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« Le neuvième jour » de Volker Schlondorff. Critique dvd

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l'Abbé Henri Kremer est mystérieusement libéré du camp de concentration de Dachau. Il retourne au Luxembourg et rencontre un persuasif chef de la Gestapo qui met sa foi à l'épreuve...

La fiche du DVD

Le film : "Le Neuvième jour"
De : Volker Schlondorff
Avec : Ulrich Matthes, August Diehl
Sortie le : 25 février 2010
Distribution : Arte Vidéo
Durée : 94 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD : 1
Le film
Le bonus

Les films sur la seconde guerre mondiale font florès . Celui de  Volker Schlondorff a quelques longueurs d’avance, et un sujet peu recommandable. A cette époque (2004) la seule évocation de la position et du  rôle de l’église dans ce conflit relève déjà  de la provocation .

Depuis ,plusieurs scénarios ont vu le jour dont le frontal « Amen » en 2001 de Costa-Gavras , qui pose clairement le problème de la collaboration du Vatican, avec les nazis . Ils la recherchent ouvertement comme le rappelle le cinéaste allemand en s’appuyant ici sur les notes autobiographiques de l’abbé Jean Bernard, publiées en 1945.

Nous sommes en février 1942. A Dachau , l’abbé Henri Kremer, catholique est libéré pour convaincre l’évêché luxembourgeois de coopérer avec les allemands. Il a neuf jours pour réussir dans cette entreprise . De son choix dépend son avenir mais aussi celui de ses amis et de sa famille.

Il se présente alors  chaque matin au jeune sous-lieutenant Gebhardt, avec qui il engage un face à face tendu. Les questions de la foi, de la rédemption et de la trahison le taraudent au fur et à mesure qu’il retrouve sa petite famille , exilée dans un appartement vétuste.

La Gestapo a réquisitionné leur maison .C’est ce combat avec lui-même, avec sa conscience que le réalisateur privilégie ici pour mieux cibler le thème du ralliement à la politique d’Hitler envers les Églises. Schlöndorff qui resserre  le cadre de sa mise en scène , la rend alors aussi âpre, et ardue que le dilemme qui tenaille Kremer.

Un personnage remarquablement interprété par Ulrich Matthes, au faciès creusé, déchiré par les conditions insoutenables de sa détention. Quand il quitte ce cauchemar, c’est pour affronter  la réalité de ses entrevues avec le gestapiste Gebhardt :August Diehl , le major SS de « Inglourious Basterds » toujours aussi persuasive. Ancien diacre lui-même, ses arguments théologiques  ne manquent pas d’atteindre leur cible .

Au fil des jours le curé poursuit ainsi son chemin de croix (  » qui ne sera jamais gammée » lance-t-il au secrétaire de l’évêché, conciliant avec l’ennemi ) découvrant sa propre faiblesse qu’alimente une famille apeurée à l’idée de faire les frais de sa courageuse attitude. Dans la dignité et l’honneur il choisira son camp.

 

LE BONUS

Ulrich MATTHES (acteur),  Père Frédéric RODER et Paul AURIAU (historien)

Un tel film mérite débat. Celui du supplément n’est pas contradictoire. Il tourne autour de la conscience occidentale, face aux camps de concentration . Est-ce la preuve de l’absence de Dieu , interroge un intervenant en écho à un propos du film qui fait dire à un prélat  » Dieu n’est pas ici« . » Que pensez d’un dieu bien après Auschwitz ? » demande un autre alors que Paul Auriau rappelle les expériences religieuses et spirituelles qui se sont déroulées dans les camps .

L’attitude  du pape Pie XII est timidement abordée , Auriau reconnaissant que la véritable question n’a toujours pas été posée. Malgré une pièce comme Le Vicaire de Rolf Hochhuth qui en 1963 critique l’action de ce pape  durant la Seconde Guerre mondiale, en particulier à l’égard des Juifs. Costa-Gavras s’en est beaucoup inspiré pour « Amen ».

Volker SCHLONDORFF ne semble pas vouloir s’aventurer trop sur cette question de fond, revenant au  » sujet du film, qui est de savoir comment le curé doit se comporter vis à vis de tous ces événements . Aura-t-il la force de faire , ce qu’il a compris qu’il devrait faire. Tout le suspense du film est là.« 

Les films sur la seconde guerre mondiale font florès . Celui de  Volker Schlondorff a quelques longueurs d'avance, et un sujet peu recommandable. A cette époque (2004) la seule évocation de la position et du  rôle de l'église dans ce conflit relève déjà  de la provocation . Depuis ,plusieurs scénarios ont vu le jour dont le frontal "Amen" en 2001 de Costa-Gavras , qui pose clairement le problème de la collaboration du Vatican, avec les nazis . Ils la recherchent ouvertement comme le rappelle le cinéaste allemand en s'appuyant ici sur les notes autobiographiques de l'abbé Jean Bernard, publiées en 1945.…

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