Dans une ferme d’Indre et Loire, le cinéaste a suivi au jour le jour, le quotidien d’une famille de fermiers. Un regard qui nous interpelle.
La fiche du DVD
Le film
Dans une ferme d’Indre et Loire, le cinéaste suit au jour le jour, le quotidien d’une famille de fermiers. Un regard qui nous interpelle.
Elle trime et nous en ressortons fatigués. Au four et au moulin, Yvette ne s’arrête pas. Un instant de pause, peut-être, pour lire le journal et le commenter le plus naturellement du monde. Son regard est perçant, sa vision, lucide. Elle passe la soixantaine,mais c’est une femme sans âge que débusque la caméra de Sylvestre Chatenay, une fermière que fut notre grand-mère à l’époque où l’on battait le blé.
Elle habite à Dolus-le-Sec, avec sa mère centenaire et ses deux frères. Elle veille sur l’un et accompagne la vieille dame dans les derniers moments de sa vie.
Le cinéaste est un voisin.
Il les croque au fil du temps et des saisons, se glisse dans leur quotidien au point que parfois la famille Trion oublie la caméra. C’est alors un autre monde qui se joue d’un chien fidèle et s’inquiète des nuages qui s’amoncellent. Mais le givre et la glace ne brisent pas la volonté absolue de mener au jour le jour les activités de la ferme.
On les caricature parfois sur des scènes qui se veulent drolatiques.
Raymond Depardon les profile dans un diptyque unanimement salué. Dans une optique plus resserrée, le travail d’ethnographe de Chatenay est tout aussi pertinent. Une ferme et une famille unique qui, au rythme des saisons, des joies et des deuils, bercent entre la nostalgie et l’espoir d’un monde nouveau.
Yvette rêve de vacances, ou plutôt d’un voyage. Elle l’évoque sans trop y croire, mais avec la certitude qu’elle n’aura pas trimé pour rien. C’est un constat de plus ajouté à chaque matin qui la fait se lever. Avec le sourire. Yvette est magnifique.
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