une aventure cinématographique qui à travers de multiples histoires vous raconte les fondements de notre cinéma hexagonal, voire mondial. Le Néoréalisme est aussi dans le paquet. Quatre films, des courts-métrages, des reportages d’époque, celle où l’on fabriquait ses propres caméras pour échapper au diktat d’Hollywood et franchir ainsi les portes de la création. Liberté chérie …
Le coffret : « Lovers and Lillipops » – « Wedding and babies » – «I need a ride to California»
- Studio : Carlotta
L’histoire : Les aventures de Lennie et de son petit frère Joey . Partie au chevet de leur grand-mère, sa mère lui confie la garde de son petit frère . Mais Lennie a bien d’autres projets .Pour s’en débarrasser, il imagine un petit jeu dans un terrain vague. Joey prend peur et se réfugie dans un parc d’attractions, qu’il découvre avec une candeur déconcertante…
- Film et Bonus :
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Un petit budget, une caméra spécialement fabriquée pour le film, des comédiens amateurs, une équipe technique réduite à trois ou quatre personnes dont Ruth Orkin l’épouse d’Engel avec qui il signe dans le même esprit « Lovers and Lollipops » et « Wedding and Babies » dans ce coffret . La naissance du cinéma indépendant américain.
Alain Bergala dit que le septième art a connu trois grandes périodes dans les années 50 . D’abord un volet italien ( « Le Voleur de bicyclette » et « Rome ville ouverte» de Vittorio de Sica ) suivi par « Le petit fugitif » en 1953 préfiguration de la Nouvelle Vague française.
Truffaut le répètera souvent qu’ « elle n’aurait jamais vu le jour sans ce film , qui nous a montré la voie de la production indépendante » .
Personnellement la scène de la plage où le grand frère recherche ses vêtements m’a beaucoup fait penser à Jacques Tati .
Cette plage qui avec le parc d’attractions fournit au réalisateur de nombreux prétextes pour mener à bien cette histoire séquencée selon les humeurs du héros, un bout d’chou gaillard au possible et qui à la fête foraine ne manque pas d’entrain .
Au chamboule tout ou au base ball , il est impayable . Il s’appelle Richie Andrusco et on aimerait bien savoir ce qu’il est devenu .
En attendant , lors du retour de la mère ,tout est bien qui finit bien , dans une scène ultime et formidable que l’on rapprocherait peut-être de … A vous de voir !
LES SUPPLEMENTS
- « Le chaînon manquant » ( 11 mn ) par Alain Bergala. Le critique et réalisateur explique la modernité du film jetant une passerelle entre la Nouvelle Vague et le Néoréalisme.
Une synthèse parfaite d’un gros chapitre de l’Histoire du cinéma mondial marqué par « Le Petit Fugitif », film météorite selon lui, qui annonce la Nouvelle Vague française et les premiers films de Cassavetes « au nœud de la modernité ». Il dit pourquoi et revient sur l’histoire accidentée du film qui a chaque stade de sa fabrication aurait pu être arrêté.
Selon Alain Bergala « Le Petit Fugitif » annonce « A bout de souffle » de Jean Luc Godard. Il s’en explique …
- « The dog lover » de Morris Engel (1962 – N&B – 24 mn – HD)… Fantastique déambulation canine dans un foyer américain très comme il faut, dont le sujet de dispute est la présence d’un chien que réclame Susie au grand dam de son père.
Ce qui nous procure des saynètes à chaque fois drôles et dynamiques sur le ton de comment s’en débarrasser, quand ma migraine professionnelle n’arrête pas de me faire souffrir. Ca dure un peu ( l’occasion pour le monsieur de regarder passer les clientes dans son magasin … ) ça se délite, mais le filmage lié à la bande-son conjugue le plaisir d’une histoire qui heureusement finit très bien .
- « Morris Engel , l’indépendant » ( 29 mn ). Sa fille Mary raconte le père et le cinéaste . On la voit petite dans des vidéos de famille, avec également Andy son frère, alors tout bout ‘chou, c’est sympathique. . De nombreux témoignages et photos agrémentent ce parcours.
C’est passionnant, pas d’autres mots. On y mélange un peu les époques, les styles et les rencontres, mais au bout du compte c’est bien l’aventure qu’à connu ce photographe ( super aperçu avec quelques clichés ) devenu cinéaste de l’avant-garde.
On découvre ses premières pubs et une filmographie qui aujourd’hui retrouve l’éclat des premiers jours. Morris Engel explique sa technique pour passer inaperçu aux yeux des figurants de hasard. « Je photographie des gens en situation, sans aspect négatif ou méchant ».
Dans une autre vidéo on revient sur « Le Petit Fugitif » , la caméra 35 mm conçue pour ce film, et un retour dans Coney Island en 1996 avec le réalisateur et son héros qui a bien grandi et pris de l’ampleur …
« Qu’aurait fait Hollywood de Engel et réciproquement ? » interroge-t-on au milieu des hommages rendus par d’autres réalisateurs dont Donn Alan Pennebaker. « Nous voulions faire des films qui aient l’air naturel , il l’a fait et à mon tour j’ai imaginé ma propre caméra 16 mm avec laquelle j’ai pu tourner les films pour Time Life et « Don’t look back » sur Bob Dylan ».
A plusieurs reprises ( studio, expositions, public … ) Morris Engel apparait dans ce document , extraordinaire, formidable, leçon de cinéma pour débutant et confirmé !
j’ai eu la chance de voir Le Petit Fugitif lors de sa rediffusion l’année dernière en salle et j’en ai été bouleversé, particulièrement pour son noir et blanc très sensible, qui annonce je pense plus les films de Bogdanovitch que ceux de la Nouvelle Vague…
Bogdanovitch pourquoi pas ? Mais ce sont les Truffaut et consorts qui ont revendiqué l’héritage
pour le filmage, l’écriture du scénario et la règle de l’unité . Dans les bonus du dvd, on reprend tout
ça par le détail et ça devient évident . Mais Bogdanovitch, pourquoi pas , on est toujours influencé ….