’interprétation peut-être pour Juliet Stevenson en épouse à bout de souffle…
- Changement de décor
La salle Boutet est une très belle salle de spectacle, parfaitement adaptée pour le cinéma, cette fois. On s’y sent bien, même si les héroïnes de « The Violators » ont du souci à se faire. Les hommes qui les entourent n’inspirent pas confiance. Shelly et Rachel sont deux jeunes filles à problèmes qui vivent dans des milieux très différents. Elles vont pourtant se croiser, puis se rencontrer avant de faire cause commune pour sortir de leurs impasses.
A ce jour pour moi le film le plus prometteur de ce festival. Dans la veine réaliste, il n’est pas sans rappeler Ken Loach (décidément il aura marqué le cinéma anglais), dans une vision beaucoup plus féminine, autour d’un thriller bien mené. La romancière Helen Walsh est aux commandes de son premier film qui fait de véritables propositions cinématographiques. Les jeunes comédiennes sont parfaites.
Une constante dans l’interprétation qui marque fortement le film de Nick Love « American hero » avec une palette d’acteurs joliment alignés. En tête Stephen Dorff super héros malgré lui, qui habite encore chez sa mère à 40 ans passés. Il ne vit que pour la fête, les femmes et la drogue. Jusqu’au jour où il réalise que pour revoir son fils, que la justice lui interdit d’approcher, il doit exploiter ses super pouvoirs et lutter contre le crime.
Je n’en dirais pas plus, le film étant sous embargo pour cause de finition. Ce qui fait quand même bizarre pour une sélection de festival, bien que le précédent de « Dheepan » laisse la porte ouverte à tous les possibles. Mais imaginons que le film de Nick Love soit au palmarès, comment les journalistes vont-ils pouvoir en parler ? C’est la vie très dure du festivalier …
3 Commentaires
Pingback: « Couple in a hole » la surprise du chef ?
Pingback: « Couple in a hole », plus qu’une surprise, un triomphe
Pingback: Dinard et les britanniques , un festival !