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« Vivre au paradis » de Bourlem Guerdjou . Critique DVD

Synopsis: Pendant la guerre d'Algérie, Lakhdar, immigré, ouvrier du bâtiment, habite le bidonville de Nanterre. Ne supportant plus la solitude, il fait venir sa femme Nora et ses enfants en France. Dès lors, il n'a plus qu'une obsession : offrir aux siens un appart

La fiche du film

Le film : "Vivre au paradis"
De : Bourlem Guerdjou
Avec : Roschdy Zem, Fadila Belkebla
Sortie le : 16/10/2012
Distribution : Tadrart Films
Durée : 105 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus

C’est le silence qui intrigue le plus. L’absence des mots. Dans la joie et la douleur, ces immigrés parqués dans de pauvres et insalubres baraquements, s’économisent. Aux bavardages stériles, ils préfèrent leurs regards tellement plus parlants.

Un point de vue scénique très éloquent que Bourlem Guerdjou ne porte pas sur  l’ensemble de sa réalisation. Beaucoup trop engoncée dans ce besoin de bien faire passer un message, elle se vide de bons sentiments auxquels on ne peut qu’adhérer sans épouser la cause qui les justifie. Il y a plus d’intentions que de conviction.

 

Seules les matraques réveillent en nous l’injustice patente, des images très fortes, d’une violence totale, et gratuite, comme ce massacre des cabanes en bois qui vient annihiler des jours et des jours d’efforts pour s’imaginer ce que pourrait être un toit.

C’est l’obsession de Lakhdar (Roschdy Zem à qui le film doit beaucoup) pour épargner à sa famille ce qu’il a connu dans les premiers mois de son exil. Mais entre son désir d’intégration et le rêve de la liberté au pays, la fracture est secrète, douloureusement révélatrice du fossé qui désormais le sépare des aspirations de son épouse :  Fadila Belkebla , sobre, discrète, intense. Un très beau rôle.

Sa prise de conscience politique va de paire avec le droit à une émancipation peu conforme à ce qu’il a laissé, lui, dans le bled. Tous les enjeux du film se cristallisent alors autour de ce dilemme, tel un état des lieux qui ne trouveraient pas preneur.

Dans la dernière partie Guerdjou aborde frontalement son film, en dévoilant la face cachée du déracinement à travers cette manifestation historique, avec femmes et enfants, qui viendra bousculer bien des certitudes dans l’hexagone et le monde entier.

Il aura alors fallu supporter les descentes de police, la nuit, des arrestations arbitraires, des tabassages que l’on appellera « ratonnades », le lot de cette population qui au petit matin, reviendra dans son bidonville, la face tuméfiée, mais toujours aussi muette. Mais cette fois le silence sera brisé.

LES SUPPLEMENTS

  • Guerre secrète du FLN, documentaire de Malek Bensmail (60 mn). A partir de quelques images d’archives et du film, de nombreux témoins rappellent ce que fut « leur » guerre d’Algérie. Il y a là d’anciens membres du FLN, dont un qui explique dans le menu comment il avait abattu un collabo, des hommes politiques, des militants pacifistes aussi qui s’interrogent  sur « cette guerre fratricide (….) et la politique colonialiste de la France ». 

Différents points de vue pour mieux revoir l’histoire… de France !

  • Entretien avec le réalisateur (6.40 mn). « Je voulais raconter l’histoire de mes parents » dit-il en préambule, « une histoire d’amour sur fond de guerre ».
  • Entretien avec Benjamin Stora (13 mn). Le point de vue de l’historien

Littérature :  Alice Zeniter « L’art de perdre »

C’est le silence qui intrigue le plus. L'absence des mots. Dans la joie et la douleur, ces immigrés parqués dans de pauvres et insalubres baraquements, s’économisent. Aux bavardages stériles, ils préfèrent leurs regards tellement plus parlants. Un point de vue scénique très éloquent que Bourlem Guerdjou ne porte pas sur  l’ensemble de sa réalisation. Beaucoup trop engoncée dans ce besoin de bien faire passer un message, elle se vide de bons sentiments auxquels on ne peut qu’adhérer sans épouser la cause qui les justifie. Il y a plus d’intentions que de conviction.   Seules les matraques réveillent en nous l’injustice patente, des images…

Review Overview

Le film
Les bonus

Il ne suffit pas de faire un film sur l’injustice et la privation de liberté à travers la quête d’une Algérie indépendante pour adhérer totalement à cette histoire, quand son auteur préfère biaiser pour la raconter. Roschy Zem sauve le film , mais un peu plus de punch ne lui aurait pas nui. Il reste important de rappeler ce que fut le combat pour le droit à la liberté.

Avis Bonus : A travers un rappel très détaillé des faits historiques sur l’indépendance de l’Algérie , ils visent une pédagogie de bon aloi.

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