Synopsis: Au XVIIIe siècle, Casanova, arrive à Londres après avoir dû s’exiler. Dans cette ville dont il ignore tout, il rencontre à plusieurs reprises une jeune courtisane, la Charpillon, qui l’attire au point d’oublier les autres femmes. Casanova est prêt à tout pour arriver à ses fins mais La Charpillon se dérobe toujours sous les prétextes les plus divers.
La fiche du film
Le film
Le bonus
Dvd : 20 août 2019
Casanova, Benoît Jacquot, Vincent Lindon, sur ce trio gagnant, je fonce. Et je me ramasse une gamelle de première. Trop sûr de moi, d’eux et de ce cinéma qui habituellement me happe entre l’Histoire et la beauté des choses.
Pour s’en tenir aux libertins, « Mademoiselle de Joncquières » de Emmanuel Mouret et « Valmont » de Milos Forman situent la visée de mon propos. Du charme, de l’humeur et des échos historiques au cœur d’une mise en scène toujours apprêtée aux circonstances du moment.
Rien de celà avec les derniers élans amoureux de Giacomo Girolamo Casanova qui devant les refus calculés de sa dernière conquête connaît la pâmoison de salon et les affres de l’abandon. La Charpillon comme on l’appelle avec un brin de vulgarité ( ne se fait-elle pas payer ses avances ? ) refuse Casanova, s’en distrait et l’oublie.
L’aventurier libertin a beau être au soir de ses amours, il n’en demeure pas moins très attaché à la jeune fille dont l’entourage( sa mère notamment, Anna Cottis) favorise la perversité ambiante.
Vincent Lindon a la moue dépitée, constamment, en butte à cette forteresse pourtant si fragile que s’amuse à composer Stacy Martin, aussi maladroite dans son jeu que le personnage qu’elle incarne.
De la même manière, le couple ne fonctionne pas vraiment. C’est l’essence du récit, je sais, mais ses heurts et malheurs dérèglent le métronome d’un réalisateur, devenu passéiste quand on l’espère visionnaire ou novateur. Sa mise en scène se languit. Décousue, elle sent la poudre du maquillage et les tâtonnements des figurants. Un comble!…
On murmure alors beaucoup entre les plats, les soupirs succèdent au silence et l’attente devient pesante.
Les amours entre la belle et Casanova importent désormais peu. Affaibli, il se confie à une jeunesse qui dit encore comprendre ce qu’il ressent. Elle doit être la seule …
- Scène coupée ( 6 mn ).
Elle est agréable, mais n’apporte rien effectivement à l’histoire.
Le film
Le bonus
Pour ne pas rentrer semble-t-il dans le mythe et la légende , Benoît Jacquot écarte de son personnage toute velléité libertine au profit d’une passion amoureuse qui ressemble à une tombée de la nuit. Peut-être celle de ce Casanova qui confie ses souvenirs à une jeunesse toute conquise par son interlocuteur. L’homme se raconte et ne semble pas du tout se donner le beau rôle face à cette nouvelle conquête qui lui résiste. D’abord par intérêt ( la femme se fait payer ) puis par jeu avant que l’amour, le véritable, ne vienne dérégler l'ensemble. Il est alors peut-être trop tard pour l’un comme pour l’autre et d’ailleurs l’un comme l’autre ont déjà rangé leurs costumes et leurs atours dans les replis d’une Histoire qui ne me parait avoir été ici traitée avec les égards dus à son passé.