Synopsis: Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître l'opéra qu'il a composé. Swan, producteur et patron du label Death Records, est à la recherche de nouveaux talents pour l'inauguration du Paradise, le palais du rock qu'il veut lancer. Il vole la partition de Leach, et le fait enfermer pour trafic de drogue
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Il a vendu son âme au diable…
- Meilleur dvd Avril 2017 ( 10 ème )
Le temps n’est pas clément. 43 ans après, le film de Brian De Palma conserve sa veine créatrice et un regard cinématographique pertinent ( autant d’hommages rendus que de futurs emprunts scéniques ) . Mais le palmarès de l’époque paraît bien fatigué.
Grand Prix du festival d’Avoriaz, en 1975 « Phantom of the Paradise » n’a plus rien de fantastique. Les nominations aux Oscars et Golden Globe pour la musique rappellent que l’heure était au psychédélisme décadent . Des refrains de cet opéra rock il ne reste plus grand-chose.On est loin de « Tommy » ou du répertoire des Doors dont « On the other side » est ici vaguement murmuré sous la douche par un chanteur maniéré. C’est Gerrit Graham qui s’y frotte.
Cette scène qui renvoit à « Psychose » d’Hitchock se situe au moment où le fameux fantôme de l’histoire décide de se venger du sort que lui a réservé le non moins fameux Swan .
Quand il était encore de ce monde Winslow Leach, était un jeune compositeur inconnu, auteur d’un opéra qu’il souhaitait éditer. Swan, producteur et patron du label Death Records lui vole la partition, et le fait enfermer. Brisé, défiguré, ayant perdu sa voix, le malheureux s’évade et revient hanter le Paradise…
La construction du scénario est intéressante.En s’inspirant du « Fantôme de l’Opéra » le roman de Gaston Leroux, Brian De Palma imagine un film qui mêle cette référence littéraire au mythe de la damnation de Faust. Cette même légende que compose Leach devenu l’instrument de ce diable de Swan.
Ces différents thèmes influencent une mise en scène alerte et pertinente.
Plus que le jeu des acteurs qui apparaît caricatural, ce qui retient l’attention c’est l’originalité d’un réalisateur qui déjà s’affirme.
La confirmation viendra avec « Carrie au bal du diable» l’année suivante. Et dans les années 80 deux formidables réussites dont personnellement je ne me lasse pas : « Scarface » le remake du film de Howard Hawks et «Les incorruptibles» avec Kevin Costner et Sean Connery.
On pourra alors toujours ergoter sur l’emphase de certains points de vue de » Phantom of the Paradise » mais n’oublions pas que l’heure était au bonheur des produits illicites. Il fallait laisser entrer le soleil …
LES SUPPLÉMENTS (en HD)
- Présentation de Gerrit Graham
- Entretien de Paul Williams par Guillermo Del Toro (72 mn). Paul Williams revient sur sa vie et sa carrière, dont « Phantom of the Paradise » fut l’apogée. Il évoque sa physionomie et les conséquences pour ses différents rôles et ses compositions .« Quand j’ai joué dans « Le Cher disparu », je devais avoir 22-23 ans, on m’en donnait 13, je me sentais très différent, et ça inspiré tous mes textes ».
On relève l’importance de l’inconscient dans son écriture à partir d’un exemple, « Noël chez les Muppets », c’est très intéressant à suivre comme raisonnement.Les deux artistes parlent bien évidemment du film, de cette scène devant le miroir « l’une des plus belles du cinéma » selon Del Toro.
- Paradise regained (52 mn). Un documentaire rétrospectif sur le tournage et l’impact du film jusqu’à aujourd’hui
Le producteur rappelle qu’à l’origine Mick Jagger, et David Bowie avaient été envisagés pour le rôle de Swan. « Je voulais un groupe comme les Stones pour jouer dans le film, mais ça n’intéressait personne » poursuit Brian de Palma qui explique comment les rôles ont été distribués. « Swan m’a toujours été inspiré par Phil Spector, son côté petit chef, très napoléonien ».
« Si j’avais eu moins d’égo je n’aurais pas pu jouer Swan » dit Paul Williams « je me sentais fort et sexy à cette époque de ma vie ».
Le film se tourne au Texas où dit-on l’équipe technique prend en grippe Gerrit Graham, pour son côté soi-disant diva. Ils lui en font voir de toutes les couleurs, dit-il (que de l’eau chaude pour la douche, des scènes répétées alors que les précédentes conviennent parfaitement, dès qu’une scène était dans la boîte il venait l’insulter …) « et tout ça parce que le rôle est censé être celui d’un homo » sourit l’intéressé.
- Brian de palma dans les coulisses (33 mn). Retour sur l’aventure « Phantom of the Paradise ».
Le réalisateur regrette encore ce qu’il a fallu faire subir au scénario et à la co scénariste pour que le film soit vendu, c’est effarant comme affaire. Il raconte aussi toutes les petites idées contenues dans le film, l’évolution de certaines chansons, les différents essais de groupes, et les procès sur le titre, puis le logo « Swan song » et ce qui en est resté, « c’était déprimant à la fin, alors qu’on était plein d’enthousiasme ».
- Le fiasco Swan Song (11 mn). De « Swan Song Enterprises » à « Death Records ». Retour sur ce changement imprévu dans la scénographie. L’histoire d’une censure et la comparaison entre la version finale et les rushs sur lesquels apparaissait le logo « Swan Song » , c’est hyper intéressant à suivre et à découvrir.
- Carte blanche à Rosanna Norton (10 mn). La costumière du film évoque la conception des costumes des personnages principaux.
Review Overview
Le film
Les bonus
Il a vendu son âme au diable…le compositeur qui avait imaginé un opéra rock sur le mythe de la damnation de Faust. L'arroseur arrosé ? Pas certain quand De Palma encore balbutiant érige la légende en farce psychédélique.
Avis bonus
Plein d'éclairages , des interview, des vidéos, des secrets révélés...
5 Commentaires
Pingback: [Critique DVD] Pulsions l'heure de la sortieL'heure de la sortie
Pingback: "L'impasse" de Brian de Palma. Critique Blu-ray
Pingback: Brian de Palma , le coffret livre-dvd
Pingback: Y-aura-t-il des cinéphiles à Noël ?
Pingback: « De Palma » de Noah Baumbach et Jake Paltrow. Critique dvd