Synopsis: Interdit aux moins de 12 ans Bruno a 14 ans. À la mort de sa grand-mère, il revient vivre à Bagnolet chez une mère totalement absente. Dans une classe où tous ont les mêmes difficultés scolaires, il fait la rencontre de Jean-Roger, terreur du C.E.S. C’est par lui que le jeune garçon va être mis en contact avec les membres pervers et violents de la bande de Mina…
La fiche du film
Le film
Les bonus
- DVD : 4 septembre 2019
- Acteurs : Bruno Cremer, François Négret, Vincent Gasperitsch, Fabienne Babe, Lisa Hérédia
- Sous-titres sourds et malentendants : Français
- Studio : Carlotta Films
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« Fais comme moi, vise pas trop haut tu auras du fric et tu seras libre » ( le père à son fils … ) .
Jean-Claude Brisseau cite Shakespeare en exergue et Macbeth en appui : « Le sang fut versé aux temps anciens avant que des lois humaines eussent adouci les mœurs » .
Le cinéaste adopte visiblement l’époque barbare qu’il découvre dans la banlieue française ( 1988 , l’un des premiers films sur le thème ) où Bruno déambule , quasiment sans famille. Sa mère que l’on ne voit jamais lui laisse des notes affichées dans la cuisine.
La figure paternelle, c’est celle de Marcel, le père de son copain Jean-Roger, un homme toujours prêt pour un mauvais coup. Le fils est sur le même tempo.
Bruno( Vincent Gasperitsch) prend la tangente de cette famille tuyau-de-poêle ( Marcel s’entraîne au fusil dans le couloir de l’appartement ), ridicule et bouffonne dans un monde qui les ignore. Un aveuglement coupable et bientôt préjudiciable.
Comme un coup de semonce dans ce décor bâti sur la paupérisation du système. Des barres de HLM pour tout horizon que le fils aîné ne veut plus voir. Il travaille et s’apprête à quitter les lieux pour vivre avec son amie. Son père qui l’a toujours porté aux nues tente de l’en dissuader.
Jean-Roger ronge son frein. « Pourquoi ne m’a-t-il jamais accompagné comme ça, par les épaules ? ». François Négret d’une incroyable présence face à ce patriarche qu’il a pris pour exemple et qu’il va bientôt dépasser. L’école comme premier défouloir et une prof très vite débordée par les événements ( Fabienne Babe, dans son rôle ).
On n’oublie pas que Brisseau vient de cette éducation nationale dont la métamorphose l’a profondément marqué. Il en rapporte ici des stigmates inquiétants où délinquance et déshérence sociale alimentent un climat délétère.
Devant ce tableau noir Bruno s’évade sur une mappemonde sur laquelle son institutrice lui révèle des merveilles insoupçonnées. Comme dans ces vers de Verlaine qu’elle lui fait découvrir.
Il est amoureux, mais ne le sait pas. Elle ne l’ignore pas, mais refrène un désir corseté par une société qui laisse ses enfants mourir au cœur des cités. Anarchiste et rebelle, Marcel a cru lui aussi survivre dans cette fange avant de baisser les armes. Un grand rôle pour Bruno Cremer.
Où l’optimisme n’est pas de mise . « La vie est une histoire pleine de bruit et de fureur racontée par un idiot et qui ne signifie rien ». ( Macbeth)
LES SUPPLÉMENTS (EN HD)
- La chute et l’envol (25 mn) . Ancien professeur dans un C.E.S à Bagnolet, Jean-Claude Brisseau revient sur son expérience passée et sur la représentation de la violence à l’écran. Il justifie son refus de traiter un tel sujet sous le seul angle naturaliste.
Une fois encore il parle très bien de son film et du cinéma en général
« J’ai fait ce film parce que je l’ai vécu , mais à l’époque même les journaux n’en parlaient pas ».
« J’ai voulu poser les questions en terme de cinéma sur la violence (… ) Mais la réalité est autrement plus brutale que ce qu’il y a dans mon film , je ne suis pas contre le fait qu’il soit interdit au moins de 18 ans , mais dans ce cas-là il faut interdire toute une série de quartiers et d’établissement scolaires aux moins de 18 ans ».
« A travers Jean-Roger, je montre la dérive d’un système auquel si on ne met pas un frein, il nous conduit au fascisme ».
« Analyser le phénomène de la transgression et ses conséquences, c’est très important dans ce film ».
- Morceaux choisis (27 mn) .Télécommande à la main, Jean-Claude Brisseau commente les scènes d’ouverture de son film , une véritable master-class, plus qu’intéressante.
Controversé depuis sa condamnation à un an de prison avec sursis et à 15 000 € d’amende pour harcèlement sexuel sur deux actrices (2005), puis pour agression sexuelle sur une troisième actrice (2006), Jean-Claude Brisseau est mort en mai dernier .
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Dans les cités, dans les banlieues :
» Chouf » de Karim Dridi – « Divines » de Houda Benyamina – « Black » d’Adil El Arbi et Billal Fallah -« Qu’Allah bénisse la France » de Abd al Malik -« Bande de filles » de Céline Sciamma-« La cité rose » de Julien Abraham!
Le film
Les bonus
C’est peut-être l’un des premiers films qui aborde le problème des cités, lié plus largement à celui d’une société déliquescente. On se voile la face nous dit Brisseau devant l’abandon d’une éducation au profit d’une anarchie officialisée et d’un laisser-aller généralisé.
Bruno sans famille débarque au cœur d’une cité avec comme seul point d’ancrage Jean-Roger son copain, la terreur du lycée. Il est à bonne école avec un père complètement à la ramasse.
Brisseau vient de cette éducation nationale dont la métamorphose l’a profondément marqué. Il en rapporte ici des stigmates inquiétants où délinquance et déshérence sociale alimentent un climat délétère. Aujourd’hui son film apparaît comme un coup de semonce …
AVIS BONUS
Une fois encore Brisseau nous parle de cinéma avec aisance et clarté, et puis commente quelques scènes de son film . Très bien !