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« Phantom of the paradise » de Brian de Palma. Critique DVD

Synopsis: Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître l'opéra qu'il a composé. Swan, producteur et patron du label Death Records, est à la recherche de nouveaux talents pour l'inauguration du Paradise, le palais du rock qu'il veut lancer. Il vole la partition de Leach, et le fait enfermer pour trafic de drogue

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Phantom of the Paradise [Édition Coffret Ultra Collector - Blu-ray + DVD + Livre]"
De : Brian De Palma
Avec : Paul Williams, William Finley, Jessica Harper, George Memmoli, Harold Oblong
Sortie le : 12 avril 2017
Distribution : Carlotta Films
Durée : 92 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 3
Le film
Les bonus

Le temps n’est pas clément. 43 ans après, le film de Brian De Palma conserve sa veine créatrice et un regard cinématographique pertinent ( autant d’hommages rendus que de futurs emprunts scéniques ) . Mais le palmarès de l’époque paraît bien fatigué.

Grand Prix du festival d’Avoriaz, en 1975 «  Phantom of the Paradise » n’a plus rien de fantastique. Les nominations aux Oscars et Golden Globe pour la musique rappellent que l’heure était au psychédélisme décadent . Des refrains de cet opéra rock il ne reste plus grand-chose.On est  loin de «  Tommy »  ou du répertoire des Doors dont «  On the other side » est ici  vaguement murmuré sous la douche par un chanteur maniéré. C’est Gerrit Graham qui s’y frotte.

 Cette  scène qui renvoit à « Psychose » d’Hitchock se situe au moment où le fameux fantôme de l’histoire décide de se venger du sort que lui a réservé le non moins fameux Swan  .

Au milieu c’est le méchant, Swan, le diable qui recrute sa nouvelle vedette…

 

Quand il était encore de ce monde  Winslow Leach, était un  jeune compositeur inconnu, auteur d’un opéra qu’il souhaitait éditer. Swan, producteur et patron du label Death Records lui vole la partition, et le fait enfermer. Brisé, défiguré, ayant perdu sa voix, le malheureux s’évade et revient hanter le Paradise…

La construction du scénario est intéressante.En s’inspirant du «  Fantôme de l’Opéra » le roman de Gaston Leroux, Brian De Palma imagine  un film qui mêle cette référence littéraire au mythe de la damnation de Faust. Cette même légende que compose  Leach devenu l’instrument de ce diable de Swan.

Ces différents thèmes influencent une mise en scène alerte et pertinente.

Plus que le jeu des acteurs qui apparaît  caricatural, ce qui retient l’attention c’est l’originalité d’un réalisateur qui déjà s’affirme.

Attention , le masque du fantôme c’était deux ans avant …. » Star wars »

La confirmation viendra avec « Carrie au bal du diable» l’année suivante. Et dans les années 80 deux formidables réussites dont personnellement je ne me lasse pas : « Scarface » le remake du film de Howard Hawks et «Les incorruptibles» avec Kevin Costner et  Sean Connery.

On pourra alors toujours ergoter sur l’emphase de certains points de vue de  » Phantom of the Paradise »  mais n’oublions pas que l’heure était au bonheur des produits illicites. Il fallait  laisser entrer le soleil …

LES SUPPLÉMENTS (en HD)

  • Présentation de Gerrit Graham
  • Entretien de Paul Williams par Guillermo Del Toro (72 mn). Paul Williams revient sur sa vie et sa carrière, dont « Phantom of the Paradise » fut l’apogée. Il évoque sa physionomie et les conséquences pour ses différents rôles et ses compositions .« Quand j’ai joué dans « Le Cher disparu », je devais avoir 22-23 ans, on m’en donnait 13, je me sentais très différent, et ça inspiré tous mes textes ».

On relève l’importance de l’inconscient dans son écriture à partir d’un exemple, « Noël chez les Muppets », c’est très intéressant à suivre comme raisonnement.Les deux artistes parlent bien évidemment du film, de cette scène devant le miroir « l’une des plus belles du cinéma » selon Del Toro.

  • Paradise regained (52 mn). Un documentaire rétrospectif sur le tournage et l’impact du film jusqu’à aujourd’hui

Le producteur rappelle qu’à l’origine Mick Jagger, et David Bowie avaient été envisagés pour le rôle de Swan. « Je voulais un groupe comme les Stones pour jouer dans le film, mais ça n’intéressait personne » poursuit Brian de Palma qui explique  comment les rôles ont été distribués.  « Swan m’a toujours été inspiré par Phil Spector, son côté petit chef, très napoléonien ».

« Si j’avais eu moins d’égo je n’aurais pas pu jouer Swan » dit Paul Williams « je me sentais fort et sexy à cette époque de ma vie ».

Le film se tourne au Texas où dit-on l’équipe technique prend en grippe Gerrit Graham, pour son côté soi-disant diva. Ils lui en font voir de toutes les couleurs, dit-il (que de l’eau chaude pour la douche, des scènes répétées alors que les précédentes conviennent parfaitement, dès qu’une scène était dans la boîte il venait l’insulter …) « et tout ça parce que le rôle est censé être celui d’un homo » sourit l’intéressé.

Phoenix, le fantôme en est amoureux , mais Swan va lui faire signer un pacte avec la mort ..;
  • Brian de palma dans les coulisses (33 mn). Retour sur l’aventure « Phantom of the Paradise ».

Le réalisateur regrette encore ce qu’il a fallu faire subir au scénario et à la co scénariste pour que le film soit vendu, c’est effarant comme affaire. Il raconte aussi toutes les petites idées contenues dans le film, l’évolution de certaines chansons, les différents essais de groupes, et les procès sur le titre, puis le logo « Swan song » et ce qui en est resté, « c’était déprimant à la fin, alors qu’on était plein d’enthousiasme ».

  •  Le fiasco Swan Song (11 mn). De « Swan Song Enterprises » à « Death Records ». Retour sur ce changement imprévu dans la scénographie. L’histoire d’une censure et la comparaison entre la version finale et les rushs sur lesquels apparaissait le logo « Swan Song » , c’est hyper intéressant à suivre et à découvrir.
  • Carte blanche à Rosanna Norton (10 mn). La costumière du film évoque la conception des costumes des personnages principaux.
Il a vendu son âme au diable… Meilleur dvd Avril 2017 ( 10 ème ) Le temps n’est pas clément. 43 ans après, le film de Brian De Palma conserve sa veine créatrice et un regard cinématographique pertinent ( autant d’hommages rendus que de futurs emprunts scéniques ) . Mais le palmarès de l'époque paraît bien fatigué. Grand Prix du festival d’Avoriaz, en 1975 «  Phantom of the Paradise » n’a plus rien de fantastique. Les nominations aux Oscars et Golden Globe pour la musique rappellent que l’heure était au psychédélisme décadent . Des refrains de cet opéra rock il ne reste…

Review Overview

Le film
Les bonus

Il a vendu son âme au diable…le compositeur qui avait imaginé un opéra rock sur le mythe de la damnation de Faust. L'arroseur arrosé ? Pas certain quand De Palma encore balbutiant érige la légende en farce psychédélique.

Avis bonus Plein d'éclairages , des interview, des vidéos, des secrets révélés...

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