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« Des gens sans importance » d’Henri Verneuil. Critique dvd

Synopsis: A force de se croiser au relais Barchandeau, Jean Viard, routier sur Paris-Bordeaux, et Clothilde Brachet, serveuse, tombent peu à peu amoureux l'un de l'autre. Ils se satisfont d'abord de vivre leur passion par intermittence. Mais un jour, Jean, excédé, cogne un contrôleur routier tatillon...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Des gens sans importance"
De : Henri Verneuil
Avec : Jean Gabin, Françoise Arnoul, Paul Frankeur, Pierre Mondy, Yvette Etiévant
Sortie le : 18 novemb 2015
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

On ressort dans «  La collection cinéma » quelques œuvres  qui ne m’avaient pas beaucoup marqué. Dans les bonus, des critiques, des historiens, des spécialistes nous rappellent tout l’intérêt de ce cinéma.

De là à en faire des chapitres !… Quand je revois «  Le retour de manivelle » de Denys de La Patellière,  le pauvre James Hadley Chase ne méritait pas d’être adapté. Les dialogues de l’incontournable Audiard paraissent sans vigueur et le jeu atone de comédiens plus que respectables (Michèle Morgan, Daniel Gélin, Bernard Blier…) n’arrive pas à endiguer l’ennui qui plombe cette ambiance mortifère.

« Des gens sans importance » de Verneuil situe une autre figure de style. Le film ne s’est pas bonifié avec le temps, mais, les rides aidant, elles lui confèrent aujourd’hui un point de vue documentaire original, déjà entrevu à l’origine.

des gens sans importane

Nous sommes dans les années 50, le milieu ouvrier des chauffeurs de camion qui triment comme pas possible pour ramener un peu d’oseille à la maison. C’est la course au fret, les fins de semaine sacrifiées, Noël loin de la famille… Le quotidien de Jean Viard (Jean Gabin)  qui se prend de passion pour une jeune femme (Françoise Arnoul).

Sa situation maritale précaire se mêle aux difficultés sociales (il  perd son travail pour avoir casser la figure au contremaître) : la grisaille bordelaise des quais de la Garonne n’a jamais été aussi déprimante. Un coup d’œil rétrospectif sur un lieu désormais réhabilité de fort belle manière.

Mais à l’époque les moteurs sentent l’huile à plein nez, et tombent en panne en rase campagne, sans secours ni moyen de communication.

Verneuil filme ce tableau à gros traits de caractère. La psychologie n’est pas son fort, mais son regard comportementaliste situe bien les personnages dans un décor approprié. La manière dont il aborde les faiseuses d’ange suscite je suppose à l’époque, quelques toussotements …

Il privilégie le cadre dans le cadre, (il filme souvent derrière ou à travers les fenêtres, les vitrines) et sa manière de décaler la caméra pouvait à l’époque faire frémir. La scène des escaliers dans l’immeuble des prostituées est ahurissante.

Verneuil mérite donc bien  ce juste retour de l’Histoire du cinéma, que la suite de sa filmographie confirmera dans le noir du noir….

Comme un hotel perdu dans la campagne américaine, le relais routier entre Paris et Bordeaux...
Comme un hôtel perdu dans la campagne américaine, le relais routier entre Paris et Bordeaux…
  • Rencontre avec Guillemette Odicino (Télérama) et Eric Libiot (L’Express). Les deux critiques dissèquent le film, et le comportement des personnages, en se renvoyant la balle de façon fort amusée.« C’est le meilleur de Verneuil » affirme Libiot qui voit là une apparenté avec «  Le facteur sonne toujours deux fois » dans sa version française.

 

  • Guillemette Odicino remarque que ce film arrive après « huit Fernandel (…) c’est ce qu’il avait vraiment envie de faire ».Les deux spécialistes évoquent aussi beaucoup le personnage que joue Gabin «  qui n’est pas à son avantage, malmené par les femmes, c’est « Pépé le Moko » qui s’endort dans une scène de séduction ».

