Synopsis: Malgré leur charme et leur insolence, les Wheeler deviennent exactement ce qu'ils ne voulaient pas : un homme coincé dans un emploi sans intérêt ; une ménagère qui rêve de passion et d'une existence trépidante. Une famille américaine ordinaire ayant perdu ses rêves et ses illusions.
La fiche du DVD
Le film
Une adaptation du roman « Revolutionnary Road » de Richard Yates
Richard Yates pense beaucoup de mal du couple et de ses dérives sentimentales . En accord avec Justin Haythe , le scénariste (secondé par Yates ) de ce film royalement mené par Sam Mendes : l’histoire d’un homme et d’une femme promis au bonheur sur des idéaux de jeunesse qui fondent comme neige au soleil . Le monsieur s’ankylose dans un emploi sans intérêt, la mère au foyer rêve d’une autre vie, sinon de liberté.
Ce refrain inusable, prend racine dans les années 50. C’est romanesque au possible, ne serait-ce que par le décor et les costumes . La mise en scène, d’une rigueur calviniste, (ambiance le plus souvent cosy, dont la scène d’ouverture magnifique ) et le jeu apprêté de certains acteurs s’en inspirent .
Pourtant ce sont bien les comédiens qui surpassent les clichés et le sépia ( photo Roger Deakins ) pour donner de l’ouvrage une lecture tout à fait contemporaine. A tout seigneur, tout honneur , Leonardo DiCaprio . Il m’a fallu une dizaine de minutes seulement pour oublier le bonhomme (un exploit ) au profit d’un comédien d’admirable tenue, qui réussit à faire passer l’ennui qu’il trimbale en un clin d’œil, un geste , un détail …Dans une scène dite celle de l’anniversaire, malheureusement coupée au montage ( voir les bonus ) il excelle .
Kate Winslet possède la même panoplie pour donner elle aussi la juste mesure d’une interprétation peu évidente . Le porte à faux est ici la marque de fabrique du scénario, et il faut bien du talent, de la profondeur pour jouer ainsi sur le fil du rasoir .
.Ce n’est peut-être pas Ingmar Bergman mais les scènes de la vie conjugale de Sam Mendes méritent elles aussi quelques accessits
- En compléments …
… des passages inédits et un making of classique : tout le monde se succède pour dire le bien qu’il pense de son voisin . On apprend quand même que DiCaprio s’est fait prier pour rejoindre Kate Winslet , onze ans après le « Titanic » . Là je suis d’accord avec lui , j’en garde un très mauvais souvenir . Touché, coulé !
J’ai eu également longtemps du mal avec « Di Carpaccio ». Mais un acteur est souvent bon quand il travaille avec un bon directeur d’acteur. Sam Mendes en est un, notamment grâce à sa grande expérience de mise en scène au théâtre.