Synopsis: Samuel "Whity" King est le majordome de la famille Nicholson. Bientôt, les membres de cette famille en viennent à s'entretuer. Qui d'autre que Samuel pourrait éliminer un proche encombrant ?
La fiche du Disque
Le film
Déroutant, est un gentil euphémisme. Pour qui connaît l’œuvre de Fassbinder, ce film ne révèle en rien une pièce de la collection du cinéaste allemand. « Whity » est une sorte de western de salon made in Germany, qui traiterait du racisme, et de ses avatars supposés dans le contexte de l’époque. Nous sommes en 1878, l’abolition de l’esclavage n’est pas encore à l’ordre du jour.
En bon valet, Whity le suggère à son maître. Mais, tout aussi bon maître de sa destinée, il la mène à sa guise, courbant l’échine pour mieux redresser le torse. Whity, noire et bâtard de la très respectée famille Nicholson, ne semble pas très malheureux au sein de cette communauté bourgeoise.
Il la sert avec la docilité feinte du fauve guettant ses proies. Lui un peu âgé, madame, bien plus jeune, et les deux garçons nés d’un premier mariage, un homosexuel pervers, un arriéré mental ; on s’épie, on se trahit, pour un bout de terre, un bout d’héritage.
La formulation est classique mais Fassbinder la bouscule en se fourvoyant dans une représentation d’un théâtre décadent, maniéré, où la pose tiendrait de direction d’acteurs .Même dans les quelques et rares scènes se rapportant à la tradition du western, le réalisateur arrête le temps, et cette fois, ses plans, totalement sortis de leur contexte, sont repiqués aux légendes du genre ; elles sont drôles. Ce qui n’éclaire en rien le propos du cinéaste.
Car en réalité, on ne sait pas trop, où tout cela nous mène, et de quoi parle-t-on ; de bonne famille, de fille de joie, et au milieu d’un esclave qui agit parfois en grande liberté. L’étude de mœurs en filigrane donne du fil à retordre à la sourde révolte que Hanna la prostituée tente de soulever dans le cœur du mulâtre. Pour un peu d’amour, un peu de liberté.
Review Overview
Le film
Cet étrange film se découvre à lui-même au fil d’un récit sans attache réelle, sinon celle d’une famille riche et désunie. Le ton théâtral, voire maniéré, évoque le racisme, à travers l’esclavage de la fin du XIX ème, et son héros emblématique, Whity. Bizarre, mais fascinant
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