« Un film français réaliste (…) un grand film français qui mérite d’être réévalué, notamment pour son  positionnement critique contre la société de l’époque »

 

En rejoignant la jeunette, Jean abandonne une famille dans laquelle il n'avait pas la loi.

En rejoignant Clotilde, Jean abandonne une famille qu’il voyait si peu .

LA COLLECTION CINEMA

  • « Des gens sans importance » d’Henri Verneuil; Avec Jean Gabin, Françoise Arnoul, Pierre Mondy. Jean, routier, et Clothilde, serveuse, tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se satisfont d’abord de vivre leur passion par intermittence. Mais le jour où Jean, excédé, cogne un contrôleur routier tatillon…
  • « Retour de manivelle » de Denys de La Patellière. Avec Michèle Morgan, Daniel Gélin, Bernard Blier. Fréminger, un riche homme d’affaires se suicide après avoir supprimé la clause du suicide de son testament. Sa veuve, Hélène, tente alors de maquiller sa mort en meurtre après avoir fait croire que le défunt est encore en vie. Elle fait appel à Robert, le chauffeur, qui devient son amant. Mais le plan tourne mal…
  • « Madame du Barry » de Christian-Jaque . Avec Martine Carol, André Luguet, Daniel Ivernel .A la demande de la cour de Louis XV, le comte Du Barry se met en quête d’une maîtresse capable de consoler le souverain de la perte récente de La Pompadour, la favorite du roi. Il trouve bientôt une jeune beauté, Jeanne Bécu. De cette roturière, il doit tout d’abord faire une noble…

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  • « Poisson d’avril » de Gilles Grangier . Avec Bourvil, Annie Cordy, Pierre Dux. Emile, un mécanicien apprécié mais naïf, se laisse convaincre par un vendeur insistant et lui achète un attirail de pêche. Préférant cacher cette dépense déraisonnable à sa femme, Emile s’éclipse pour tester le matériel chez une cousine, Annette. Une série de quiproquos improbables les obligent à prétendre que tous deux forment un couple.
  • « Le Diable et les dix Commandements » de Julien Duvivier .Avec Micheline Presle, Françoise Arnoul, Charles Aznavour .Une série de 10 sketchs détournant avec humour les 10 commandements de la Bible.
On ressort dans «  La collection cinéma » quelques œuvres  qui ne m’avaient pas beaucoup marqué. Dans les bonus, des critiques, des historiens, des spécialistes nous rappellent tout l’intérêt de ce cinéma. De là à en faire des chapitres !... Quand je revois «  Le retour de manivelle » de Denys de La Patellière,  le pauvre James Hadley Chase ne méritait pas d'être adapté. Les dialogues de l’incontournable Audiard paraissent sans vigueur et le jeu atone de comédiens plus que respectables (Michèle Morgan, Daniel Gélin, Bernard Blier…) n’arrive pas à endiguer l’ennui qui plombe cette ambiance mortifère. « Des gens sans importance » de Verneuil situe…
Le film
Le bonus

On ressort dans «  La collection cinéma » quelques œuvres de notre patrimoine qui à ce jour ne m’avaient pas beaucoup marqué. Comme on peut le voir et l’entendre dans certains bonus de cette collection, des critiques, des historiens, des spécialistes nous rappellent tout l’intérêt de ce cinéma. Je ne citerais que le film de Verneuil «  Des gens sans importance » qui m’apparait encore aujourd’hui servir l’Histoire du cinéma français, dans ce qu’il a de plus réaliste d’une époque. Jean Gabin, Françoise Arnoul, Pierre Mondy sont à l’affiche d’une chronique ouvrière des années 50, où l’avortement apparait en filigrane d’une société pourtant très conservatrice. Mais c’est déjà le coup d’œil populo et social de Verneuil qui fait mouche et qui aujourd’hui nous revient, un brin grisaille. Rien à voir avec le noir et blanc du film de La Patellière «  Le retour de manivelle, également dans cette collection.

Avis bonus Une rencontre avec deux critiques, instructive, mais très courte

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